Angela Merkel cherche le compromis avec les faucons de la CDU

Lors du congrès de la CDU à Karlsruhe, la chancelière bouge dans le sens de ceux qui ont critiqué sa position concernant les réfugiés. De «nous allons y arriver», elle passe au «il faut limiter l’afflux des réfugiés».

Angela Merkel aura discipliné ses troupes lors du congrès de Karlsruhe - en changeant sa position dans le dossier des réfugiés. Foto: Eurojournalist(e)

(KL) – Ceux qui s’étonnaient ces derniers mois de l’attitude de la chancelière allemande Angela Merkel qui avait découvert son cœur humaniste en ouvrant les frontières allemandes pour un million de réfugiés, se voyaient rassurés hier. Car Angela Merkel a changé sa position, capitulant devant les faucons de son parti, la CDU, qui avaient remis en question l’autorité de la chancelière ces derniers mois. Désormais, la chancelière se fait forte pour des maxima, indiquant que «même un grand pays comme l’Allemagne sera à terme dépassé par un si grand nombre de réfugiés». Ce qui pose la question – où vont-ils aller, les Syriens, Irakiens, Afghans ou Pakistanais qui tentent de fuir la guerre ?

Pendant son discours devant un millier de délégués de la CDU à Karlsruhe, Angela Merkel a toutefois essayé la quadrature du cercle, en annonçant en même temps que la limitation du nombre de réfugiés, que son «nous allons y arriver» était toujours de mise – et en restant floue, la chancelière a convaincu les délégués qui lui ont réservé une «standing ovation», ce que l’on ne pouvait pas prévoir avant ce congrès.

Dans une motion, le congrès a voté un texte assez incertain qui parle de la définition d’un chiffre maximal de réfugiés que l’Allemagne pourrait accueillir – sans toutefois l’indiquer. Au lieu de se fixer sur un chiffre, la motion dit «Si l’afflux actuel devait persister, l’état et la société allemands seraient dépassés à terme». Si le reste du bureau de la CDU voulait inscrire un chiffre dans cette motion, la chancelière s’y est refusée, tentant ainsi de ménager la chèvre et le chou. On verra si cette stratégie s’avère être la bonne.

Les faucons du parti, comme le chef du groupe CDU au Bundestag Volker Kauder, ont visiblement enterré la hache de guerre et s’attaqueront désormais moins à la chancelière qu’au partenaire de coalition, le SPD, dont le chef Sigmar Gabriel avait essuyé un très mauvais score lors de sa réélection à la tête du SPD lors du congrès des sociaux-démocrates le week-end dernier. Seulement 74,3% avaient voté pour Gabriel qui lui aussi, doit maintenant se poser des questions. Comme celle s’il est vraiment le bon challenger d’Angela Merkel en 2017.

En tout cas, Angela Merkel aura une nouvelle fois montré qu’elle entend rester le chef dans le ring. Après avoir tremblé ces dernières semaines face aux nombreuses attaques venant des rangs de la CDU, elle a discipliné son parti hier à Karlsruhe – personne n’a osé se positionner ouvertement contre la patronne. Les seuls qui risquent d’en faire les frais, sont les réfugiés.

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