(15) Les 30 ans de la chute du Mur – 30 Jahre Mauerfall

Les photos d’événements historiques montrent toujours de courts instants isolés de l'Histoire. Mais est-ce que ce ne sont pas ces instants qui forment ce qui deviendra plus tard l'Histoire ?

Défense d'entrer (pour les méchants agents du capitalisme) / Wir dürfen hier leider nicht hinein... Foto: (c) Michael Magercord / ROPI

(De / von Michael Magercord – KL / MC) – « Nous voulons entrer » – la percée de la frontière dont la « Nationale Volksarmee » avait toujours rêvé…

Le Mur avait tenu presque trois décennies. Et maintenant, fallait-il craindre une percée ? Depuis le soir du 9 novembre 1989, une foule occupait le Mur devant la Porte de Brandebourg. Des centaines de personnes criaient : « Nous voulons entrer ! » Mais est-ce qu’ils allaient percer les obstacles qui les séparent du secteur soviétique de la ville ?

Le matin du 10 novembre, un grand contingent de soldats et de policiers du peuple s’interposait de manière déterminée à cette tempête incontrôlée. Enfin ! Pour la première fois, les forces de l’ordre avaient cette intervention pour laquelle on les avait préparés pendant presque 30 ans : ils étaient prêts à défendre la frontière de l’Etat contre une invasion d’un ennemi extérieur.

Il s’agissait donc de repousser une foule excitée par des groupes revanchards de Berlin-Ouest. Des éléments asociaux, stimulés par les promesses vaines des impérialistes d’un accès libre au territoire de la RDA, s’apprêtaient à prendre d’assaut les installations de la frontière de l’Etat des ouvriers et des agriculteurs. Mais devant la Porte de Brandebourg, les agents du capitalisme devaient se rendre compte que les gardes-frontière de la « Nationale Volksarmee » n’allaient pas céder d’un centimètre ! Avec détermination, imperturbables, ils accomplissaient leur service pour la patrie socialiste…

Oui, oui, j’avoue, ça fait plaisir de réactiver le langage de l’Est qui datait encore de la Guerre Froide. Pendant des décennies, nous avons supporté la violence verbale que le gouvernement de la RDA avait utilisé pour justifier le Mur comme « digue de protection antifasciste », tout en se posant la question : est-ce qu’ils y croient eux-mêmes ? Après tout, chaque enfant savait que le Mur ne servait qu’à empêcher les citoyens de partir vers l’Ouest. Mais malgré cela, jusqu’à la fin, ils maintenaient ce langage – à se demander si les gros bonnets de l’autre côté se sont amusés à parler comme ça?

Des slogans, on y a toujours droit, surtout dans la politique et dans l’économie. Des mots bien posés sont censés adouber les actions et les intérêts. Mais attention, chers fabricants de slogans : il n’est pas facile de maintenir longtemps cette frontière entre sérieux et ironie – et une fois cette frontière surmontée, même les murs les plus épais tombent.

Et c’est justement au mur le plus épais de l’Histoire récente que toute l’ironie de cette histoire se montrait ce 10 novembre 1989. Car depuis la nuit précédente, tout avait changé : pendant que les gens de l’Est pouvaient circuler librement entre Ouest et Est, rien n’avait changé pour les Berlinois de l’Ouest. Ceux qui voulaient se rendre à l’Est avaient toujours besoin d’une autorisation d’entrée sur le territoire de la République Démocratique Allemande. Et, paradoxalement, juste au moment où tout était quasiment fini, les soldats remplissaient pour la première fois leur mission de combat :demain déjà, ils auront repris le contrôle de la situation à la frontière.

Bilder von historischen Ereignissen zeigen immer kurze, einzelne Momente der Geschichte. Aber sind es nicht diese Momente, aus denen sich die Geschichte erst zusammenfügen lässt?

„Wir wollen rein“ – der Grenzdurchbruch, von dem die Nationale Volksarmee immer geträumt hatte

Fast drei Jahrzehnte hielt die Mauer stand. Droht jetzt ein Grenzdurchbruch? Seit dem Abend des 9. Novembers 1989 besetzt eine Menschenmenge die Mauerkrone vor dem Brandenburger Tor. Hunderte Menschen rufen: „Wir wollen rein!“ Werden sie die Absperrungen zum sowjetischen Sektor durchbrechen?

Am Morgen des 10. Novembers tritt ein großes Aufgebot von Soldaten und Volkspolizisten dem unkontrollierten Ansturm entschlossen entgegen. Endlich! Endlich einmal kommen die Ordnungskräfte zu jenem Einsatz, auf den sie bald dreißig Jahre lang eingeschworen worden waren: Sie standen bereit, die Staatsgrenze gegen den Einbruch äußerer Feinde zu verteidigen.

Einen durch revanchistische Kreise aufgepeitschter Mob aus Westberlin gilt es abzuwehren. Mit der leeren Versprechung der Imperialisten, es bestehe nun ungehinderter Zugang auf das Territorium der DDR, ließen sich asoziale Elemente dazu hinreißen, die Grenzanlagen der Hauptstadt des Arbeiter- und Bauernstaates zu stürmen. Doch am Brandenburger Tor müssen die willfährigen Helfer der Kapitalisten erkennen, dass die Grenztruppen der Nationalen Volksarmee keinen Zentimeter zurückweichen werden. Fest und unerschütterlich leisten sie ihren Dienst für das sozialistische Vaterland…

Ja, ja, ich gebe es zu: Es macht irgendwie Spaß, den Ost-Jargon aus dem Kalten Krieg zu reaktivieren. Jahrzehnte lang hatte man die Wortgewalt, die sich die offizielle DDR zur Rechtfertigung der Mauer als „Antifaschistischer Schutzwall“ zurechtgelegt hatte, über sich ergehen lassen und dabei immer gedacht: Das glauben die wohl nicht einmal selber. Wusste doch jedes Kind, dass die Mauer dazu da war, die eigenen Bürger davon abzuhalten, ihrem Staat den Rücken zu kehren. Und trotzdem blieb es bis kurz vorm Ende bei der alten Leier – ob denen da Oben von Drüben die Phrasendrescherei auch irgendwie Spaß gemacht hatte?

Phrasen werden ja weiterhin munter gedroschen, allem voran in der Politik und Wirtschaft. Gesalbte Worte sollen dem eigenen Tun und Interessen einen heiligen Ernst verleihen. Aber Achtung, verehrte Phrasendrescher: Es ist kein Leichtes, dabei die Grenze zwischen Ernst und Ironie über längere Zeit aufrechtzuerhalten – und ist die erst einmal überschritten, fallen selbst die dicksten Mauern.

An der dicksten Mauer der neueren Historie zeigte sich am 10. November 1989 schließlich die ganze Ironie dieser Geschichte. Seit der Nacht davor war nämlich alles anders: Während die Menschen aus dem Osten nun frei hin und her reisen konnten, bleib für Westberliner alles beim Alten. Wer über die Mauer nach Osten wollte, brauchte weiterhin eine vorab eingeholte Einreisegenehmigung für die Deutsche Demokratische Republik. Ausgerechnet als alles so gut wie vorbei war, erfüllten die Soldaten erstmals ihren wahren Kampfauftrag: morgen schon werden sie die Lage an der Staatsgrenze wieder voll unter Kontrolle gebracht haben.

Enfin, la première vraie mission de combat pour la NVA / Endlich, der erste echte Kampfeinsatz für die NVA... Foto: (c) Michael Magercord / ROPI

Enfin, la première vraie mission de combat pour la NVA / Endlich, der erste echte Kampfeinsatz für die NVA… Foto: (c) Michael Magercord / ROPI

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