(16) Les 30 ans de la chute du Mur – 30 Jahre Mauerfall

Les photos d’événements historiques montrent toujours de courts instants isolés de l'Histoire. Mais est-ce que ce ne sont pas ces instants qui forment ce qui deviendra plus tard l'Histoire ?

Héros pour un jour... Helden für einen Tag... remember David Bowie... Foto: (c) Michael Magercord / ROPI

(De / von Michael Magercord – KL / MC) – Les héros têtus entendent les signaux, les vrais héros restent au-dessus de la mêlée…

Victoire ! La lutte finale a été combattue. L’après-midi du 10 novembre 1989, c’était accompli – les gardes-frontière est-allemands avaient reconquis le Mur. Et ils allaient y rester jusqu’au 22 Décembre, le jour où la Porte de Brandebourg s’ouvrait pour de bon.

Maintenant, il y avait des soldats, là où juste avant, des centaines de gens formaient le fond pour toutes ces photos iconiques de la chute du Mur de Berlin. Et là, sans le vouloir, ces hommes en uniforme devenaient eux aussi des icônes, puisque j’avais pris la photo des soldats de l’Est juste au bon moment ! En dessous, on peut lire « Héros allemands ». C’est là qu’ils se transforment en héros tragiques, car ils n’ont pas l’air héroïques, mais plutôt ridicules en défendant un ordre qui n’existait même plus. Des héros-fantômes – un symbole pour l’héroïsme tout court !

Des années plus tard, je devenais professeur assistant dans un lycée strasbourgeois. Ma mission consistait à préparer les élèves à leurs oraux en langues étrangères. Quatre sujets étaient imposés, dont l’un était intitulé : Les héros. Né après la guerre et socialisé pendant les années 70, ce sujet m’irritait. Les exemples donnés par les élèves furent les suspects habituels : des soldats, mais aussi les policiers ou les pompiers – ces héros du quotidien que l’on honore le 14 Juillet, le jour de la Révolution, lorsque ces héros sont invités à parader dans leurs villes devant la population et les personnalités locales.

Les ordres symboliques ont besoin de héros, disent les sociologues et cela ne s’applique pas seulement aux nations, religions et idéologies, mais aussi à la démocratie. Dans les Etats du Bloc de Varsovie, on utilisait ce terme à tort et à travers, histoire d’allier l’utopie noble du communisme et l’héroïsme du quotidien socialiste : le gouvernement est-allemand décernait tous les ans jusqu’à 50 médailles aux « Héros du Travail » et aux « Héros de la RDA », souvent récompensant en premier lieu les membres du gouvernement eux-mêmes. Dans la République Fédérale, les sociologues découvraient a contrario une transition vers une « société post-héroïque », où on peut se permettre « en tant qu’individu le luxe de remplacer l’impulsion de se comporter en héros par un comportement de loisir peu dangereux ». Mais cela semble déjà dépassé à nouveau, si on considère que les défis actuels et futurs demandent une responsabilité héroïque.

Chers sociologues, maintenant, vous me perturbez, moi, le « post-héros allemand », encore plus que les Français. J’avais toujours pensé que le « post-héroïsme » était plus que la seule compensation du héroïsme par l’exercice sportif : ne pas s’adonner à l’héroïsme, cela signifiait pour moi plus de guerres, plus de victimes, plus de pathos creux. Et maintenant, je dois me rendre compte que cela n’est qu’une grande utopie, plus grande encore que ces utopies que l’on ne peut maintenir qu’en érigeant des Murs.

Bilder von historischen Ereignissen zeigen immer kurze, einzelne Momente der Geschichte. Aber sind es nicht diese Momente, aus denen sich die Geschichte erst zusammenfügen lässt?

Sture Helden hören Signale, wahre Helden stehen da drüber

Sieg! Das letzte Gefecht ist geschlagen. Am Nachmittag des 10. Novembers 1989 war es geschafft, die Grenztruppen haben die Mauerkrone zurückerobert. Und sie sollte es bleiben, mindestens noch bis zum 22. Dezember, an dem das Brandenburger Tor schließlich geöffnet werden sollte.

Jetzt standen dort oben Soldaten, wo zuvor noch Hunderte von Menschen standen, die immer noch die Kulisse bilden für die ikonischen Bilder vom Berliner Mauerfall. Und nun wurden die Männer in den Uniformen zur unfreiwilligen Ikone, denn ich hatte die Soldaten aus dem Osten im rechten Augenblick mit meiner Kamera erwischt! Unter ihnen steht nun der Schriftzug „Deutsche Held’n“. Damit werden sie zu tragischen Figuren: denn nicht wie Helden wirken sie, sondern richtiggehend lächerlich, verteidigten sie doch eine Ordnung, die es im Grunde gar nicht mehr gab. Phantomhelden – ein Sinnbild für das Heldentum schlechterdings!

Viele Jahre später wurde ich Assistenzlehrer an einem Straßburger Gymnasium. Ich sollte die Schüler auf ihr mündliches Fremdsprachenabitur vorbereiten. Vier Themen waren vorgegeben, eines davon hieß: Helden. Als 70er-Jahre sozialisiertes Nachkriegskind aus dem Wohlstandsdeutschland verstörte mich nun diese Themensetzung. Als Beispiele benannten die Schüler meist die üblichen Verdächtigen: Soldaten, aber auch Polizisten oder Feuerwehrleute – jene Helden des Alltags eben, die am 14. Juli, dem Revolutionstag, die Ehre zuteil wird, auf den Prachtboulevards ihrer Heimatorte vor der Bevölkerung und der örtlichen Prominenz aufzumarschieren.

Symbolische Ordnungen brauchen Helden, heißt es jetzt ja auch wieder unter Soziologen: und zwar nicht nur Nationen, Religionen, Ideologien, sondern auch die Demokratie. In den Staaten des Ostblocks ging man großzügig mit dem Begriff um, auf dass sich die hehre Utopie des Kommunismus mit dem Heroismus des sozialistischen Alltags verband: Die ostdeutsche Staatsführung verlieh jährlich bis zu fünfzig Orden an „Helden der Arbeit“ und „Helden der DDR“, zu denen sie sich allerdings oft selbst zählte. In der satten Bundesrepublik entdeckten Soziologen hingegen den Übergang zu einer „post-heroischen Gesellschaft“, in der man sich „als Individuum den Luxus leisten kann, einen Impuls zum Heroismus in ungefährliches Freizeitverhalten auszulagern“. Nur werde damit heute kein Staat mehr zu machen sein, in Anbetracht der zukünftigen Herausforderungen sei wieder heroisches Verantwortungsbewusstsein gefragt.

Ach je, liebe Soziologen, jetzt lasst ihr mich, den deutschen Postheroen, noch verstörter zurück, als die Franzosen. Ich hatte doch immer gedacht, Postheroismus war mehr, als die Kompensation des Heldischen durch sportliche Ertüchtigung: Keinem Heldentum mehr zu frönen heißt keine sinnlosen Schlachten und Opfer mehr, keinen Heldentod, kein hohles Pathos. Und nun soll ich erkennen, dass dies bloß eine gewaltige Utopie ist, gewaltiger noch, als jene Utopien, die sich nur durch Mauern aufrechterhalten lassen?

Heroes on the Wall? Helden auf der Mauer? Des héros sur le Mur ? - Foto: (c) Michael Magercord / ROPI

Heroes on the Wall? Helden auf der Mauer? Des héros sur le Mur ? – Foto: (c) Michael Magercord / ROPI

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