(17) Les 30 ans de la chute du Mur – 30 Jahre Mauerfall

Les photos d’événements historiques montrent toujours de courts instants isolés de l'Histoire. Mais est-ce que ce ne sont pas ces instants qui forment ce qui deviendra plus tard l'Histoire ?

Mélancolie épochale / Epochale Melancholie... Foto: (c) Michael Magercord / ROPI

(De / von Michael Magercord – KL / MC) – En 1989 comme aujourd’hui – la mélancolie du changement d’une époque

Ce garde-frontière, à midi le 10 novembre 1989, a été ému au Checkpoint Charlie : un accès de mélancolie, dirait-on en le regardant sur cette photo de profil. C’était le deuxième jour de la chute du Mur, et le jeune garde-frontière se trouvait sur un poste déjà perdu. Si ce jeune homme était pris à ce moment là par un accès de mélancolie, c’est qu’il était déjà bien préparé pour les temps qui allaient venir.

Car à partir de là, tout était en mouvement : comme les « Trabbis » qui roulaient vers le sud, en direction de l’arrondissement de Kreuzberg. La circulation de voitures au cœur d’une grande ville – en principe, une image des plus normales. Mais ce jour-là, le Checkpoint Charlie, symbole de l’époque de la Guerre Froide, se transformait en un symbole du début d’une nouvelle époque.Rien ne sera plus jamais comme avant et même le présent – donc tous les gens qui, curieux, se rendent à l’Ouest et le garde-frontière qui les regarde passer – n’est qu’un présent avec sursis. Bientôt, un nouveau monde s’ouvrira, un monde dont il ne peut que pressentir les contours en ce jour du 10 novembre 1989.

L’ordre ancien  de l’époque de la Guerre Froide s’était dissipé. A partir de là, l’époque de l’après-guerre avait commencé. Et comme toujours dans ces cas, on fait le tri : il y a les vainqueurs de l’Histoire et les perdants, les agresseurs et les victimes. Est-ce que cette photo nous permet d’évaluer de quel côté ce jeune homme se trouvera ? Trop jeune pour porter une responsabilité pour l’ancien ordre, mais déjà assez âgé pour savoir que sa conscience l’interpellera quand même.

Faisons un saut vers l’avant, 30 ans plus loin. A nouveau, nous sentons aujourd’hui que nous nous trouvons face à un changement d’époque, que l’histoire est une nouvelle fois en mouvement, et le monde est à nouveau difficile à comprendre. Nous nous rendons compte que l’ordre ancien est en train de s’évaporer, mais nous ne savons pas encore comment pourrait se présenter le nouvel ordre. Ceux qui sont là, en se posant des questions, savent que nous devons nous poser des questions difficiles dès que ce nouvel ordre s’installera. Est-ce qu’on se reprochera d’avoir contribué à cet ancien ordre ? Est-ce que nous allons nous reprocher notre action ou le fait de ne pas avoir agi, en toute connaissance de cause, sans nous révolter contre cet ancien ordre ? Cet ancien ordre était notre quotidien et ceux qui vivent le quotidien, ne se posent que rarement les questions qui mènent plus loin.

Oui, 30 ans après ce changement d’époque, un nouveau changement fondamental s’annonce. Et ceux qui, face à la vitesse des changements de l’Histoire, se sentent un peu décrochés et sur un poste perdu, sont une proie facile pour la mélancolie – en espérant avoir la chance qu’aucun photographe ne se trouve juste à côté pour prendre la photo de profil à cet instant précis.

Bilder von historischen Ereignissen zeigen immer kurze, einzelne Momente der Geschichte. Aber sind es nicht diese Momente, aus denen sich die Geschichte erst zusammenfügen lässt?

Damals wie heute – die Schwermut der Zeitenwende

Ein Grenzsoldat, am Mittag des 10. Novembers 1989 wurde er am Checkpoint Charlie überwältigt: von einem Anfall an Schwermut – jedenfalls sieht es auf dieser Fotografie, aufgenommen von der Seite, danach aus. Es war der zweite Tag der Maueröffnung und der Posten, auf dem der junge Grenzwächter stand, war ein bereits verlorener. Sollte ihn also in diesem Moment tatsächlich ein Wehmutsschub übermannt haben, dann war der junge Mann auf die Zeiten, die auf ihn zukommen werden, bestens eingestimmt.

Denn ab sofort war alles im Fluss. Schau doch nur diese Grenze an: da rollen nun die Trabis vorbei gen Süden, in den Bezirk Kreuzberg. Autoverkehr in der Mitte einer Großstadt – eigentlich etwas ganz Alltägliches. Doch an diesem Tag wird aus dem Checkpoint Charlie, der ein symbolischer Ort für die Epoche des Kalten Krieges war, ein symbolischer Ort für den Beginn einer neuen Epoche. Es wird niemals mehr so werden wie es ist, und auch die Gegenwart – all die Menschen, die neugierig in den Westen fahren, und die Grenzer, die ihnen dabei nur noch hinterher schauen können – ist nur eine Gegenwart auf Abruf. Schon bald wird sich eine neue Welt auftun, eine, deren Gestalt er an jenem Mittag nur in groben Zügen erahnen konnte.

Die alte Ordnung aus den Zeiten des Kalten Krieges war jedenfalls aufgelöst, ab sofort herrscht die Nachkriegszeit. Wie immer wird eingeteilt: in Sieger der Geschichte und ihre Verlierer, in Täter und Opfer. Lässt das Foto einen Rückschluss darauf zu, auf welcher Seite sich der junge Mann letztlich einreihen wird? Zu jung, um noch zur Verantwortung für sein Mittun in der gewesenen Ordnung gezogen zu werden, aber wohl alt genug, um jetzt schon zu ahnen, dass sich sein Gewissen trotzdem melden wird.

Zeitreise: Dreißig Jahre weiter. Wer steht da nun vor einem neuerlichen Epochenbruch, schaut dem Fluss der Zeitgeschichte zu und versteht die Welt nicht mehr, jedenfalls nicht mehr so ganz? Wer ahnt zwar, dass die alte Ordnung dabei ist sich aufzulösen, hat aber noch keine Vorstellung davon hat, wie eine neue Ordnung aussehen könnte? Der da nun ratlos steht, der weiß, dass einige unangenehme Fragen auf ihn warten, wenn eine neue Ordnung sich erst einmal einstellt. Fragen nämlich, Anfeindungen gar für sein Mittun in der alten Ordnung. War sein Handeln oder auch Nichtstun gedankenlos, wissend oder einfach weil alle mittaten und nichts dagegen taten? Diese Ordnung war schlechterdings Alltag, und wer darin sein Leben bestreitet, stellt selten die wirklich weiterführenden Fragen.

Ja, auch dreißig Jahre nach dem einen Umbruch steht ein weiterer, grundlegender Umbruch an. Und wer in Anbetracht der hohen Fließgeschwindigkeit der Zeitgeschichte sich ein wenig abseits auf verlorenem Posten wähnt, den kann und darf auch einmal die Schwermut übermannen – Glück gehabt nur, wenn in diesem Moment mir keiner von der Seite zuschaut und mich ins Visier nimmt.

Mélancolie épochale... / Epochale Melancholie... Foto: (c) Michael Magercord / ROPI

Mélancolie épochale… / Epochale Melancholie… Foto: (c) Michael Magercord / ROPI

 

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