(19) Les 30 ans de la chute du Mur – 30 Jahre Mauerfall

Les photos d’événements historiques montrent toujours de courts instants isolés de l'Histoire. Mais est-ce que ce ne sont pas ces instants qui forment ce qui deviendra plus tard l'Histoire ?

Chasseur de souvenir... / Souvenir-Jäger... Foto: (c) Michael Magercord / ROPI

(De / von Michael Magercord – KL / MC) – Les pics du Mur en pleins travaux de démolition  – spontanément et sans plan pour l’avenir

Les « pics du Mur », c’étaient ces gens qui, immédiatement après la chute du Mur, commençaient à le démolir. Ils cherchaient marteau et faucille pour venir à bout de cet ouvrage jadis construit sous la bannière du marteau et du compas.

Nous ignorons qui a eu l’idée d’appeler ces travaux pour briser le béton du nom de ce paisible volatile de nos forêts. Mais nous nous souvenons très bien des ordres donnés par la police de Berlin-Ouest : « Veuillez arrêter de taper contre le mur ! » Mais ces gens continuaient ; reste donc la question : qui étaient ces gens qui, sans l’autorisation des autorités, extrayaient des morceaux de béton du Mur de Berlin ?

Bien qu’il n’existe aucune étude sur la question, il y a un soupçon que les « pics du Mur » n’étaient pas des autochtones. Le 12 novembre 1989 où j’ai pris cette photo d’un de ces drôles d’oiseaux, on était dimanche. Des touristes venus voir la chute du Mur arrivaient de l’Allemagne de l’Ouest et du monde entier pour chercher les meilleurs morceaux du Mur à Kreuzberg. Mais comment savons nous qu’il s’agissait de touristes ? La motivation pour leur activité nous donne un indice : ils étaient venus chercher ces morceaux de béton coloriés comme souvenir. Mais souvenir de quoi ?

Un souvenir du Mur, cette incarnation du Mal ! Maintenant, on tape dessus, on extrait des morceaux, détruisons le Mal ! Se trouver du bon côté de l’Histoire, cela vaut bien un petit morceau du Mal. Ah, ça fait du bien de taper sur le Mal ! Mais est-ce que ces ouvriers occasionnels ont vraiment ressenti l’ambivalence du Bon et du Mal contenue dans leur souvenir en béton ? Il y a fort à parier que peu d’habitants de Berlin-Est avaient envie de se livrer à cette réflexion en gardant un bout de ce mur dans l’armoire de leur salon.

J’ai connu un monsieur de Berlin-Est qui ne collectionnait pas des morceaux du Mur, mais qui les fabriquait. Ses morceaux provenaient de la véritable « digue antifasciste », mais d’un endroit où le Mur était seulement peint en blanc. Il en sortait des morceaux et les coloriait avec de la peinture, tout en fabriquant des « certificats d’authenticité ». Un soir d’hiver en 1990, il les proposait sur les Champs-Élysées à Paris. Mais le succès commercial restait modeste..En revanche, un membre du Parti Communiste français lui tenait un long discours lui expliquant à quel point la vie en RDA était paradisiaque et que c’était honteux qu’il s’e soit maintenant laissé embobiner par le méchant capitalisme.

Finalement, un touriste japonais qui visitait la capitale française lui a acheté quelques morceaux. Dans la philosophie Zen et les enseignements bouddhistes, on apprend que la différence entre le Mal et le Bien n’existe pas. Donc, ce touriste japonais était certainement plus à même de gérer ce béton colorié originaire d’un atelier où on falsifiait l’Histoire. Du moins, mieux que ceux qui prenaient alors un marteau pour la démolition du Mur.

Bilder von historischen Ereignissen zeigen immer kurze, einzelne Momente der Geschichte. Aber sind es nicht diese Momente, aus denen sich die Geschichte erst zusammenfügen lässt?

Mauerspechte erledigen Abrissarbeiten – spontan und planlos in die Zukunft

Mauerspechte heißen jene Menschen, die unmittelbar nach dem Fall mit dem Abriss der Mauer begannen. Sie besorgten sich Hammer und Meißel, um dem Bauwerk, das einst unter dem Banner vom Hammer und Zirkel errichtet wurde, an den Beton zu gehen.

Wir wissen nicht, wer auf den Gedanken kam, die betonbrechende Hämmerei dieser Menschen mit dem Picken des friedlichen Waldvogels gleichzusetzen. Doch wir erinnern uns noch an die regelmäßigen Durchsagen der Westberliner Polizei: „Unterlassen Sie sofort das Mauerklopfen!“. Diese Leute machten einfach weiter, somit bleibt nun die Frage, wer diese Menschen waren, die ohne amtliche Autorisierung begannen, aus der Berliner Mauer kleine Betonstücke herauszumeißeln.

Es gibt dazu zwar keine Statistik, trotzdem liegt die Vermutung nahe, dass es sich bei Mauerspechten nicht um Einheimische handelte. Der 12. November 1989, an dem dieses Foto von einem dieser komischen Vögel entstand, fiel auf einen Sonntag. Mauerfall-Touristen aus Westdeutschland und der weiten Welt sicherten sich die besten Mauerteile aus Kreuzberg. Woher wissen wir, dass es sich tatsächlich um Auswärtige handelt? Die Motivlage ihrer Tätigkeit gibt Auskunft über ihre Herkunft: Denn sollten ihnen der farbig bekleckste Beton als Andenken dienen, muss man fragen: Erinnerung woran?

An die Mauer, diese Inkarnation des Bösen! Nun hauen wir auf sie ein, picken Stücke heraus, zerstören das Böse! Auf der guten Seite der Geschichte zu stehen, dass ist selbst nachträglich ein winziges Stückchen vom Bösen wert. Gut tut das Hämmern auf dem Bösen! Ob aber diese grobmotorischen Handwerker die Ambivalenz von Gut und Böse ihres Erinnerungsstückes tatsächlich verspüren? Es ist jedenfalls anzunehmen, dass nur wenige Ostberliner sich ihr gerne aussetzen mochten und unbedingt noch ein Stück dieser Mauer in ihrem Wohnzimmerschrank bewahren wollten.

Einen Ostberliner aber kannte ich, der Mauerstücke nicht erst sammelte, sondern selbst fabrizierte. Seine Stückchen stammten vom echten „Antifaschistischen Schutzwall“, allerdings von einer Stelle, wo der Beton bloß weiß getüncht war. Also bemalte er die heraus gemeißelten Stückchen mit Graffitifarbe und erstellte Echtheitszertifikate. Eines Wintertages Anno 1990 bot er sie auf den Champs-Élysées in Paris feil. Der Verkaufserfolg blieb bescheiden. Stattdessen erhielt der Fälscher von einem Mitglied der Kommunistischen Partei Frankreichs Belehrungen darüber, wie gut er es doch hatte damals in der DDR, und Beschuldigungen, wie willfährig er sich nun dem bösen Kapitalismus ausgeliefert habe.

Schließlich kaufte ein japanischer Tourist einige Stückchen auf. Im Zen und seiner buddhistischen Lehre vom nicht vorhandenen Unterschied von Gut und Böse geschult, kann er mit der ambivalenten Wesenheit von nachträglich bemalten Beton aus der Fälscherwerkstatt der Geschichte vermutlich besser umgehen, als so mancher, der damals gleich zum Hammer griff oder den Hammer mit seinen viel zu späten Worten herausholte.

Les ouvriers de démolition d'un jour... / Abrissarbeiter für einen Tag... Foto: (c) Michael Magercord / ROPI

Les ouvriers de démolition d’un jour… / Abrissarbeiter für einen Tag… Foto: (c) Michael Magercord / ROPI

Kommentar hinterlassen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.

*



Copyright © Eurojournaliste