(20) Les 30 ans de la chute du Mur – 30 Jahre Mauerfall

Les photos d’événements historiques montrent toujours de courts instants isolés de l'Histoire. Mais est-ce que ce ne sont pas ces instants qui forment ce qui deviendra plus tard l'Histoire ?

Früh übt sich... / la jeunesse s'y met aussi... Foto: (c) Michael Magercord / ROPI

(Von / de Michael Magercord – KL / MC) – Tout n’est qu’un jeu… les pics qui se lèvent tôt ont les meilleurs morceaux

Pour devenir un vrai « pivert du Mur », on ne peut commencer trop tôt. Et on ne sait jamais si plus tard, on ne peut pas profiter des compétences ainsi acquises. Car on ne s’exerce pas seulement dans le maniement des outils, on apprend aussi travailler la matière, sa dureté, sa résistance et sa vulnérabilité, on apprend où appuyer pour démolir.

Oui, on peut apprendre tout ça en cette matinée du 12 novembre 1989 au Mur de Berlin à Kreuzberg. Et pédagogiquement, il est valable de faire ses premières expériences à des lieux symboliques : l’apprentissage ludique mène à la maîtrise de la fonction symbolique des actions et des ouvrages. Car le travail sur les symboles est toujours un acte compensatoire et il convient de le distinguer du vrai travail sur l’objet, afin de finir par comprendre la véritable nature de l’objet.

Ouf, ça, c’est du lourd pour ce lutin. Comment pourrait-il savoir que même les murs et ouvrages les plus épais ne sont que des symboles – les symboles pour la façon de penser des adultes ? Des symboles pour notre façon de nous organiser. Pour les peurs et rêves qui sont les nôtres. Quasiment tout ce que nous avons travaillé dans la pierre a été conçu d’abord dans la tête. Tant que le Mur de Berlin avait rempli sa fonction, il était difficile de le percevoir comme symbole. Mais dès lors qu’il était privé de sa fonction d’origine, on a une première idée quelles idées et besoins il représentait : la volonté d’avoir toujours raison, l’isolement, un côté intemporel et – même si cet aspect n’allait se dévoiler que plus tard – un sentiment de sécurité.

Bien, bien, disent maintenant les adultes, voilà une symbolique carrément sur-interprétée. Tout ce que nous faisons ou érigeons n’est pas que symbolique. Peut-être pas tout, mais la plupart des choses. Un exemple pris sur le vif de la vie, loin des grands événements de l’histoire contemporaine ? Il y a quelque temps, un architecte camerounais, tout juste sorti de l’université, s’était installé dans la province française, ouvrait son bureau et attendait ses premiers clients. Ses premiers clients étaient un couple d’un certain âge qui souhaitait ajouter un encorbellement à sa maison. L’architecte visitait le futur chantier et s’entretenait ensuite avec les clients : oui, il pouvait construire cet encorbellement, mais est-ce que c’était vraiment ce qu’ils souhaitaient ? La maison étant assez grande pour les deux, à quoi bon ajouter un encorbellement ? Et qu’est-ce qu’ils souhaitaient exprimer avec cet ouvrage ? Le souhait que leurs enfants puisse revenir ? Mais les enfants ne reviendront pas vivre dans la maison des parents, encorbellement ou pas.

Oui, plus tôt ou plus tard se pose la question de la symbolique pour tout ce que nous construisons dans ce monde : quel en est le sens et quelle en est la signification ? Les clients, d’ailleurs, donnaient raison à l’architecte africain. Celui-ci venait donc de perdre des clients, mais il avait gagné des amis.

Bilder von historischen Ereignissen zeigen immer kurze, einzelne Momente der Geschichte. Aber sind es nicht diese Momente, aus denen sich die Geschichte erst zusammenfügen lässt?

Alles nur ein Spiel: Früher Specht bekommt die besten Stücke

Früh übt sich, wer ein echter Mauerspecht werden will. Man weiß ja nie, wozu man die Fähigkeiten, die damit erworben werden, noch einmal brauchen wird. Geübt wird ja nicht nur der Umgang mit dem Werkzeug, vermittelt wird auch das Gefühl für die Beschaffenheit des Materials, seine Härte, seinen Widerstand, aber auch für dessen Verwundbarkeit, die Stellen, wo man den Hebel ansetzen muss, um es wieder kleinzukriegen.

Ja, all das lässt sich einüben an jenem 12. November 1989 an der Berliner Mauer in Kreuzberg. Und noch viel wichtiger sind die ersten Erfahrungen, die man im Umgang mit symbolischen Orten macht: Über das spielerische Lernen kann die Souveränität über die symbolische Funktion von Handlungen und Bauwerken erlangt werden. Die Arbeit am Symbol ist nämlich immer eine Ersatzhandlung, es gilt sie sorgsam zu scheiden von der tatsächlichen Arbeit am Objekt, um schließlich das eigentliche Wesen des Objektes zu durchschauen.

Puh, ganz schön viel auf einmal für so einen Knirps. Wie sollte er denn auch schon wissen, dass selbst dickste Mauern und Bauwerke immer nur Symbole sind: Symbole für die Art, wie wir denken. Für die Ideen, nach denen wir uns organisieren. Für die Wünsche und Ängste, denen wir erliegen. Fast alles, was schließlich in Stein gemeißelt wurde, hatte sich zunächst im Kopf aufgebaut. Solange die Berliner Mauer ihre Funktion erfüllte, fiel es schwer, sie als Symbol wahrzunehmen. Aber kaum ist sie ihrer unmittelbaren Funktion beraubt, offenbaren sich erste Ahnungen, für welche Wesenszüge und Bedürfnisse sie stehen mag: Rechthaberei, Abschottung, Zeitlosigkeit und – selbst wenn sich die Wahrnehmung erst nachträglich einstellte – Geborgenheit.

So so, sagen da nun auch die Erwachsenen: Das ist aber doch ein bisschen viel hineininterpretiere Symbolik. Es ist doch nicht alles nur symbolisch, was wir tun oder errichtet wird. Nicht alles, ja, aber das meiste. Ein Beispiel aus dem Leben fernab der großen Strömungen der Zeitgeschichte gefällig? Vor einiger Zeit ließ sich ein frischgebackener Architekt aus dem Kamerun in der französischen Provinz nieder, eröffnete ein Büro und wartete auf die erste Kundschaft. Sie kam: ein gealtertes Ehepaar, das den Erker seines Hauses ausbauen wollte. Der Architekt sah sich seine zukünftige Baustelle an und sprach danach mit den Auftraggebern: Ja, er könne den Erker ausbauen, aber ist das wirklich das, was die älteren Herrschaften wollten? Das Haus ist groß genug für die beiden, sie bräuchten den Erker gar nicht. Was also wollen sie mit dem Ausbau ausdrücken? Ihren Wunsch etwa, die Kinder mögen wieder zurückkommen? Das werden die aber nicht, Erker hin oder her.

Ja, früher oder später stellt sich wohl bei fast allem, was schließlich in die Welt gesetzt wird, die Frage nach dem Symbol: Wofür steht es und was steckte wirklich dahinter, dass es Wirklichkeit wurde? Das Ehepaar pflichtete übrigens dem Architekten aus Afrika bei. Der wiederum hatte zwar keinen Auftrag erhalten, aber Freunde gewonnen.

28 20 A - 12. November 1989 - In Kreuzberg übt sich ein kleiner Mauerspecht bei der Arbeit

La jeunesse s'y met aussi... / Junger Mauerspecht in Aktion... Foto: (c) Michael Magercord / ROPI

La jeunesse s’y met aussi… / Junger Mauerspecht in Aktion… Foto: (c) Michael Magercord / ROPI

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