(22) Les 30 ans de la chute du Mur – 30 Jahre Mauerfall
Les photos d’événements historiques montrent toujours de courts instants isolés de l'Histoire. Mais est-ce que ce ne sont pas ces instants qui forment ce qui deviendra plus tard l'Histoire ?
(De / von Michael Magercord – KL / MC) – Le Mur de Berlin. La vie quotidienne. 1986 – et un arrêt de bus à la Bernauer Straße.
La période d’Avent nous plonge dans une ambiance pensive ; on se souvient du passé, on tente un bilan de ce qui s’est passé. Et lorsque l’on évoque cette année une fois de plus la chute du Mur de Berlin, cet événement qui a changé le cours du monde il y a 30 ans, on se souvient aussi d’avant – tout particulièrement du temps où on avait vécu au milieu de cette réalité qu’était la ville de Berlin-Ouest, métropole emmurée…
… et on a envie de se souvenir : comment était-ce, vivre avec ce Mur ? Pourquoi ne vous êtes-vous pas révoltés en permanence contre ce Mur ! Seulement parce que vous aviez le privilège de le regarder depuis l’extérieur ? La vie derrière ce Mur ne vous a pas interpellé ? Mais attendez, serait-on tenté de répondre, les emmurés, c’était nous ! Mais ce n’est pas comme cela que nous l’avons vécu. Personne ne peut toujours regarder le contexte général, s’élever dans l’air et reconnaître de là-haut que nous vivions dans un îlot.
Ceux qui ne jettent qu’un coup d’œil rapide ont beau parler. Râler sur la présence du Mur et dire qu’il viendra pour le casser. Comme l’avait fait un « rédacteur du Mur » français courageux, là, juste derrière cet arrêt de bus, au croisement de Gartenstraße. Mais il convient de regarder de plus près : pourquoi quelqu’un qui prenait tous les jours le bus dans l’arrondissement de Wedding aurait-il dû prononcer de grandes phrases ? A Berlin-Ouest, les gens, habitués à la présence de cet ouvrage étrange, ne râlaient que lorsque le bus avait du retard…
Bilder von historischen Ereignissen zeigen immer kurze, einzelne Momente der Geschichte. Aber sind es nicht diese Momente, aus denen sich die Geschichte erst zusammenfügen lässt?
Mauer. Alltag. 1986 – Bushaltestelle an der Bernauer Straße.
Die Adventszeit stimmt uns besinnlich, Erinnerungen kommen auf, ein erster Rückblick aufs Vergangene wird gewagt. Und wenn da jemand in diesem Herbst einmal mehr den Mauerfall zur Gegenwart erweckte, jenes Ereignis also, dass vor dreißig Jahren seine Welt veränderte, dann erinnert der sich zwangsläufig nun an die Zeit davor – und wenn dieser Jemand auch noch mittendrin gelebt hatte, also im mauerumschlungenen Westberlin…
… dann stellen sich ihm ernste Fragen: Wie geht das, mit einer Mauer zu leben? Warum habt ihr nicht beständig gegen sie revoltiert! Nur weil ihr den Vorteil hattet, auf ihre gefühlte Außenwand zu schauen? War euch das egal, was sich dahinter tat? Ja aber, mag man einwenden, wir waren doch die Eingemauerten. Zugegeben, das haben wir so nicht wahrgenommen. Aber wer könnte schon immer den Blick aufs große Ganze richten, sich in die Lüfte erheben und von dort oben erkennen, dass er da nur auf einer kleinen Insel haust?
Wer nur kurz mal schaut, der mag noch große Töne spucken. Der kann der Mauer offen drohen, er würde kommen und sie in Stücke schlagen. So, wie es ein mutiger französischer Mauertexter an der Bernauer Straße kundtat, gleich dort hinter der Bushaltestelle Ecke Gartenstraße. Aber schaut doch bitte noch einmal hin: Wozu sollte denn jemand, der da im Stadtteil Wedding tagtäglich in den Linienbus steigt, noch große Worte machen? Macht der höchstens dann, wenn der Bus mal wieder Verspätung hat…
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