(23) Les 30 ans de la chute du Mur – 30 Jahre Mauerfall

Les photos d’événements historiques montrent toujours de courts instants isolés de l'Histoire. Mais est-ce que ce ne sont pas ces instants qui forment ce qui deviendra plus tard l'Histoire ?

1986 - la jeunesse se fiche du Mur... / 1986 - die Jugend pfeift auf die Mauer... Foto: (c) Michael Magercord / ROPI

(De / von Michael Magercord – KL / MC) – Le Mur. La vie quotidienne. 1986 – rencontre d’ados à 3 mètres de hauteur.

Les ados du monde entier choisissent, c’est connu, les endroits les plus invraisemblables pour se rencontrer à l’écart des parents et de toute autre personne qui estime nécessaire de leur dicter leur comportement. Dans nos contrées, ces endroits de rencontre sont souvent les abris-bus.

L’abri-bus est l’endroit parfait pour se retirer du monde extérieur. Souvent situé à proximité de leur chez-soi ou sur des routes désertes, là où personne n’aurait envie de se balader, les ados y trouvent l’espace de liberté qui par ailleurs, est difficile à trouver. Une fois installé, on se fiche royalement de ce qui peut se passer sur le trottoir en face ; on discute, sans être dérangé, de ce qu’on a vécu le jour même ou pendant la semaine, de ceux qui étaient franchement trop nuls et de ceux qu’on trouve top…

… non, je ne nourris pas de préjugés concernant les sujets de discussion des ados, mais il me semble me souvenir que les trois filles sur la plate-forme, à Kreuzberg en 1986, ne discutaient pas du Mur et du régime de la frontière entre l’Est et l’Ouest. Probablement, elles se fichaient pas mal de ce qui se passait de l’autre côté du Mur – comme la plupart des habitants de Berlin-Ouest à l’époque.

Pourquoi s’en soucieraient-elles, aussi ? Qu’est-ce qu’il devrait impressionner les jeunes filles de Kreuzberg ? Les immeubles à l’Est étaient aussi gris que ceux à l’Ouest, surtout dans ce quartier où les appartements étaient chauffés au charbon et où les toilettes se trouvaient dans la cage d’escalier. Toutefois, ces trois filles avaient trouvé un endroit plus cool que la plupart des autres ados qui devaient se limiter aux abris-bus : à 3 mètres de hauteur, à l’air frais… si on veut qualifier l’air de Kreuzberg et celui de Berlin-Mitte de l’autre côté de « frais ».

Mais personne ne pouvait les embêter là-haut – jusqu’à ce qu’un touriste passe pour grimper sur cette plate-forme, histoire de jeter un coup d’œil sur la partie est de la ville de Berlin.

Bilder von historischen Ereignissen zeigen immer kurze, einzelne Momente der Geschichte. Aber sind es nicht diese Momente, aus denen sich die Geschichte erst zusammenfügen lässt?

Mauer. Alltag. 1986 – Teeny-Treff in 3 Metern Höhe.

Jugendliche aller Länder treffen sich ja bekanntlich an den seltsamsten Orten, wenn sie fern von ihren Erziehungsberechtigten und anderen Mitmenschen, die ihnen sagen wollen, wie sie sich zu benehmen hätten, sein möchten. In der Regel hält in unseren Breiten dafür meist das Häuschen an der örtlichen Bushaltestelle her.

Das Bushaltestellenhäuschen ist der perfekte Ort des Rückzugs aus der Welt da draußen. Meist aus der Sichtweite ihres Zuhauses an einer öden Straße gelegen, wo doch keiner gerne entlang gehen würde, bietet es den Jugendlichen den Freiraum, den sie sonst nur noch selten finden. Einmal Platz darin genommen, wird es egal, was sich auf der anderen Straßenseite tut, Hauptsache man kann mal wieder ungestört über alles reden, was an dem Tag oder in der Woche angefallen ist, wer wieder wie doof gewesen ist oder auch toll…

… nein, ich hege keine Vorurteile über den Gesprächsstoff von Jugendlichen, trotzdem meine ich immer noch zu hören, dass diese drei Teenies da oben auf dem Aussichtstürmchen im Kreuzberg des Jahres 1986 sich jetzt nicht über die Mauer und das Grenzregime zwischen West- und Ostberlin austauschen. Vermutlich scheren sie sich nicht einmal darum, was sich auf der anderen Seite der Mauer tut – womit sie sich allerdings kaum von all den anderen Westberlinern ihrer Zeit unterscheiden würden.

Aber warum auch? Worüber sollten sich die jungen Kreuzbergerinnen denn großartig wundern? Die Häuser im Osten waren so grau wie die im Westen, in Kreuzberg zumal, Kohleofen und Außenklo inklusive. Immerhin haben es die drei Teenies mit dem Aussichtsturm an der Mauer besser getroffen als ihre Altersgenossen, denen nur das Bushäuschen bleibt: in drei Metern Höhe, an der frischen Luft… gut, sofern man die Kreuzberger Luft und die von da drüben in Berlin-Mitte als frisch bezeichnen möchte.

Aber ungestört sind sie da oben – solange jedenfalls, bis mal wieder so ein Tourist des Weges kommt, der unbedingt da hinauf kraxeln will, um dann tatsächlich in den Osten Berlins zu schauen.

Le même gris entre Kreuzberg et Berlin-Mitte / Das gleiche Grau zwischen Kreuzberg und Berlin-Mitte... Foto: (c) Michael Magercord / ROPI

Le même gris entre Kreuzberg et Berlin-Mitte / Das gleiche Grau zwischen Kreuzberg und Berlin-Mitte… Foto: (c) Michael Magercord / ROPI

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