(25) Les 30 ans de la chute du Mur – 30 Jahre Mauerfall

Les photos d’événements historiques montrent toujours de courts instants isolés de l'Histoire. Mais est-ce que ce ne sont pas ces instants qui forment ce qui deviendra plus tard l'Histoire ?

La liberté face au Mur / Freiheit vor der Mauer... Foto: (c) Michael Magercord / ROPI

(De / von Michael Magercord – KL / MC) – Le Mur. La vie quotidienne. 1986 – La liberté est bien davantage qu’un mur.

Au bout de l’Adalbertstraße, dans l’arrondissement berlinois de Kreuzberg, se trouvait une plage faite des pavés broyés de la grande ville ; et son sable devenait la dune sur les bords du Mur de Berlin – comme une poésie post-hippie qui suggérait une présumée alternative au système. Ou est-ce que c’était un petit bout de la grande liberté ?

Juste devant l’ouvrage qui lui, était l’incarnation parfaite du contraire de la liberté, la vie libre s’est mise en scène de manière sympathique. Bien sûr, la vie quotidienne doit suivre ses règles, qu’importe le côté du Mur où on se trouvait ; mais à Berlin-Ouest, tout était un peu différent. Située au milieu de la mer du pouvoir rouge, une vie auto-déterminée était possible sur cette île capitaliste – si une vie auto-déterminée est possible dans le capitalisme.

Est-ce que c’est le Mur qui a fait qu’on vivait plus librement à l’intérieur de son enceinte ? Ou est-ce que c’est parce que cette île se trouvait loin des grands flux de l’économie mondiale ? Ou bien, comme certains disaient avec un clin d’œil,  grâce aux subventions de l’Allemagne de l’ouest ? Eh bien non, l’une des raisons en était que les habitants de Berlin-Ouest étaient exempts du service militaire, ce dont profitaient de nombreux jeunes allemands de l’Ouest qui venaient s’installer sous la protection des Alliés. Pour ces jeunes, des possibilités presque illimitées s’ouvraient dans cette phase de la vie où on a envie de tout expérimenter.

Mais tout était probablement encore moins complexe ; et la vraie raison en était simplement les conditions économiques, qui conféraient un sentiment de liberté : grâce aux loyers dérisoires, tout le monde trouvait un logement dans la grisaille de Kreuzberg, certes sans confort aucun, mais à des loyers incroyablement bas. Le peu de travail nécessaire pour payer ce loyer était à la portée de tout le monde. Ainsi, ce sont les anciens arrondissements d’ouvriers de Wedding et Kreuzberg qui, à cause du Mur, se trouvaient loin du centre huppé, qui proposaient ces libertés – mais pour faire quoi ? Pour vivre de manière alternative, même si ces alternatives se limitaient souvent à faire des études, à s’essayer comme artiste ou à se la couler douce, mais à vrai dire, même cela pouvait se transformer en stress – car il n’est pas aussi facile que cela de vivre en permanence des alternatives et d’être libre.

Le petit à poil, sur cette image de la liberté, ne pourrait plus s’amuser sur ces fausses dunes. Aujourd’hui, il s’y trouve une ferme pour enfants bien organisée comme association d’utilité publique. Et c’est ainsi que la vie se transforme en paradis structuré – quand les petites libertés deviennent système.

Bilder von historischen Ereignissen zeigen immer kurze, einzelne Momente der Geschichte. Aber sind es nicht diese Momente, aus denen sich die Geschichte erst zusammenfügen lässt?

Mauer. Alltag. 1986 – Freiheit ist mehr als eine Mauer.

Am Ende der Adalbertstraße in Kreuzberg erhob sich der Strand aus dem Pflaster der Großstadt, sein Sand türmte sich zu Dünen an der Uferzone der Berliner Mauer – pure Post-Hippie-Poesie von einer vermeintlichen Alternative zum System oder doch ein echtes Stück von der großen Freiheit?

Unmittelbar vor dem Bauwerk, das die Unfreiheit gerade zu verkörpert, ließ sich das freie Leben besonders gut in Szene setzen. Natürlich unterliegt jeder Alltag seinen Zwängen, egal auf welcher Seite einer Mauer er sich abspielt, und doch in Westberlin alles ein wenig anders. Mitten im Meer des roten Machtbereichs gelegen, war dort auf der kapitalistischen Insel ein selbstbestimmtes Leben möglich – jedenfalls soweit das im Kapitalismus überhaupt geht.

Ob es an der Mauer lag, dass es sich in ihrem gefühlten Äußeren, das ja das wahre Innere war, freier lebte? Oder an der Abgeschiedenheit von den Weltwirtschaftsströmen? Lag es vielleicht doch nur, wie heute noch gespottet wird, an den Subventionen aus Westdeutschland? Ach was, eher schon daran, dass man um den Armeedienst herumkam, wenn man sich als junger Westdeutscher nur in Obhut der Berliner Besatzungsmächte begab. Welch’ Freiraum öffnete sich da einem heranwachsenen Menschen gerade in seiner ersten, prägenden Erwachsenenphase.

Aber vermutlich war alles viel einfacher gelagert und einmal mehr waren es die schnöden ökonomischen Verhältnisse, die für das Gefühl von Freiheit sorgten: Die günstigen Mieten ermöglichten es jedem eine Wohnung zu finden, die zwar über keinerlei Komfort verfügte, aber eben auch fast nichts kostete. Das bisschen Arbeit, um sie zu bezahlen, schaffte jeder irgendwie hinter sich zu bringen. Und so boten sich gerade in den einstigen Arbeitervierteln im Wedding und in Kreuzberg, die sich wegen der Mauer in der Randlage wiederfanden, diese Freiräume – doch wofür? Zum Ausleben von Alternativen, selbst wenn die sich schließlich im Rumstudieren, Rumkünstlern oder Rumlungern erschöpften – doch mal ehrlich: Das konnte auch zwanghafte Züge annehmen, es ist nämlich gar nicht so leicht, immer alternativ und frei zu sein.

Der Nackedei da auf diesem Abbild der Freiheit könnte dort heute nicht mehr über falsche Sanddünen tollen. Dort befindet sich nun ein geordenter Kinderbauernhof als eingetragener Verein mit Steuerabzugsfähigkeit. Da sage noch einer, das Leben sei kein Streichelzoo, wenn die kleinen Freiheiten schließlich zum System werden.

Sous les pavés, la plage ? / Unter dem Pflaster der Strand? Foto: (c) Michael Magercord / ROPI

Sous les pavés, la plage ? / Unter dem Pflaster der Strand? Foto: (c) Michael Magercord / ROPI

Kommentar hinterlassen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.

*



Copyright © Eurojournaliste