(28) Les 30 ans de la chute du Mur – 30 Jahre Mauerfall

Les photos d’événements historiques montrent toujours de courts instants isolés de l'Histoire. Mais est-ce que ce ne sont pas ces instants qui forment ce qui deviendra plus tard l'Histoire ?

Bahnhof Friedrichstrasse, Berlin 1986... Foto: (c) Michael Magercord / ROPI

(De / von Michael Magercord – KL / MC) – Terminus gare. Bahnhof Friedrichstraße 1986 – De chaque enfer, il y a un retour.

Gare « Bahnhof Friedrichstraße », tout le monde descend ; terminus du train. De la plate-forme B où arrivent les trains, les arrivants sont aspirés vers le bas, en suivant les retraités avec leurs sacs de courses remplis, en descendant les escaliers vers le hall. Vers l’enfer ? Oui, car nous nous trouvons maintenant devant la porte, l’écluse, que dis-je, la gueule de l’enfer !

Mais bon, soyons un peu moins dramatiques : ceci est un poste de frontière. Les retraités disparaissent dedans. Et d’autres frontaliers aussi. Comme à toutes les frontières. Et il y a aussi des frontaliers qui en ressortent. Evidemment, seulement ceux qui ont satisfait aux exigences pour un passage de cette frontière. Comme à toutes les frontières du monde.

Il y a aussi des gens qui viennent de bien plus loin que Berlin-Est. Ils arrivent de l’aéroport Schönefeld à Berlin-Est et ils se rendent maintenant à Berlin-Ouest par le Bahnhof Friedrichstraße. Comme Iza, représentant de l’opposition iranienne. Après une fuite rocambolesque en passant par les montagnes du Kurdistan, ils s’est acheté un passeport à Istanbul – un faux, bien entendu – et à pris l’avion pour Berlin-Est. Les garde-frontières de la RDA ne s’intéressaient pas à son passeport, seulement au 5 DM pour son visa de transit. Avec ce visa transit, il était autorisé à prendre le tram jusqu’à la partie est du Bahnhof Friedrichstraße et en 1985, il sortait enfin de cet enfer.

Et après ? Avec le tram vers Berlin-Ouest et à nous, le paradis ! Car cette frontière est tout sauf normal : de l’autre côté, à l’ouest, il n’y avait pas de contrôles de frontière. Ni par les autorités ouest-berlinoises, ni par les Alliés. La frontière vers le secteur russe à l’Est est une ligne de cessez-le-feu. Toute la frontière germano-allemande est une ligne de démarcation provisoire. Berlin-Ouest et Berlin-Est sont une seule ville, et l’Allemagne de l’Ouest et l’Allemagne de l’Est sont un seul pays. Voilà qui est écrit dans la Loi Fondamentale, la constitution ouest-allemande. Euh, et le Mur ? On l’ignore tout simplement. Comme on l’a toujours fait à Berlin-Ouest. Ce n’est pas si difficile que ça.

Le reste, c’est le gouvernement fédéral à Bonn qui s’en est chargé. En été 1986, le nombre de demandeurs d’asile à Berlin-Ouest s’était haussé à 150 personnes par jour, et au mois de septembre, les deux gouvernements allemands annonçaient un accord concernant le volume du crédit accordé à la RDA. Et lorsque le flux d’argent se réalisait, du coup, il n’y avait quasiment plus de demandes d’asile soumises par des personnes venues de l’Est – honni soit qui mal y pense.

Nous, dans la ville de Berlin scindée en deux, on avait d’autres soucis, et que fais-je maintenant à cette frontière qui n’est est pas vraiment une ? Je fais une excursion quotidienne dans un autre monde : j’ai dans ma poche la carte d’identité provisoire que les Alliés émettaient, ainsi que « l’autorisation d’entrées multiples en RDA » que j’avais demandé à la représentation de la RDA à Berlin-Ouest – et je me jette dans la gueule du Diable. Je fais le change obligatoire de 25 DM en 25 Mark Est, et avec ma chère et tendre, on part se balader sur le boulevard célèbre « Unter den Linden », on monte sur la Tour de la Télévision, on va prendre une bière dans un troquet au Prenzlauer Berg, un shake dans un bar à lait devant le Palais de la République, on fait un saut dans la discothèque au sous-sol où des Russes draguent les filles est-allemandes. C’est bête que ma chère et tendre ait mis un pantalon rayé vert-blanc, on nous identifie immédiatement comme des gens venus de l’Ouest…

Bilder von historischen Ereignissen zeigen immer kurze, einzelne Momente der Geschichte. Aber sind es nicht diese Momente, aus denen sich die Geschichte erst zusammenfügen lässt?

Endstation Grenze. Bahnhof Friedrichstraße 1986 –  aus jedem Höllenschlund gibt es ein Zurück

Bahnhof Friedrichstraße, alle aussteigen, der Zug endet hier. Vom Ankunftsbahnsteig B zieht die Ankömmlinge in einen Sog nach unten, den Rentnern mit ihren vollen Tüten hinterher, die Treppe hinunter die Halle. Zur Hölle? Ja, denn dann stehen wir vor dem Tor, der Schleuse, ach was: dem Schlund!

Es geht auch weniger dramatisch: Hier ist ein Grenzübergang. Darin verschwinden die Rentner. Und andere Grenzgänger. Wie an allen Grenzen üblich. Und da kommen kommen auch Grenzgänger heraus. Natürlich nur, wer die Anforderung, die zum Grenzübergang gestellt werden. So ist so an allen Grenzen der Welt.

Auch dass Menschen von weither kommen, viel weiter als aus Ostberlin. Die kommen vom Ostberliner Flughafen Schönefeld und reisen über den Bahnhof Friedrichstraße nach Westberlin. Wie Iza, der iranischen Oppositionellen. Nach abenteuerlicher Flucht über die kurdischen Berge kaufte er sich in Istanbul einen Reisepass – einen falschen versteht sich – und flog damit nach Ostberlin. Die DDR-Grenzer interessierte der Pass herzlich wenig, sondern die fünf D-Mark für das Transitvisa. Damit durfte er in der S-Bahn bis zur Ostseite des Bahnhofs Friedrichstraße fahren und trat schließlich 1985 aus diesem Höllenschlund hinaus.

Und dann? Mit der S-Bahn nach Westberlin und hinein in das Paradies! Denn diese Grenze ist eben doch keine normale: Es gab keine Kontrollen auf der Gegenseite. Keine westberliner Organe oder von den Westalliierten. Die Grenze zum sowjetischen Sektor ist eine Waffenstillstandslinie. Die gesamte deutsch-deutsche Grenze eine vorläufige Demarkationslinie. Ost- und Westberlin sind eine Stadt und West- und Ostdeutschland ein Land. Steht so im Grundgesetz, dem westdeutschen. Aber hallo: die Mauer? Einfach ignorieren. Haben wir Westberliner ja sowieso alle gemacht. Ist gar nicht so schwer.

Den Rest erledigt die Bundesregierung in Bonn. Im Sommer 1986 stieg die Zahl der Asylbewerber in Westberlin auf 150 Personen am Tag, im September verkündeten beide deutsche Regierungen die Einigung zur Erhöhung ihres Rahmenkreditvertrages, im Herbst kamen es in umgekehrter Richtung des Geldflusses kaum noch zu Einreisen aus der weiten Welt nach Westberlin – war da was gewesen? Na also.

Wir hatten ganz andere Sorgen im geteilten Berlin, denn was mache ich da nun an der Grenze, die keine ist? Auf zum Tagesausflug in eine andere Welt: Den behelfmäßigen Personalausweis, den uns die Besatzungsmächte ausstellen, und den vorab bei Ostbehörden in Westberlin eingeholten „Schein zu Berechtigung mehrfacher Einreisen in die DDR“ eingepackt, rein in die Grenzschleuse. Noch 25 West gegen 25 Ost zwangseingetauscht und dann mit der Liebsten unterm Arm prominieren Unter den Linden, hoch zum Fersehturm, aufn Bier in eine Prenzlberger Kneipe, einen Shake in die Milchbar vom Republik Palast, und unten noch hopps in die Disko, wo die Russen Ostdeutsche abschleppen – aber musste die Liebste unbedingt ihre grün-weiß-gestreifte Hose anziehen, da fallen wir doch sofort als Wessis auf…

Bahnhof Friedrichstrasse - carrefour Est-Ouest / Drehscheibe Ost-West... Foto: (c) Michael Magercord / ROPI

Bahnhof Friedrichstrasse – carrefour Est-Ouest / Drehscheibe Ost-West… Foto: (c) Michael Magercord / ROPI

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