3 millions de vies sauvées ?

Une équipe de scientifiques de l’« Imperial College London » a examiné les mesures sanitaires dans 11 pays. Il arrive à une conclusion intéressante qui pourtant, doit encore être confirmée.

Le confinement à Strasbourg était stricte et contrôlé - mais il a probablement sauvé bon nombre de vies... Foto: Kevin.B / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – Le confinement a été long, il a été dur à vivre pour beaucoup, mais il a probablement sauvé beaucoup de vies. Du moins, c’est la conclusion d’un rapport établi par l’« Imperial College London » où une équipe pluridisciplinaire s’est penchée sur la question. L’analyse de différents paramètre dans 11 pays (Allemagne, Autriche, Belgique, Danemark, Espagne, France, Grande Bretagne, Italie, Norvège, Suède et Suisse) montre, selon les chercheurs, que les mesures de confinement auraient sauvé plus de 3 millions de vies dans ces 11 pays.

Selon les chercheurs, les mesures telles que le confinement, la mise en quarantaine, la distanciation sociale et d’autres gestes sanitaires auraient empêché des millions d’infections, et par conséquent, de nombreux décès ; et, fait aussi important, ces mesures auraient permis de gagner le contrôle sur la propagation du SARS-CoV-2.

Pour beaucoup de gens, les mesures de confinement ne représentent plus qu’un mauvais souvenir personnel. Pendant de longues semaines, nous n’avions que le droit de sortir pour faire des courses, pour nous balader pendant une heure dans un périmètre d’un kilomètre autour de la maison, nous ne pouvions pas voir les amis ou la famille, mais – il paraît que sans ces mesures, on aurait assisté à une crise largement plus grave que celle que nous avons vécue.

L’équipe de chercheurs londoniens a publié les résultats de ses travaux en avant-première sur le site du magazine spécialisé « Nature » et y explique la méthode mathématique qui a donné ces résultats.

Comme pour tous les rapports scientifiques depuis quelque temps, cette étude est déjà critiquée, non pas sur le fond, mais sur les chiffres. Un chercheur de l’Université de Freiburg en Allemagne demande que ces chiffres soient lus avec une certaine précaution, tout en saluant le travail fourni. Pour lui, ce sont les données de base qui pourraient altérer les résultats publiés, mais non pas les résultats en soi. « En regardant ces chiffres, on constate qu’ils présentent une énorme marge et ceci souligne de nombreux points d’interrogation qui vont avec ce genre d’étude ». Mais les données de base ne sont pas collectées de la même manière dans les 11 pays examinés, les chiffres d’infection dépendent en grande partie des tests effectués, et même les chiffres de victimes ne sont pas fiables, car il s’avère que le Covid-19 n’est pas seulement une pneumonie grave, mais que le virus s’attaque, par les vaisseaux sanguins, aussi à d’autres organes vitaux. Par conséquent, les chiffres ne peuvent pas être exacts, car de nombreuses victimes de ce virus n’avaient pas été identifiées comme telles ; on n’avait considéré que les victimes de la pneumonie. Toutefois, cette critique ne se réfère qu’à l’exactitude des chiffres, mais non pas aux résultats en général.

L’équipe londonienne n’était pas la seule à examiner la question de savoir combien de vies les mesures de confinement avaient sauvées. Une autre équipe de chercheurs de l’Université de Berkeley en Californie avait également analysé les chiffres de 6 pays (Chine, Corée du Sud, Etats-Unis, France, Iran et Italie) et avait déduit que jusqu’au 6 avril dernier, les mesures prises dans ces pays auraient empêché environ 530 millions d’infections.

Il conviendrait maintenant de peaufiner les résultats de ces études, car la question du nombre d’infections et de décès empêchés devra jouer un rôle déterminant déjà dans la gestion de la crise actuelle, mais aussi dans des crises futures. Si ces chiffres devaient se confirmer, on aurait fait tous ces sacrifices pour une excellente cause : on aurait, tous ensemble, sauvé de millions de vies !

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