(32) Les 30 ans de la chute du Mur – 30 Jahre Mauerfall

Les photos d’événements historiques montrent toujours de courts instants isolés de l'Histoire. Mais est-ce que ce ne sont pas ces instants qui forment ce qui deviendra plus tard l'Histoire ?

Die Mauer - das Ende / Le Mur - la fin... Foto: (c) Michael Magercord / ROPI

(De / von Michael Magercord – KL / MC) – La démolition : la fin approche – la grue vient de l’Est.

Le bras de la grue vient de derrière le Mur. C’est comme s’il arrivait sur des pattes de velours pour croquer ensuite dans un des éléments arrondis qui formaient la couronne du Mur de Berlin tant craint peu avant. Mais il ne faut plus le prendre par surprise. Les éléments en béton ne se défendent pas – même pas lorsqu’ils sont pris dans cette prise impitoyable qui les arrache maintenant de leur emplacement.

Pendant toutes ces années, nous n’avions pas la moindre idée à quel point il était facile de démonter ce mur. Et à quel point sa destruction politique pouvait se passer rapidement, privant ce mur de sa fonction. Et nous ne savions pas non plus à quel point il allait être difficile de se débarrasser vraiment de ce mur, une fois qu’il était physiquement démoli.

Sur les photos avec lesquelles cette série se terminera, nous documentons la disparition physique et visible du Mur de Berlin. On aurait pu montrer d’autres photos et on aurait pu dire davantage sur le Mur. Comme sur les victimes de ce mur, ces 140 personnes environ qui ont payé de leur vie la tentative de le franchir – la dernière a été tuée pas plus tard qu’au mois de février 1989. Nous n’avons pas non plus parlé d’une statistique (qui n’a jamais été confirmée historiquement) qui fait état de 227 personnes âgées qui auraient trouvé la mort suite à des crises cardiaques dues au stress à la frontière à la gare « Bahnhof Friedrichstraße ».

Les photos de la vie quotidienne à Berlin-Ouest, en présence de ce mur, ne racontent pas ces histoires. Ces photos ne font que montrer une époque historique. On reconnaît ces périodes historiques figées, car les images qu’elles laissent, se ressemblent. Et puisque ces images se ressemblent, on finit par percevoir comme une période idyllique. Les moments historiques, par contre, montrent les images d’événements chaotiques qui forment seulement plus tard, une impression de ce qu’il s’est réellement passé.

Mais qui contrôle l’interprétation de cette nouvelle compilation de ces images dans une chronologie forcément historique ? Aujourd’hui, on raconte l’histoire de la chute du Mur comme un événement heureux : tous les événements ponctuels mènent vers une fin heureuse : l’unification des deux Etats allemands. Les histoires que l’on raconte depuis leur fin ne permettent plus de se poser la question si tout aurait pu aussi se terminer autrement.

Avec le Mur, on a également démoli toute question concernant d’éventuelles alternatives. Les photos prises en Avril 1990 ne peuvent être regardées que comme l’étape suivante vers une fin heureuse : la démolition de ce serpent en béton. C’est ce que nous vous montrerons pendant la dernière semaine de cette série sur la chute du Mur de Berlin. Le 22 Décembre prochain, pour terminer cette série en beauté, nous allons célébrer avec vous les 30 ans de l’ouverture de la Porte de Brandebourg.

Les lecteurs et lectrices qui nous accompagneront sur ce dernier bout de chemin sont avertis – ce sera un peu triste, presque larmoyant. Et tout à la fin de cette série, nous allons essayer d’apprendre quelque chose de cette transition d’une époque révolue vers le début de quelque chose de nouveau. La raison en est qu’aujourd’hui, nous nous trouvons dans une situation comparable, de grands changements se préparent. Ne riez pas de cette nouvelle tentative de tirer une leçon de l’Histoire. Avant de rire, attendez une semaine. Car rira bien qui rira le dernier…

Bilder von historischen Ereignissen zeigen immer kurze, einzelne Momente der Geschichte. Aber sind es nicht diese Momente, aus denen sich die Geschichte erst zusammenfügen lässt?

Abriss: das Ende ist nah – Der Bagger kommt aus dem Osten.

Der Greifarm des Baggers kommt von hinten. Als schliche er sich an, um sich dann in den runden Abschlusselementen der einst so gefürchteten Berliner Mauer zu verbeißen. Aber soviel Überrumplung ist gar nicht mehr nötig. Betonrollen zappeln nicht – nicht einmal in der Klaue, die sie nun aus der Angel hebt.

All die Jahre ahnten wir gar nicht, wie leicht sich diese Mauer wieder auseinandernehmen ließ. So wenig, wie wir ahnen konnten, wie schnell es vor sich gehen würde, eine Mauer einzureißen und ihrer Funktion zu berauben. Und genauso wenig konnten wir ahnen, wie schwer es schließlich sein würde, sie wirklich loszuwerden, selbst wenn sie gar nicht mehr da ist.

Auf den Fotos, die auch diese Bilderserie nun ans Ende bringen, wird das sichtbare Verschwinden der Mauer dokumentiert. Wir hätten noch andere Bilder zeigen können und so manches zur Mauer sagen müssen. Etwa zu den Maueropfern, den rund 140 Menschen, die während der achtundzwanzig Jahre den Versuch, sie zu überwinden, mit ihrem Leben bezahlt haben, der letzte noch im Februar 1989. Oder von den einer – allerdings nicht historisch belegten – Statistik zufolge 227 vorwiegend älteren Menschen, die im Grenzstress auf dem Bahnhof Friedrichstraße verstarben, die meisten an einem Herzinfarkt.

Die Fotos aus dem Westberliner Maueralltag gaben darüber keine Auskunft. Es waren eben Bilder aus einer historischen Epoche. Solche festgefügten Zeiten erkennt man an den immer gleichen Bildern, die sie hinterlassen. Und weil diese Bilder über Jahre sich so gleich sind, lassen sie sich als Darstellung einer Idylle wahrnehmen. Historische Momente erzeugen hingegen Bilder von einzelnen, sich überschlagenden Ereignissen, die erst im Nachhinein zu einem Ganzen zusammengefügt werden.

Wer übernimmt die Hoheit über die erneute Zusammenfügung der Ereignisse und ihrer Bilder in zwangsläufig und unabänderlich erscheinende Abläufe? Die Historie des Mauerfalls wird heute als Geschichte von einer glücklichen Fügung erzählt: Alle Ereignisse laufen auf das schöne Ende zu: die Vereinigung beider deutschen Staaten. Geschichten, die vom Ende her erzählt werden, erlauben keine Fragen danach, ob es auch anders hätte ausgehen können.

Mit der Mauer wurden die Fragen nach möglichen Alternativen abgeräumt. Auf den Fotos aus dem April 1990 ist nur der nächste Schritt in der glücklichen Fügung zu betrachten: Abriss der Betonschlange. Der wird auch in der letzten Woche der Fotoserie vom Mauerfall zu sehen sein. Zum Abschluss begehen wir noch einen 30. Jahrestag: die Öffnung des Brandenburger Tors am 22. Dezember.

Die Leser, die diesen letzten Weg noch mitgehen wollen, sollten darauf gefasst sein, dass es dabei wehmütig zugeht, wehleidig gar. Und dass ganz am Ende der Versuch unternommen wird, aus dieser Geschichte des Übergangs vom Ende einer alten Epoche zum Beginn einer neuen etwas zu lernen. Und zwar für den Umbruch, der uns heute bevorsteht. Wer jetzt schon über diesen erneuten, sicher wieder scheiternden Versuch aus der Geschichte zu lernen, lachen will, sollte vielleicht noch diese eine Woche warten: Am besten lacht es sich nun einmal zuletzt.

Erstaunlich, wie leicht sich eine Mauer einreissen lässt / Surprenant, à quel point il est facile de démolir un mur... Foto: (c) Michael Magercord / ROPI

Erstaunlich, wie leicht sich eine Mauer einreissen lässt / Surprenant, à quel point il est facile de démolir un mur… Foto: (c) Michael Magercord / ROPI

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