(35) Les 30 ans de la chute du Mur – 30 Jahre Mauerfall
Les photos d’événements historiques montrent toujours de courts instants isolés de l'Histoire. Mais est-ce que ce ne sont pas ces instants qui forment ce qui deviendra plus tard l'Histoire ?
(De / von Michael Magercord – KL / MC) – La démolition : la fin approche – dommage. Mais pourquoi serait-ce dommage qu’il n’y ait plus de RDA ?
Mais pourquoi ce serait dommage ? On regrette déjà la RDA ? Cet endroit étrange derrière le Mur, dont il ne reste plus qu’une dent et sur laquelle quelqu’un a déjà fait savoir qu’il lui manque au moins « un bout de RDA » ? Mais pourquoi ?
Bon, il y avait les crèches. Ou les polycliniques. Autre chose ? Ce graffiti a du être écrit par quelqu’un originaire de la RDA, et il s’agit probablement d’une expression spontanée d’ « ostalgie », la nostalgie de l’Est. Un moment de nostalgie de ce qui aura été vécu, des odeurs, des arômes, de cette ambiance mélancolique, y compris les couchers de soleil derrière les cheminées et le naturisme sur l’île de Hiddensee.
Si c’est comme ça, souhaitons la bienvenue à l’auteur de cette phrase : Bienvenue dans le monde moderne ! Bienvenue dans le club des mélancoliques anonymes ! Ici, nous sommes tous des nostalgiques, mais notre nostalgie se réfère au présent. Car tout ce qui est disparaît aussitôt. Notre présent est déjà l’objet de notre nostalgie future. Il suffit de se retourner et hop, il y a du nouveau : un centre commercial, un immeuble en béton, une autoroute. Et ce qui a été, ce que les architectes du futur estiment superflu, est déjà parti, pour toujours. La modernité, c’est une époque où rien ne peut rester en l’état. Comment ne pas devenir mélancolique, dans ce cas ?
Et puisque nous sommes entre nous : moi aussi, j’aurais pu faire ce graffiti. Car il est effectivement dommage qu’il ne reste même pas un petit bout de notre alter ego RDA. Si la RDA n’était pas une destination de rêve, elle était quand même le contraire de nous, un miroir menaçant pour tous ceux qui, de toute manière, avaient envie de tout casser. C’était quelque chose qui servait à nous discipliner. Mais maintenant que le Mur n’est plus, ils ne connaissent plus de limites. Et tout le monde joue le jeu, même vous, les citoyens de l’ex-RDA, puisque vous vous êtes laissés embobiner par ces casseurs de tout.
D’ailleurs, ils sont nombreux à penser qu’ils sont préparés à tous les changements de notre existence moderne. Ils compensent leur mélancolie par une hyper-activité, sans même être conscients à quel point ils sont mélancoliques. Vous qui êtes atteints d’ “ostalgie”, vous avez pris de l’avance sur nous. Dommage qu’il fallait en arriver là, mais maintenant, il serait temps de se réveiller : gérons tout cela ensemble et devenir plus détendus, détendu-mélancolique.
Ah, il y a autre chose que nous regrettons ? Non, s’il vous plaît, pas ça ! Vous parlez de cette vie facile à comprendre et petite et rassurante ? Ou le retard intemporel de la vie de société en RDA ? C’est fini, tout ça ! La mélancolie du monde s’est vite installée et de manière irrévocable à l’Est, jusqu’au fin fond de la province : peu après la « Wende », des abri-bus élégants ornaient déjà chaque sortie de village en RDA. Dotés de publicités lumineuses, ils illuminent nos nuits sombres – New York ! New York ! Sauf que maintenant, il n’y a quasiment plus de bus qui passent, maintenant, tout le monde a une voiture. Mais le plus important : ça brille !
Et cette brillance nous montre à nous autres mélancoliques ce qu’il nous arrive – et nous devrions être reconnaissants ! Mais oui, nous le sommes – jusqu’à demain.
Bilder von historischen Ereignissen zeigen immer kurze, einzelne Momente der Geschichte. Aber sind es nicht diese Momente, aus denen sich die Geschichte erst zusammenfügen lässt?
Abriss: das Ende ist nah – Schade, aber worum soll es schade sein, wenn es keine DDR mehr gibt?
Was soll daran bloß schade sein? An der DDR? Diesem seltsamen Ort hinter der Mauer, von der nur noch ein Zahn in dem Himmel ragt, auf dem nun die Sehnsucht nach wenigstens einem „Stückchen DDR“ kundgetan wird. Wonach nur?
Gut, die Kinderbetreuung. Oder die Polikliniken. Noch was? Diese Aufschrift wurde wohl von jemandem getätigt, der aus der DDR kommt und mag einem Anfall von „Ostalgie“ geschuldet sein. Also so einem Nostalgieschub nach dem gelebten Gewesenen, seinem Geruch, seinem Geschmack, seiner melancholischen Grundstimmung, inklusive Sonnenuntergang hinter qualmendem Schlot und FKK auf Hiddensee.
Na, wenn das so ist, lasst uns den Schreiber herzlich willkommen heißen: Willkommen nämlich in der modernen Welt! Willkommen im Club der anonymen Melancholiker! Wir sind alle heimliche Nostalgiker, nur unsere Sehnsucht der Gegenwart gilt. Denn alles was ist, befindet sich sofort wieder im Verschwinden. Was ist, ist bereits der Gegenstand unserer Nostalgie nach dem Gewesenem: Kaum dreht man sich um, schwupp, steht da schon wieder was Neues: ein Einkaufzentrum, ein Betonklotz, eine Autobahn. Und das Gewesene, was jene, die das alles dahin zaubern, für nichts halten, ist für immer weg. Die Moderne ist die Epoche, in der nichts so bleiben darf, wie es ist. Wer wird da nicht melancholisch?
Und mal unter uns: Ich hätte das auch auf den Mauerzahn schreiben können. Schade nämlich, dass es kein Stückchen mehr von diesem seltsamen Gegenüber namens DDR gibt, das zwar beileibe kein Sehnsuchtsort, aber immerhin ein drohendes Anderes für jene war, die bei uns von jeher keinen Stein auf dem anderen lassen wollen. Das hatte sie ein wenig im Zaum gehalten, der Mauerfall aber hat sie vollends enthemmt. Und alle machten mit, ihr ja auch: wie willfährig gar habt ihr euch ihnen an die Brust geworfen.
Übrigens glauben viele von uns immer noch, sie seien gerüstet für alle Wechselfälle des modernen Daseins. Sie überspielen ihre Gemütsschwere mit Hyperaktivität, ja sie ahnen nicht einmal, dass sie melancholisch sind. Das immerhin habt ihr Ostalgiker uns voraus. Schade zwar, dass es so weit gekommen ist, aber nun dürfen wir uns nicht mehr einlullen lassen: Lasst es uns gemeinsam durchstehen und gelassen werden – und zwar gelassen melancholisch.
Wie, noch was, worum es schade ist? Nein, bitte nicht! Nicht etwa diese Kleinlichkeit und Übersichtlichkeit des persönlichen Lebens? Oder diese Rückständigkeit und Zeitlosigkeit des gesellschaftlichen Lebens? Das ist vorbei! Die Melancholie der Weltläufigkeit ist umgehend und unwiderruflich auch im Osten eingezogen, bis tief in die Provinz: Elegante Bushäuschen zierten nämlich schon bald nach der Wende die Ausfallstraßen eines jeden Dörfchens in der DDR. Ausgestattet mit illuminierten Reklamewänden erleuchten sie die vormals zappendusteren Nächte – New York! New York! Nur das kaum noch ein Bus kommt, aber wozu auch, hat doch jetzt jeder ein Auto. Also Hauptsache leuchten!
Uns Melancholikern führt dieses Leuchten nur ganz besonders krass vor Augen, wie es um uns steht – und dafür können wir doch alle auch einmal dankbar sein! Sind wir ja auch, bis morgen.
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