(5) Les 30 ans de la chute du Mur – 30 Jahre Mauerfall

Les photos d’événements historiques montrent toujours de courts instants isolés de l'Histoire. Mais est-ce que ce ne sont pas ces instants qui forment ce qui deviendra plus tard l'Histoire ?

Mom, why is this wall here?... Foto: (c) Michael Magercord / ROPI

(De / von Michael Magercord – KL / MC) – Est-ce que maman a donné une réponse à sa question ? Le Mur, lui, n’y est plus.

C’est comme si ça avait été hier: Le 6 novembre 1989, je suis ressorti faire des photos du Mur. Même si j’avais comme la sensation que ces images pourraient être les dernières de ce Mur, cela ne se voit pas sur les photos. Le Mur était toujours blanc comme neige du côté est et rempli de graffitis de toutes les couleurs du côté ouest. Les photos de ces graffitis portent leur messages à travers les temps. Ainsi, on se pose encore et toujours la même question qu’un rédacteur du Mur anglophone avait laissée pour sa mère sur le Mur au niveau de la Bernauer Straße : « Maman, pourquoi il y a ce Mur ici ? »

Nous ignorons ce que la mère a bien pu répondre. Peut-être a-t-elle parlé de l’Histoire : de la IIe Guerre Mondiale qui débuta à Berlin, ou des frontières d’après-guerre qui avaient déjà été tracées par les futures forces d’occupation en 1944, ou peut-être a-t-elle parlé de l’exode des Allemands de l’est dans les années 50 et du début des années 60 et que la RDA avait tenté de stopper en érigeant ce mur ?

Les frontières ont toujours une histoire. Ceci est valable aussi pour d’autres murs, comme celui de Nicosie en Chypre dans les années 70, les murs à Beyrouth et Belfast dans les années 80, le mur qui se tient aujourd’hui entre la Palestine et Israël. Ces murs ont une fonction : ils délimitent des territoires où différentes règles et lois sont en vigueur. Il y a des murs partout, même là où ils ne se présentent pas en béton ; ces murs non-bétonnés sont plus subtils, mais tout aussi durs.

Mais tout cela n’explique pas encore tout à fait le « pourquoi » de ces murs. Et qui sait, peut-être la maman a-t-elle parlé à l’époque de tout à fait autre chose à son fils : peut-être a-t-elle dit que l’Homme ne peut pas exister sans frontières et murs, que c’est tout à fait humain de délimiter son territoire et de n’accorder l’accès qu’à des gens choisis ; et que ceci ne pas valable seulement pour les frontières géographiques (ceux-ci ne présentent que la particularité d’être très visibles), mais aussi pour les frontières sociales et culturelles. Si elle a dit cela, ses réponses seraient aussi tristes que cette dernière image du Mur de Berlin avant sa disparition.

Bilder von historischen Ereignissen zeigen immer kurze, einzelne Momente der Geschichte. Aber sind es nicht diese Momente, aus denen sich die Geschichte erst zusammenfügen lässt?

Ob Mama eine Antwort gefunden hatte? Diese Mauer steht jedenfalls nicht mehr.

Als wäre es gestern gewesen: Am 6. November 1989 hatte ich mich wieder aufgemacht, um Fotos von der Mauer zu machen. Auch wenn man es schon ein wenig ahnte, dass es die letzten sein könnten, ist das auf den Bildern nicht zu sehen. Noch immer war die Mauer weiß wie Schnee, wenn sie sich dem Osten zuwendete, und voller Botschaften, wenn sie ihre Wand dem Westen darbot. Und wie immer tragen die Abbilder davon ihre Botschaften durch die Zeiten. Und so stellt sich uns heute noch die Frage, die an der Bernauer Straße ein englischsprachiger Mauertexter seiner Mutter stellt: „Mama, warum steht diese Mauer hier?“

Wir wissen nicht, was die Mutter geantwortet hatte. Ob sie auf die Geschichte verwiesen hat: den Zweiten Weltkrieg, der von Berlin ausging; die Nachkriegsgrenzen, auf die sich die späteren Besatzungsmächte bereits 1944 geeinigt hatten; oder auch auf die Abwanderung der Ostdeutschen in den 50er und zum Beginn der 60er Jahre, die diese Mauer verhindern sollte?

Grenzen haben immer eine Geschichte. Das gilt auch für Mauern anderswo: ob etwa die von Nikosia aus den 70er Jahren, oder jenen aus dem Beirut und Belfast der 80er Jahre, und die Mauer, die sich heute zwischen Israel und Palästina erhebt. Und sie haben eine Funktion: Sie stecken Territorien ab, in denen unterschiedliche Regeln und Gesetze gelten. Mauern gibt es überall, auch dort, wo sie nicht als Betonwand daherkommen, wo sie subtiler wirken und trotzdem eine harte Trennlinie markieren. „Oben“ und „Unten“ mögen als Schlagworte für diese Art der Abschottung herhalten.

Das alles aber erklärt noch nicht, das Warum von Mauern. Und vielleicht hat Mama ja damals über etwas ganz anders mit ihrem Sohn gesprochen: etwa davon, dass Menschen gar nicht ohne Grenzen und Mauern sein könnten; dass es etwas zutiefst Menschliches sei, Territorien abzustecken und nur bestimmten Menschen Zugang zu gewähren; und dass dieses nicht einmal so sehr für geografische Grenzen gelte – die sind nur besonders sichtbar –, sondern vor allem für die sozialen und kulturellen Abgrenzungen. Wären das ihre Antworten gewesen, wären sie fast so traurig, wie dieser letzte Anblick auf die Mauer von Berlin.

Tell me why... Foto: (c) Michael Magercord / ROPI

Tell me why… Foto: (c) Michael Magercord / ROPI

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