52 pays-membre de l’ONU refusent de se positionner contre la Russie

L'Assemblée plénière de l'ONU a voté encore une fois une résolution condamnant la guerre en Ukraine et demandant le retrait des troupes russes. Les pays les plus importants se sont abstenus.

Qu'il y ait du monde ou pas à l'ONU, ça ne change pas grande chose. Foto: Rob Young from United Kingdom / Wikimedia Commons / CC-BY 2.0

(KL) – L’ONU, c’est un peu comme l’UE – ce que cette organisation décide, n’a aucune valeur, car au Conseil de Sécurité de l’ONU, toute résolution peut être bloqué par le veto d’un des membres permanents, dont la Russie. Donc, le vote intervenu à l’Assemblée plénière de l’ONU concernant la guerre en Ukraine n’a qu’une valeur symbolique. 141 des 193 pays-membre ont voté pour cette résolution qui demande le retrait des troupes russes de l’Ukraine, 7 pays ont carrément voté contre (Russie, Belarus, Corée du Nord, Eritrée, Mali et Nicaragua), les autres pays ce sont abstenus, dont la Chine et l’Inde. Et maintenant ?

Pourtant, la Chine, par son ambassadeur Dai Bing, a souligné que toute utilisation d’armes nucléaires serait « inacceptable », tout en critiquant l’Occident pour sa « mentalité de guerre froide ». Et il paraît de plus en plus clairement, que la seule voie qui pourrait changer le cours des choses, passe par la Chine. La dépendance russe de la Chine est telle que Xi Jinping sera probablement le seul à pouvoir faire entendre la raison à la Russie. Les USA sont trop impliqués dans cette guerre au format typiquement américain (loin du territoire américain, vente d’armes, coup de pouce à la conjoncture interne), les Européens sont trop faibles, la Turquie n’a pas le standing pour être médiateur dans des discussions entre les belligérants.

Evidemment, le bon sens veut que tout le monde s’engage pour une victoire ukrainienne. Mais le bon sens veut également qu’on évalue la situation de manière réaliste. Aucune guerre n’a jamais été déclenchée par un pays qui se sentait militairement inférieur. Aucune guerre n’a jamais été par un pays qui, au moment de l’attaque, n’était pas en supériorité numérique. Et aucune guerre ne peut, par définition, être « juste ».

Le monde, amer constat, ne fait pas bloc contre l’agression russe. Si de nombreux pays se prononcent contre cette guerre, d’autres ne le font pas. Donner comme objectif de « gagner la guerre », n’est pas très réaliste. La situation est telle que ni la Russie, ni l’Ukraine ne peuvent militairement gagner cette guerre et il est évident que plus cette guerre durera, plus mortel seront les armes utilisées. Et pendant la première année de cette guerre, on n’a même pas encore vu les armes les plus performantes, ni du côté russe, ni du côte de l’OTAN.

Et un moment donné, il ne serait pas inutile qu’on comprenne en Europe, ce que BRICS veut dire. Cette organisation, qui dispose comme l’UE de sa propre banque, la New Development Bank à Shanghai, représente plus d’un tiers de la population mondiale et donc, un pouvoir extraordinaire. Il est surprenant que l’Occident refuse de voir cette organisation (qui, au moment de sa création, avait tendu la main vers l’Europe où les fonctionnaires bruxellois estimaient que cette organisation était négligeable…) qui demain, dirigera une grande partie de ce monde.

La priorité absolue est claire : il faut immédiatement stopper les combats, les tueries, les destructions. Un cessez-le-feu doit être le premier pas vers une solution, suivi logiquement par des négociations.

Le monde n’est pas unanime, les intérêts économiques et géostratégiques priment toujours sur l’humanisme et les intérêts des citoyens et citoyennes. Mais si on veut éviter que cette guerre développe une dynamique que plus personne ne pourra contrôler, il n’y a aucune alternative à la négociation et la recherche de solutions qui doit tenir compte des réalités. Mais la voie de la raison, c’est la seule voie que refusent depuis le début de la guerre, tous les acteurs impliqués. Comme toujours, ce seront les simples citoyens qui paieront l’ardoise pour les ambitions personnelles des gouvernants. Rien de nouveau, ni à l’Ouest, ni à l’Est.

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