5e Itinéraire Européen. Etape 12. Gernika.
Gernika, la capitale de la démocratie basque. Pudique par l’absence du souvenir de la souffrance.

(Par Jacques Schmitt) – Je m’étais préparé à faire une petite déclaration si une personnalité venait… José-Maria Gorrono, maire de Gernika-Lumo depuis 8 ans est venu m’accueillir en chemise d’été et m’a pris de court en me félicitant pour ma démarche et en me récitant des étapes du 5ème Itinéraire Citoyen Européen avant Gernika.
J’ai répondu en lui disant que j’étais très frappé par la pudeur de Gernika. Aucune évocation mémorielle. Pas l’ombre d’un monument, la fresque de Picasso est un simple rappel. Vous ne verrez ici aucune mise en valeur de la tragédie du 26 avril 1937, jour de barbarie où un dictateur fasciste lâche fait frapper la population civile de Gernika par l’aviation allemande de la « Légion Condor » pour l’exemple et montrer ce qui arrivera aux autres Espagnols qui se revendiqueront de la démocratie, de la liberté… et de la République. Pour marquer l’épreuve et aller de l’avant : le simple Musée de la Paix sur la place de la mairie dans une grande demeure traditionnelle basque.
En fait, Gernika demande à être connue et reconnue pour ce qu’elle représente : capitale symbolique et démocratique de la Biscaye depuis le XIème siècle avec un mode d’organisation comparable à celle de la Confédération helvétique. Depuis lors, les Basques se réunissent autour d’un chêne (renouvelé) pour prendre leurs décisions en assemblées de délégués de villages. Tout existe déjà dans l’Union Européenne comme modèle démocratique. Comment nos institutions eurocratiques peuvent-elles se faire respecter ?
Comme jadis les Seigneurs et les rois d’Espagne, les présidents de la Communauté territoriale du Pays Basque (nom du gouvernement de la Province basque dans la compliquée régionalisation espagnole) viennent ici prêter serment.
Encore un mot sur mon « companero » du jour : José Maria Iparraguirre, auteur au XIXème siècle de l’hymne « Gernika Arbola » (l’arbre de Gernika) et qui m’a permis un détournement culturel et a repris avec moi sur la place le refrain de « L’Européenne » : « Debout, peuples d’Europe, unissons nos nations… »… Surpris, les Basques avec leur paradoxe indépendantistes !
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