(7) Les 30 ans de la chute du Mur – 30 Jahre Mauerfall

Les photos d’événements historiques montrent toujours de courts instants isolés de l'Histoire. Mais est-ce que ce ne sont pas ces instants qui forment ce qui deviendra plus tard l'Histoire ?

Un avis de décès un peu spécial - eine etwas andere Todesanzeige... Foto: (c) Michael Magercord / ROPI

(De / von Michael Magercord – KL/MC) – Faire son deuil en s’amusant – lorsque l’on joue le tout pour le tout, c’est possible.

Voilà un avis de décès pour un objet sans vie. Dans une fenêtre d’une petite maison dans la petite ville de Jüterbog, située dans la campagne du Brandebourg, on pouvait voir cet avis de décès écrit à la main qui n’en était pas un, mais au contraire, un cri de joie. On enterrait le Mur de Berlin et la personne ayant rédigé cet « avis de décès », nous fait part de sa surprise quant au décès de cet objet vieux de 28 ans : « De manière inattendue, le Mur est décédé la nuit dernière et nous n’avons toujours pas réalisé cela. » L’auteur promet de ne pas verser de larmes, à l’instar de « cette petite minorité de 16 millions de citoyens est-allemands ».

Se réjouir et faire, d’une certaine façon, aussi son deuil – est-ce possible de faire les deux en même temps ? Ou est-ce que les gens faisaient l’un -se réjouir- sans être conscients qu’ils étaient aussi en train de faire l’autre – leur deuil ? Oui, maintenant, il disparaissait, cet objet sans vie qui quelques instants plus tôt, avait encore une vie propre. Ce Mur avait, cette impression s’impose lors de la lecture de cette avis de décès, marqué la vie de cette personne.

Le Mur était le symbole du Mal, de l’encerclement, mais sérieusement, est-ce qu’on ne peut pas ressentir un peu de tristesse lorsque l’on perd son adversaire de toujours ? Une force supérieure, une oppression permanente, voilà ce qu’était ce Mur, mais en même temps, il définissait le cadre dans lequel la vie se déroulait, et –si on veut– il représentait ce que les pédagogues et les aide-soignantes appellent « structure ».

La caractéristique la plus surprenante du Mur, et c’était presque une performance, était sa capacité d’arrêter le temps. Le Mur protégeait ses encerclés des changements perpétuels du monde. « A l’époque », disait un ami de Berlin-Est peu de temps après la disparition du Mur, « nous avons écouté attentivement chaque mot lors des congrès du Parti, en espérant que les choses allaient changer dans notre vie quotidienne, mais elles ne changeaient pas. Aujourd’hui, nous n’écoutons plus lorsque les parlements et ministres se réunissent et pourtant, tout change sans cesse dans nos vies. »

Dès que le Mur était enterré, tout se mit à bouger en emportant aussi pas mal de choses auxquelles les gens à l’Est tenaient. Du moins, c’est ce que nous autres imaginons, nous, qui n’étions jamais enfermés derrière un Mur, qui ne faisaient que le regarder. Mais parfois, nous envions aussi cette simplicité des choses qu’assurait ce défunt qui allait disparaître pendant cette nuit, le 9 novembre 1989, il y a 30 ans.

Bilder von historischen Ereignissen zeigen immer kurze, einzelne Momente der Geschichte. Aber sind es nicht diese Momente, aus denen sich die Geschichte erst zusammenfügen lässt?

In Freude trauern – doch das geht, wenn es ums Ganze geht.

Eine Todesanzeige für einen leblosen Gegenstand. In einem Fenster eines geduckten Häuschens in dem brandenburger Landstädtchen Jüterbog hing diese handgemalte Trauerbekundung, die keine war, sondern eine Freudenschrei. Die Mauer wurde zu Grabe getragen und der Unterzeichner, ein namenloses Ich, bekundete seine Überraschung über den Tod der 28-jährigen: „Plötzlich und unerwartet, für uns alle noch unfassbar verstarb letzte Nacht die Mauer“. Keine Träne weine er und „die kleine Minderheit von 16 Millionen DDR-Bürgern“ ihr nach.  

Sich freuen, und doch irgendwie auch trauern – geht das, beides zugleich zu tun? Oder war es eher, dass man das eine tat – sich freuen – ohne zu ahnen, dass man gleichzeitig das andere – trauern – eben auch tut? Ja, nun war er verschwunden, der leblose Gegenstand, der doch ein Eigenleben hatte. Diese Mauer hatte – so müssen wir, die wir die Anzeige nun lesen zumindest vermuten – das Leben des freudig Trauernden bestimmt.

Die Mauer war das Symbol des Bösen, der Eingrenzung, doch ja, mal ehrlich, wer wird nicht auch ein wenig trauern, wenn er seines ewigen Gegenübers verlustig geht? Man kann es sich bestens vorstellen: eine Übergewalt, ein dauerndes Bedrängnis muss ihre Existenz gewesen sein, aber sie stellte auch den Rahmen dar, in dem sich das Leben abspielte, und – wenn man so will – vermittelte etwas, das in der Pädagogen- und Altenpflegersprache „Struktur“ heißt.

Die vielleicht erstaunlichste Eigenschaft der Mauer – oder soll man es „Leistung“ nennen? – war, dass sie scheinbar die Zeit anhalten konnte. Die stetigen Veränderungen hielt sie ihren Insassen vom Halse. „Früher“, wird ein Freund aus Ostberlin schon bald nach ihrem Ableben sagen, „haben wir jedem Wort einer Parteitagung gelauscht, auf dass sich endlich etwas in unserem Alltag ändern würde und es änderte sich nichts. Heute hören wir gar nicht hin, wenn die Parlamente und Minister tagen und es ändert sich ständig etwas in unserem Leben“.

Kaum war die Mauer zu Grabe getragen, kam alles in den Fluss und der schwemmte auch so manches hinweg, was lieb und teuer war. So stellen wir uns das jedenfalls vor, wir, die wir nie hinter einer Mauer festsaßen, sondern immer nur auf sie schauten – und so manches Mal war unser Schauen mit einer unterschwelligen Sehnsucht nach der Einfachheit der Verhältnisse verbunden, für die die in dieser Nacht vor 30 Jahren endgültig Dahingeschiedene sorgte.

Un avis de décès un peu spécial... - eine etwas andere Todesanzeige... Foto: (c) Michael Magercord / ROPI

Un avis de décès un peu spécial… – eine etwas andere Todesanzeige… Foto: (c) Michael Magercord / ROPI

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