76,6%

Plus de trois électeurs sur quatre ont participé à l’élection législative dimanche en Allemagne - 76,6% des inscrits. Avec de tels chiffres, la question de la légitimité des élus ne se pose pas…

Pour que les gens se rendent plus nombreux aux urnes, il convient de moderniser les modes de scrutin. Foto: Stadt Lahr

(KL) – La différence entre la France politique et l’Allemagne politique est de taille. On la perçoit déjà au niveau linguistique – tandis qu’on parle du « taux d’abstention » en France, les Allemands mesurent le « taux de participation ». Qui était de 76,6% dimanche pour l’élection législative. Cette différence linguistique raconte déjà toute l’histoire. Tandis que les deux tiers des inscrits boudent aujourd’hui les scrutins dans l’Hexagone, les trois quarts des électeurs allemands participent effectivement aux élections. Ce qui ne veut pas forcément dire que les résultats soient vraiment meilleurs…

Mais comment s’explique cette différence entre la France et l’Allemagne ? Est-ce seulement le système électoral qui est différent ? Déjà, un élément qui favorise la participation, c’est le vote par correspondance. Cette année, environ 40% des votants ont choisi ce mode de scrutin, par confort, mais aussi pour éviter d’attendre dans des files d’attente devant les bureaux de vote.

En plus, lors de l’élection législative de dimanche, les Allemands avaient le choix entre des candidats plus ou moins nouveaux. Lorsque l’on regarde les candidats aux présidentielles 2022 en France, on a l’impression qu’il s’agit de politiciens qui sont là depuis toujours, sans avoir jamais fait des choses vraiment remarquable. Sauf se présenter çà chaque élection.

Est-ce qu’un système électoral proportionnel est plus démocratique, plus efficace, plus attractif pour les électeurs et électrices ? En principe oui, mais depuis dimanche, on sait que le système en lui-même n’est pas encore un garant pour éviter des résultats étranges. Ainsi, en Allemagne, le grand perdant de l’élection, la CDU et son candidat Armin Laschet, risque de se retrouver à la tête du prochain gouvernement, tandis que le vainqueur, le SPD avec Olaf Scholz, pourrait bel et bien diriger – l’opposition.

Pour éviter des taux d’abstention extrême, il faut moderniser déjà le format des élections. Le vote par correspondance est un instrument important, dans d’autres pays, les élections s’étalent sur plusieurs jours pour que tout le monde puisse voter, des moyens de vote informatiques doivent être étudiés.

Mais le prochain gouvernement français doit se pencher sur le mode des scrutins qui lui, est un anachronisme qui empêche la modernisation de la politique. Tout comme les partis. Il serait temps que le monde politique arrive, comme le reste de la société, dans les années 20 du XXIe siècle…

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