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La tuerie à l’école « Robb Elementary School », une école primaire à Uvalde au Texas, était le 77e incident impliquant des armes à feu dans des écoles américaines cette année. Mais rien n’arrête le lobby des armes aux Etats-Unis.

Le nom de la petite ville d'Uvalde sera à tout jamais attaché à cette terrible tuerie. Foto: Christopher Lee / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – Le monde est choqué par les tueries à répétition commises par des jeunes adultes dans des établissements scolaires aux Etats-Unis, mais cela ne veut pas dire que les Américains comprennent la relation entre la disponibilité d’armes à feu pour tout le monde et leur utilisation pour tuer autrui. Le lobby des armes aux Etats-Unis, la puissante NRA (National Rifle Association) semble omnipuissant. Pour Dennis Schröder, professionnel de basket allemand qui évolue aux Houston Rockets, la situation est insupportable : « Ici, je ne voudrais pas envoyer mes enfants à l’école. C’est trop dangereux. »

Après chaque tuerie dans une école américaine, c’est le même discours. « Nous devons agir », disent les politiques, mais ils ne le font pas. Même 77 incidents de cette nature en une seule année, ne semblent pas pouvoir mobiliser la politique américaine à changer les lois sur le port d’armes. Pourtant, il est logique que des armes disponibles pour tout un chacun, sont venues pour être utilisées. Le droit constitutionnel permettant le port d’armes date de l’époque de la « conquête de l’ouest » et n’a plus lieu d’être aujourd’hui. Mais la NRA est l’un des grands financeurs de campagnes électorales et arrive à manipuler la politique de façon que toute tentative de limiter la disponibilité d’armes mortelles échoue.

L’indignation de voir 19 écoliers du premier cycle froidement abattus, durera quelques jours, et tombera dans les oubliettes. Jusqu’au 78e incident et ainsi de suite. 400 millions d’armes à feu sont officiellement en circulation aux Etats-Unis, auxquelles il convient d’ajouter un nombre important d’armes non enregistrées qui elles, circulent dans le milieu criminel. Pourtant, les chiffres sont clairs. Si, en 2018, les USA ont du enregistrer 336 « mass shootings » (des tueries faisant au moins 4 blessés ou victimes), ce chiffre était de 611 en 2020 et depuis, le nombre ne décroît pas.

Si une majorité des citoyens et citoyennes se prononcent pour une législation plus restrictive concernant le droit de posséder et de porter des armes, la NRA exerce un contrôle (financier ?) sur la quasi-totalité des élus républicains et aussi, sur un nombre d’élus des Démocrates, ce qui fait que rien ne change.

Les tueries se déroulent toujours de la même manière, on peut aujourd’hui même dresser des profils-types des tueurs. Ils sont très jeunes, ont vécu une scolarité marquée par des échecs et des harcèlements et ils rêvent d’un pouvoir sur la vie et la mort et ils sont habités par la volonté de se venger. Il conviendra de mieux surveiller les réseaux sociaux pour détecter les publications de ces jeunes personnes dérangées, car très souvent, ils annoncent leurs plans sur ces réseaux. Mais d’abord, les Etats-Unis doivent revoir la législation sur les armes qui fait que même la fréquentation d’une école du primaire, peut devenir dangereuse. Mais probablement, une fois que le premier choc sera passé, la NRA fera en sorte à ce que tout le pays revient au « business as usual ». Que ce soit aux Etats-Unis, en Europe ou ailleurs, il faut comprendre que des armes à feu ne sont pas des instruments de dissuasion, mais des instruments dont l’objectif premier est d’ôter la vie à autrui. Même à des enfants dans une école du primaire.

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