(8) Les 30 ans de la chute du Mur – 30 Jahre Mauerfall

Les photos d’événements historiques montrent toujours de courts instants isolés de l'Histoire. Mais est-ce que ce ne sont pas ces instants qui forment ce qui deviendra plus tard l'Histoire ?

Au début, les "Trabis" étaient le symbole de la liberté / Am Anfang waren die "Trabis" Symbol der Freiheit... Foto: (c) Michael Magercord / ROPI

(De / von Michael Magercord – KL/MC) – Baptême au poste frontière ou carnaval au mois de novembre?

Former une haie d’honneur pour l’Histoire… Car elle fait désormais partie de l’Histoire, cette invasion de « Trabis » venus de l’Est. Déjà à l’époque, cela valait bien un coup de champagne – à moins qu’il ne s’agissait d’un baptême ? Comme un de ces baptêmes de la ligne d’équateur ?

Le 10 novembre 1989 le matin, le flux des visiteurs venus de Berlin-Est ne s’arrête pas, même pas ici, au niveau de la partie nord du Mur. Toute la journée, des « Trabant » sortiront du poste de frontière Chausseestraße. Et de nombreux Berlinois de l’Ouest s’étaient levés tôt pour accueillir avec joie ce cortège. Un peu comme lors du carnaval, sauf que les fous n’avaient même pas à se déguiser, tellement leurs habits étaient exotiques. Les gens venaient pour voir un embouteillage causé par ces drôles de véhicules dans des rues où normalement, on ne voyait pas une voiture. Et l’ odeur de leur essence pour moteurs deux-temps, une essence qu’à l’Ouest, on mettait dans les mobylettes… Et franchement, c’était du jamais vu – l’histoire contemporaine qui traverse notre quartier !

Oui, c’était une matinée d’automne détendue, ensoleillée et les petits nuages sortant de leurs pots d’échappement montaient vers le ciel. Mais quelques jours plus tard déjà, plus personne n’allait les accueillir au bord de la route, plus personne n’allait assister au cortège. Les « Trabis » continuaient à affluer en passant la frontière ouverte, mais maintenant, elles puaient comme la peste et bouchaient notre chemin vers le travail. Et les rares places de parking à Berlin, elles les occupaient aussi. Les occupants de ces voitures remplissaient, avec leurs compatriotes venus par le tram, les ALDI et Cie. À Berlin-Ouest. Les Berlinois de l’Ouest, les autochtones, devaient se rabattre sur les magasins plus chers s’ils voulaient éviter d’attendre pendant des heures aux caisses des supermarchés surpeuplés.

Pourtant, le maire de Berlin-Ouest Walter Momper avait mis en garde ses citoyens et citoyennes le soir même de la chute du Mur : Maintenant, il y aura du monde, il y aura des habitants de la RDA qui seront partout, ce sera franchement irritant, mais maintenant, il fallait passer par là. D’accord, ce n’est pas exactement comme cela que Walter Momper l’avait dit à la télévision régionale. Il avait dit qu’il était content que le jour « attendu depuis si longtemps » était venu et que cela allait se traduire par différentes charges. Il fallait que nous comprenions que les gens de l’Est avaient autant envie que nous de flâner sur le Ku’Damm pour faire du lèche-vitrine.

Mais tous les appels passaient inaperçus, c’est ainsi avec les grands moments émotionnels de l’Histoire du Monde : ils suivent l’arithmétique des grands sentiments – l’enthousiasme se transforme en habitude et l’habitude devient vite saturation – mais stop ! On n’y est pas encore, en ce 10 novembre 1989 dans la Chausseestraße, il reste quelques chapitres à écrire…

Bilder von historischen Ereignissen zeigen immer kurze, einzelne Momente der Geschichte. Aber sind es nicht diese Momente, aus denen sich die Geschichte erst zusammenfügen lässt?

Äquatortaufe am Grenzübergang Chausseestraße oder Karneval im November?

Spalier stehen für die Historie. Denn dazu gehört sie ja nun, diese Invasion der Trabis aus dem Osten. Das war schon damals eine Sektdusche wert – oder sollte es eine Taufe werden? So wie man getauft wird, wenn man erstmals den Äquator überquert?

Am 10. November 1989 in der Frühe reißt der Strom der Ausflügler aus Ostberlin nicht ab. Sogar hier oben im nördlichen Abschnitt der Mauerlinie. Aus dem Grenzübergang Chausseestraße werden den ganzen Tag lang Trabanten quellen. Und auch so manche Westberliner aus dem umliegenden Viertel waren schon so früh auf den Beinen, um diesen Umzug freudig zu begrüßen. Das hatte was von Karneval, nur das sich diese Jecken gar nicht zu verkleiden brauchten, sie wirkten auch so ziemlich exotisch. Oder Stau-Spotting, denn die ulkigen Gefährte fuhren über Straßen, auf denen sonst kaum je ein Auto zu sehen war. Dazu der süßliche Duft ihres Zweitaktgemischs… Und mal ehrlich, wann gibt es das schon, dass sich die Zeitgeschichte auf der Durchfahrt durch den eigenen Kiez befindet?

Ja, es war ein entspannter, sonniger Morgen an diesem Herbsttag, nur die lustigen Auspuffwölkchen stiegen gen Himmel. Doch schon wenige Tage später wird sich niemand mehr an den Straßenrand stellen, um diesem Treiben zuzusehen. Nach wie vor kamen Trabis über die offene Grenze, doch die stanken nun wie die Pest und verstopften den Weg zur Arbeit. Und die wenigen Parkplätze nahmen sie auch noch weg. Ihre Insassen drängelten sich zusammen mit denen, die dazu noch mit der S-Bahn in Westberlin einfielen, bei Aldi und Co. Dem einheimischen Westberliner blieb nur noch der teure Feinkosthändler übrig, wenn er seinen aktuellen Lebenssinn nicht im stundenlangen Schlangestehen an Supermarktkassen sah.

Der Westberliner Bürgermeister hatte seine Bürger noch am Abend der Maueröffnung gewarnt: Jetzt wird es voll werden, überall Leute aus der DDR, das wird extrem nervig, aber da muss man nun leider durch. Zugegeben, so hatte Walter Momper das im Regionalfernsehen nicht ausgedruckt. Man freue sich, es sei „der Tag, den wir uns lange ersehnt haben“, hatte er gesagt und gewarnt, nun kommen viele Lasten auf uns zu. Wir müssten verstehen, dass die Menschen aus dem Osten wie wir den Ku’damm rauf und runter bummeln wollen und in die Geschäfte gucken – ja, wenn’s denn beim Gucken bliebe…

Alles Appellieren half nichts, denn so ist das nun einmal mit den großen emotionalen Momenten der Weltgeschichte: Sie folgen dem Dreisatz der Hochgefühlsarithmetik: Aus Begeisterung wird zunächst Gewohnheit, aus Gewohnheit dann Überdruss – aber halt! Soweit sind wir noch nicht an jenem 10. November 1989 in der Chausseestraße, da kommt noch was…

Une haie d'honneur pour les "Trabi" qui arrivent de l'Est... Ehrenspalier für die "Trabis" aus dem Osten... Foto: (c) Michael Magercord / ROPI

Une haie d’honneur pour les “Trabi” qui arrivent de l’Est… Ehrenspalier für die “Trabis” aus dem Osten… Foto: (c) Michael Magercord / ROPI

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