(9) Les 30 ans de la chute du Mur – 30 Jahre Mauerfall

Les photos d’événements historiques montrent toujours de courts instants isolés de l'Histoire. Mais est-ce que ce ne sont pas ces instants qui forment ce qui deviendra plus tard l'Histoire ?

A fond la caisse vers l'Ouest / Mit Vollgas in den Westen! Foto: (c) Michael Magercord / ROPI

(De / von Michael Magercord – KL/MC) – Excursion avec le sac à dos vers le point

Lorsque je suis allé, quelques mois avant les événements autour de la chute du Mur, rendre visite à la famille dans la province est-allemande, personne ne pouvait s’imaginer ce qui allait se passer une demi-année plus tard. Ce voyage demandait encore de longues préparations et des autorisations, mais je pouvais ainsi me rendre chez ma tante à Erfurt.

Ma tante avait un petit-fils qui avait environ 10 ans et qui était assez dégourdi. Sa passion, c’était les plans de villes, et même s’il n’avait jamais mis le pied à Berlin, capitale de la RDA, il connaissait chaque station du tram et du RER du réseau de Berlin-Est. Maintenant, son rêve était un plan de la ville de Berlin-Ouest. Car l’enclave de Berlin-Ouest sur le territoire est-allemand ne figurait pas sur les plans disponibles à l’Est. Berlin-Ouest restait un point blanc sur les cartes.

Et pourtant, Berlin-Ouest n’était pas une terre inconnue pour les Allemands de l’Est. Le fait que cet endroit n’existait pas dans le discours officiel le rendait omniprésent. Mais cette connaissance restait assez sélective. Les nombreuses discussions avec la famille concernant les réalités à l’Ouest étaient très pénibles : il y a du chômage chez nous, je disais. « Mais ce ne sont que les fainéants et les imbéciles », était la réponse, « si moi, j’y étais, je trouverais tout de suite un travail ! ». Mais un an ou deux plus tard seulement, ces héros du travail si futés avaient perdu leur travail et se trouvaient, selon l’expression de l’unification est-ouest, en « chômage technique zéro ».

Mais tout cela était encore bien loin lorsque le petit-fils de ma tante souhaitait étudier les réseaux du tram et du RER à Berlin-Ouest comme à Berlin-Est. Mais à quoi allait lui servir cette connaissance exotique ? Pour nous, à l’Ouest, c’était le contraire – tous les plans étaient publiquement disponibles ; en revanche, on ne s’intéressait pas à la vie derrière le rideau de fer.

Toutefois, le petit-fils de ma tante disposait d’un trésor à l’application bien plus pratique : il connaissait des centaines de blagues sur la « Trabi », donc, sur cette voiture un peu bizarre dont rêvaient les Allemands de l’Est. De tous les objets, ce sera la « Trabant » dont une partie de la carrosserie était fabriquée dans du carton, qui allait devenir le symbole de l’évasion vers le monde ; ce monde qui n’était encore qu’un point blanc sur les cartes.

De ces innombrables blagues, j’ai pu en retenir qu’une : Pourquoi est-ce qu’un « Trabant » dotée d’une ceinture de sécurité est-elle exempte d’impôts ? Parce qu’il est considéré comme un sac à dos ! Et maintenant, les chauffeurs des « Trabant » partaient avec leur sac à dos vers une époque nouvelle – et on se demande s’il était lourd ou léger, ce sac à dos.

Bilder von historischen Ereignissen zeigen immer kurze, einzelne Momente der Geschichte. Aber sind es nicht diese Momente, aus denen sich die Geschichte erst zusammenfügen lässt?

Mit dem Rucksack zum Ausflug in den weißen Fleck.

Als ich wenige Monate vor dem Beginn der so genannten Wende zum Verwandtenbesuch in der Provinz der DDR fuhr, ahnte niemand, was ein gutes halbes Jahr darauf passieren würde. Die Besuchsreise bedurfte noch langer Vorbereitung und Genehmigungen, dann aber ging es auf zur Großtante nach Erfurt.

Die hatte einen Enkel, ein damals vielleicht 10jähriges, ziemlich aufgewecktes Kerlchen. Seine Leidenschaft waren Stadtpläne und obwohl er noch nie in Berlin, Hauptstadt der DDR, gewesen war, kannte jede Haltestelle im U- und S-Bahnnetz von Ostberlin. Nun wünschte er sich einen Stadtplan von Westberlin. Denn die Enklave inmitten der DDR wurde auf allen im Osten verfügbaren Landkarten ausgespart. Westberlin blieb ein weißer Fleck.

Und doch war es für die Ostdeutschen kein unbekanntes Land, der „Westen“. Gerade der Umstand, dass er offiziell nicht vorhanden war, verlieh ihm eine Omnipräsenz. Allerdings war das Wissen ziemlich selektiv. Und etliche Diskussionen mit der Verwandtschaft über die Realität im Westen waren sehr mühselig: Es herrscht aber Arbeitslosigkeit bei uns, konnte man etwa einwenden  – Das sind doch nur die Faulen und Dumme, wenn ich drüben wäre, würde ich sofort was finden, bekam man zur Antwort. Kaum ein, zwei Jahre später waren viele dieser Fleißigen und Schlauen ihre Arbeit los, oder – wie das West-Ost-Wiedervereinigungsjargon hieß – auf “Kurzarbeit Null“.

Aber das war damals noch eine Unendlichkeit entfernt, als mein kleiner Verwandter endlich das U- und S-Bahnnetz von Westberlin ergründen wollte. Was aber hätte er mit seinem exotischen Wissen anfangen können? Für uns im Westen war es doch genau umgekehrt, alle Pläne lagen offen, nur hat es kaum jemanden interessiert, wie es sich hinter dem Eisernen Vorhang lebte.

Immerhin verfügte der Enkel meiner Großtante über eine anderen, für ihn unendlich praktischeren Wissensschatz: Er kannte Hunderte von Trabi-Witzen, also Scherze über das liebste und gleichsam nicht ganz ernst zunehmende Objekt der Begierde des DDR-Bürgers. Ausgerechnet dieser Trabant, die Rennpappe, dessen Karosserie zum Teil aus Karton bestand, würde – auch das damals noch undenkbar – das Symbol für den Ausbruch in die Welt werden, die auf den Landkarten ein weißer Fleck war.

Ich habe mir letztlich von all den selbstironischen Scherzen nur einen merken können: Warum bleibt ein Trabant, der mit Sicherheitsgurten ausgestattet ist, steuerfrei? Weil der als Rucksack durchgeht. Und nun also knatterten die Trabifahrer mit ihrem Rucksack in eine neue Zeit – ob es ein leichtes Gepäck oder ein schweres sein wird?

A fond la caisse vers l'Ouest / Mit Vollgas in den Westen! Foto: (c) Michael Magercord / ROPI

A fond la caisse vers l’Ouest / Mit Vollgas in den Westen! Foto: (c) Michael Magercord / ROPI

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