A Baden-Baden, Alfred Grosser reçoit le Prix «Coeur de l’Europe en or»

A un endroit très symbolique pour les relations franco-allemandes, le grand expert des questions franco-allemandes Alfred Grosser a été distingué.

Alfred Grosser est le lauréat 2016 du "Prix Coeur de l'Europe en or". Foto: Dontworry / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(Par Alain Howiller) – C’est devenu, au fil des ans, une tradition qui réunit les représentants de tout ce que le Rhin Supérieur compte comme partisans de la coopération transfrontalière. Ils étaient plus de 200 à se retrouver à Baden Baden, dans les salons du «Brenners Park-Hotel», dont le directeur Frank Marrenbach ne se fit pas faute de rappeler que c’est ici même que le général de Gaulle et le chancelier Konrad Adenauer se retrouvèrent, en février 1962, pour jeter les bases du futur Traité de l’Elysée scellant la réconciliation franco-allemande. Les invités, plus nombreux que jamais, s’y sont retrouvés à l’occasion du 9ème «Symposium Pierre Pflimlin» dont l’idée avait été lancée par Christian Frietsch, journaliste et éditeur de «goodnews 4» à Baden-Baden.

Le symposium donne l’occasion aux participants d’échanger sur l’actualité d’une Europe dont l’unité est de plus en plus menacée. Il se focalise aussi, chaque année, sur la remise à un Européen méritant d’un prix : le «Coeur l’Europe en or». Pierre Pflimlin, dont la mémoire est rappelée lors du symposium grâce à la diffusion d’extraits de sa dernière (oh combien et lucide !) interview télévisée, a été le premier récipiendaire de cette distinction qui a récompensé ces deux dernières années Daniel Hoeffel et l’ancien Président du Parlement Européen Hans-Gert Pöttering.

Liberté, Egalité, Fraternité. – Les organisateurs de la rencontre avaient choisi de placer ces dernières rencontres sous le triple «chapeau» de la devise de la République  française : «Liberté, Egalité, Fraternité». En ces temps de menaces terroristes, le choix ne pouvait être plus judicieux ! C’est ce choix qui avait permis, il y a trois ans, à Roland Ries, maire de Strasbourg, de traiter de ce thème. Ce fut l’une des rares apparitions à Baden-Baden, d’un responsable de la municipalité strasbourgeoise. Le «symposium 2016» a fait appel au spécialiste des questions franco-allemandes Alfred Grosser. Celui-ci, désigné comme «Coeur d’Europe en Or» de cette année, a pu commenter l’actualité européenne, à travers le tryptique hérité de la Révolution Française !

Une heure durant l’orateur a plaidé pour la «liberté» des citoyens et a pour l’occasion critiqué le maintien des dispositions ce l’état d’urgence en France. Ces dispositions placent le citoyen sous contrôle continue en dehors mêle de l’autorité judiciaire : ce qui n’est pas acceptable. Et de citer celui qu’il considère comme ayant été le véritable «père» de l’entente franco-allemande, Robert Schumann. Ce dernier -complice de Konrad Adenauer bien avant que le couple De Gaulle-Adenauer ne se forme- ne déclarait-il pas : «Nous devons aimer l’Europe. Pas seulement pour nous même, mais aussi pour tous ceux qui vivent sans liberté et qui seront libres un jour et qui nous demanderons de les aider». Un message que les pays dominés hier par l’URSS semblent oublier un peu vite, mais qui vaut toujours pour ceux que la Chine ou la Russie dominent encore.

Quand Pflimlin «guide»… De Gaulle ! – S’adressant à Antoinette Pflimlin, présente dans la salle, Alfred Grosser tient à rendre hommage à son père qui fut président du Conseil au moment du retour de Charles de Gaulle au pouvoir : «Soucieux de liberté, il contribuera à éviter à de Gaulle d’être un dictateur !», soulignera-t-il.(1)

De nombreuses personnalités badoise (l’ancien président du Land, Président du «DFI», Erwin Teufel, le margrave Max de Bade, les représentants du conseil municipal de Baden-Baden, des élus des communes avoisinantes etc..) et alsaciennes ont assisté à une cérémonie qu’on est toujours étonné de découvrir à Baden-Baden (où certes Pflimlin se rendait souvent) et non à…. Strasbourg dont l’homme politique a été maire, sans oublier qu’il fut Président du Parlement Européen ! L’ancien Ministre Daniel Hoeffel présent au symposium ne l’a pas oublié, ni François Brunagel qui fut pendant longtemps Chef du protocole du Parlement de Strasbourg : il était, lui aussi, à Baden-Baden avec les membres de l’Association des Amis de Pierre Pflimlin dont il est le secrétaire général. Représentant les Associations défendant le rôle de Strasbourg Capitale Européenne, René Eckhardt était présent de même que Pierre Meyer, ancien responsable de services de la «Région Alsace» dont Pierre Pflimlin fut également Président.

(1) Le discours d’Alfred Grosser sera publié sur le site goodnews4.

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