A droite de l’extrême-droite

Le chef du mouvement xénophobe et d’extrême-droite « Pegida » annonce la création d’un nouveau parti. Incroyable, mais vrai – il y a encore de la marge à droite de l’AfD. Inquiétant.

Malgré la création d'un nouveau parti d'extrême-droite, le FDDV, le leader de la "Pegida" Lutz Bachmann veut continuer à fédérer les crânes rasés dans la rue. Foto: blu-news.org / Wikimedia Commons / CC-SA 2.0

(KL) – Comme la plupart des partis d’extrême-droite en Europe, le nouveau parti issu du mouvement « Pegida » porte un nom presque sympathique. Sous le nom de « Freiheitlich Direktdemokratische Volkspartei » (FDDV, « Parti Populaire libéral pour la démocratie directe »), ce nouveau parti affiche pourtant une proximité avec l’AfD qu’il compte soutenir lors des prochaines échéances électorales, tout en se positionnant comme le « bras parlementaire » de ce mouvement xénophobe « Pegida » qui lui, est actuellement menacé par une procédure d’interdiction.

Le fantasque Lutz Bachmann, leader de ce mouvement est-allemand qui devient de plus en plus une sorte de viviers pour toute la panoplie de groupes et groupuscules ultranationalistes, compte ainsi anticiper une éventuelle interdiction de son mouvement qui se distingue par une agressivité et parfois violence nationalistes observées pour la dernière fois pendant la République de Weimar.

Si la différence entre les xénophobes de l’AfD et ceux de la « Pegida » (et donc à l’avenir, FDDV) sont difficiles à cerner, il semble clair que les deux formations poursuivront les mêmes objectifs – l’AfD en imitant le Front National français en tentant de se « dédiaboliser », le FDDV en tentant d’attirer les xénophobes encore plus agressifs, prêts à passer à l’acte dans la rue. Ensemble, les deux formations comptent rafler toutes les voix à droite de la CDU – et le potentiel de cette extrême-droite réunie n’est plus très loin de celui du Front National.

Toutefois, le rôle du leader de la « Pegida » n’est pas clair. L’homme au casier judiciaire chargé a annoncé qu’il n’occuperait aucun poste au sein de ce nouveau parti FDDV, en déclarant « je reste le Lutz de la Pegida dans la rue ». Avec son casier judiciaire, il est vrai que Lutz Bachmann ne serait pas un candidat idéal, et en vue de son rôle de leader de la « Pegida », il est celui qui sera censé de fédérer les « crânes rasés » et d’autres casseurs qui sèment déjà la terreur depuis un bon moment dans les Länder ayant fait partie de l’ancienne RDA où les structures d’accueil de réfugiés font régulièrement l’objet d’attaques de toute sorte.

Aujourd’hui, certains sourient encore. Mais force est de constater que pendant que la « gauche » reste immobile dans ses éternelles querelles destinées à déterminer qui défend l’idéologie la plus pure, l’extrême-droite s’organise vite et efficacement et ce, même au-delà des frontières nationales. Les différents partis d’extrême-droite ou même carrément néonazis, s’échangent au niveau européen, se soutiennent mutuellement et représentent un danger bien plus important que nous voulons le penser.

Les pays européens doivent faire très attention de ne pas suivre sur les pas de la Turquie d’Erdogan – tous les indicateurs rouges sont allumés et il serait temps que la « gauche » européenne se décide enfin de mettre une parenthèse autour ses querelles pour enfin, combattre les vraies ennemis de la démocratie.

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