A Madère, le climat se réchauffe aussi…

Le réchauffement du climat, se fait aussi ressentir à Madère, l’île à l’éternel printemps.

Calheta au sud de l’île, bénéficie d’un microclimat, mais pour combien de temps encore ? Foto: muffinn from Worcester, UK / Wikimedia Commons / CC-BY 2.0

(Jean-Marc Claus) – La Direction Régionale des Statistiques de Madère (DREM) a publié fin juillet, les données chiffrées relatives à la météorologie de l’île pour 2020. Comme on peut s’y attendre, la température annuelle moyenne a globalement augmenté, de 2019 à 2020. Mais elle est restée stable au sud de Madère, à Funchal et à Lugar de Baixo, ainsi qu’à l’est à Caniçal, de même qu’au Nord, à Ponta de São Jorge et São Vicente, tandis qu’à Ponta do Pargo sur la côte ouest de l’île, elle a diminué. Les températures maximales et minimales furent de 34,5°C en août à Prazeres au sud-ouest de l’île et -2,2°C au Pico do Areeiro au centre.

Pour les nuits dites tropicales, c’est à dire dont la température minimale est supérieure ou égale à 20°C, à l’exception des stations situées aux extrémités est et ouest de l’île, leur nombre fut en 2020 supérieur ou égal à 2019. L’année 2020 a été pour Madère moins venteuse que la précédente, et avec une température moyenne de 21°C, l’eau de mer a atteint son plus haut niveau des 8 dernières années. Pour ce qui est des précipitations, 2020 a été une année plus pluvieuse que 2019, avec un maximum 2.279,3 mm relevé au Pico do Areeiro, troisième sommet de l’île et culminant à 1.818 m.

Ce qui permet de conclure que l’île de l’éternel printemps, fait aussi les frais du réchauffement climatique global. Sous les alizés venant du nord-est, elle bénéficie de l’humidité apportée par les nuages se déversant sur les pentes de ses montagnes orientées au nord. Le climat de l’île est subtropical, ce qui fait d’elle une destination touristique à longueur d’année. D’autant plus que certaines régions côtières bénéficient de microclimats : Ponta Delgada et Faial au nord, Quinta do Lorde, Machico et Santa Cruz à l’est, Funchal, Santo António, Ribeira Brava, Ponta do Sol et Calheta au sud, à l’ouest Ponto du Pargo.

Son centre très montagneux, culminant à 1.862 m au Pico Ruivo, très venteux pour sa moitié nord, connaît certains hivers le gel et les chutes de neige à partir de 1.500 m. En mars 1993, à Bica da Cana (1.580 m), un record de -9,5°C a été enregistré. La moitié sud de la montagne, à l’abri des alizés, est plus aride mais ses sommets se trouvent souvent dans la brume. D’où une couverture végétale boisée, dont l’île tire son nom, car bois se dit « madeira » en portugais. C’est João Gonçalves Zarco et Tristão Vaz Teixeira qui la découvrirent et lui donnèrent son nom en 1418.

Si aujourd’hui le tourisme écoresponsable s’y développe, ce n’est pas qu’en réaction à l’urgence climatique, car les autorités ont compris depuis longtemps que le patrimoine naturel de l’île doit être protégé. La création du Parc Naturel de Madère remonte à 1982, et il est classé réserve biogénétique en raison de la biodiversité de sa flore. Sa forêt de lauriers, située en altitude, est inscrite par l’UNESCO au patrimoine de l’humanité. Certains hôtels bénéficient de labels écoresponsables, mais des structures telles que La Maison Ziazen et La Casa Minami méritent une mention spéciale.

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