A quand, une stratégie Covid européenne ?

Selon l’OMS, la moitié des Européens et Européennes pourrait être infectée d’ici 6 à 8 semaines. Et si on se décidait de combattre ce virus au niveau européen ?

Aucun pays ne pourra combattre le Covid seul - il serait temps d'essayer de le faire ensemble ! Foto: Daniel Capilla / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – Hans Kluge, Directeur régional Europe de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), tire la sonnette d’alarme. Lors d’une conférence de presse, Kluge a dit : « Nos modèles pour la région Europe indiquent que nous allons atteindre un pic à la mi-janvier avec plus de 12 millions d’infections par jour. Les chiffres varieront dans les différents pays et plus tard, les plus forts chiffres seront atteints en Asie Centrale. Nous pensons que dans les 6 à 8 semaines, plus de 50% de la population européenne seront infectés par le variant Omicron ».

Depuis deux ans, les gouvernements européens imposent des mesures qui ont toutes quelque chose en commun – elles ne fonctionnent pas ou de manière très limitée. Et puisque chaque gouvernement veut briller en étant celui ayant vaincu le virus, ils refusent, même après deux années d’échecs répétés, de se pencher sérieusement sur l’option de combattre cet adversaire commun, par une stratégie commune. Mais la projection de l’OMS devrait forcer nos responsables politiques de cesser d’imposer ces mesures inefficaces, contradictoires, et non harmonisées. Il est temps de se décider d’arrêter les discours haineux, clivants et vaniteux et de se mettre à élaborer, dans les meilleurs délais, une stratégie européenne.

Considérant que les modèles de l’OMS soient justes, nous verrons donc, dans quelques semaines, une incidence de 50.000 (!) – pour mémoire, il y a deux ans, on a fermé l’Europe à une incidence de 50… -. Aucun état européen n’échappera donc à cette nouvelle vague et soit, on abandonne définitivement la lutte contre ce virus, soit, on se met à le combattre ensemble.

Heureusement, dans la grande majorité des cas, le variant Omicron ne déclenche pas des formes graves du Covid. Si pour la grande majorité des personnes infectées, la maladie se déroule de manière asymptomatique, la plupart des personnes développant des symptômes, s’en sortent avec quelques jours de fièvre, de maux de tête, de fatigue. Il convient donc de discuter à l’échelle européenne, quelles mesures prendre partout et en simultané.

En regardant aujourd’hui l’Europe, on voit un « patchwork » incroyable de mesures et « mesurettes » locales, régionales, nationales et aucune de ces mesures ne donne un résultat escompté. Et c’est normal, car, comme on écrit depuis deux ans, il est impossible de combattre une pandémie à ces niveaux-là.

Aucun pays européen ne sera exempt de cette nouvelle vague, mais il faut également tenir compte du caractère moins fracassant de l’Omicron qui déclenche très peu de cas graves. Il est évident qu’Omicron touchera l’un après l’autre, l’ensemble des pays européens. Face à un adversaire unique, le virus, il est aussi évident que les 150 mesurettes essayées dans les pays européens ne pourront pas fonctionner. La réponse à cette vague doit être une stratégie européenne.

L’argument que la santé relève de la compétence des états-membre de l’Union Européenne, est irrecevable. Dans une situation où la moitié des Européens et des Européennes risque de tomber malade, dans une situation où toutes les mesures essayées depuis deux ans ont échouées, il est impératif de changer d’attitude et de se décider de procéder ensemble, même si les traités européens n’avaient pas prévu une telle évolution.

Le modèle de l’OMS est source d’inquiétude, moins au niveau sanitaire, avec un variant moins dangereux que ses prédécesseurs, mais surtout au niveau économique. Si la moitié de la population active européenne est au carreau, l’économie risque de collapser dans la foulée. Si cette perspective n’est pas une raison suffisante de se décider d’avancer ensemble, c’est qu’on n’a pas les bons politiques. Il faut agir, maintenant, rapidement, en faisant fi de tout ce qu’il s’est passé avant. Maintenant, il s’agit d’éviter le pire et ça, aucun état n’y arrivera tout seul. Il faut immédiatement arrêter d’administrer cette pandémie, il faut la combattre !

Kommentar hinterlassen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.

*



Copyright © Eurojournaliste