A quoi bon de tricher sur le nombre de manifestants ?
C'est déjà un « classique » - tandis que les syndicats « gonflent » les chiffres des participants aux manifestations, l'état fait tout pour minimiser ce nombre. Mais en vue de la mobilisation, ce petit jeu devient ridicule.
(KL) – Voilà, on dispose maintenant des chiffres de la mobilisation du 31 janvier. C’est à dire, on ne dispose pas d’UN chiffre, mais de DEUX chiffres. Celui des syndicats et celui du ministère de l’intérieur. Et ces deux chiffres se trouvent très éloignés l’un de l’autre. Tandis que le ministère de l’intérieur annonce 1.272 millions de manifestants (attention, chez Darmanin, c’est la science exacte ! Au manifestant près !…), les syndicats, eux, parlent de 2,8 millions de manifestants en France. Mais même si le ministère tente de minimiser l’ampleur de ce mouvement de protestation, force est de constater que la France n’a pas connu pareille mobilisation depuis trois décennies. Cette fois, le gouvernement aura du mal à discréditer les manifestants comme des « gens qui ne sont rien » – car ils sont nombreux et les 7 et 11 février prochains, ils risquent d’être encore plus nombreux.
Vouloir minimiser l’ampleur de ce mouvement de protestation, c’est mettre la tête dans le sable. Le gouvernement doit sortir de son mutisme, initier un vrai dialogue avec les partenaires sociaux et chercher une issue de cette crise sociale qui s’annonce longue et pénible. Ignorer un mouvement d’une telle dimension, c’est mépriser une grande partie du peuple, car il faudrait également compter avec ceux qui soutiennent les manifestations, sans forcement y participer.
A partir de quel seuil le président et son gouvernement réagiront-ils ? Quand il y aura 3 millions de manifestants ? 5 millions ? 7 millions ? Ou lorsque les manifestations finissent par devenir violentes ? Le pays est en colère, les 7 et 11 février prochains confirmeront la détermination des manifestants de ne pas céder dans cette question existentielle, à savoir, comment vivre les dernières années de sa vie.
Le comptage des manifestants devient futile. Le nombre des manifestants se situe clairement au-dessus du seuil de ce que l’on peut ignorer. Cela devrait suffit comme motivation pour le gouvernement d’ouvrir un vrai débat démocratique. En est-il capable ?
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