A quoi joue Olaf Scholz ?

Malgré les objections de son conseil des ministres, le chancelier allemand force la vente d'une importante participation de la Chine dans le port de Hambourg. Incompréhensible.

L'armateur chinois Cosco veut prendre une participation importante dans le port de Hambourg. Foto: Ron Clausen / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – Depuis l’invasion russe en Ukraine, force est de constater que la stratégie des dernières décennies, « la paix grâce aux relations commerciales », ne fonctionne pas ou plus. Dans cette situation, il est inconcevable que le chancelier allemand Olaf Scholz veut forcer la vente d’une importante participation dans la société d’exploitation du port de containers de Hamburg-Tollerort HHLA à l’armateur chinois Cosco. Si pas moins de six ministères allemand ont formulé des réserves contre cette vente, plus personne ne comprend pourquoi le chancelier veut créer une tête de pont chinoise dans le plus important port d’Allemagne.

Il n’y a aucune nécessité de procéder à cette vente qui donnerait aux Chinois, un véritable pouvoir de décision concernant la gestion de ce port. Pourquoi donner le contrôle sur les flux des marchandises au niveau mondial aux Chinois ?

Déjà, ces dernières années, les Chinois ont acheté bon nombre d’infrastructures européennes, à commencer par les ports grecs. Mais pourquoi faut-il céder des infrastructures européennes aux Chinois après les très mauvaises expériences faites avec la Russie ? Créer, sans nécessité, des dépendances économiques, n’est pas une voie vers l’avenir. Que ferons-nous dès lors la Chine intervient militairement à Taïwan, ce qui pourrait déjà être le cas en 2023 ou 2024, si l’on croit les observateurs et experts ?

La position de l’Allemagne devient de plus en plus difficile à lire et à comprendre. Le pays tente de tisser des liens « privilégiés » avec la Chine, comme Angela Merkel l’avait fait avec la Russie. Evidemment, à l’époque, personne ne pouvait réellement connaître les objectifs de Poutine, de nombreux pays ont commis la même erreur. Mais cela ne devrait pas constituer une raison pour refaire les mêmes erreurs, seulement cette fois vis-à-vis de la Chine.

Le sommet de Bruxelles n’aura pas apporté la clarté dont l’Europe aurait actuellement besoin. Les approches européennes concernant l’approvisionnement énergétique ont été diluées par l’Allemagne qui préfère rester dans le flou, au lieu de forcer la position européenne qui elle, serait beaucoup plus fort que celle des pays individuels. Une fois de plus, on doit faire l’amer constat que pendant cette phase de crises majeures, nos dirigeants ne sont pas du tout à la hauteur des enjeux. A se demander comment tout cela pourra continuer.

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