Adeus Mad Dog…

La semaine dernière, disparaissait accidentellement au Portugal senhor Márcio Freire, un surfeur brésilien mondialement connu.

Le spot de Nazaré se contemple depuis le Fort de São Miguel Arcanjo, où se trouve aussi le phare. Foto: Luis Ascenso / Wikimedia Commons / CC-BY 3.0

(Jean-Marc Claus) – Nous apprenions, il a une semaine, le décès accidentel du surfeur brésilien Márcio Freire, suite à une chute, alors qu’il pratiquait le surf tracté à Praia do Norte sur le mondialement célèbre spot de Nazaré. Localité de la côte ouest du Portugal, très appréciée des touristes pour ses plages, Nazaré se trouve entre Porto (215 km au nord) et Lisbonne (122 km au sud). Devenu un lieu de villégiature et de plaisance très prisé à partir de la seconde moitié du XXe siècle, cet ancien port de pèche était réputé pour ses plages où l’on y prenait des bains de mer dès le seconde moitié du XIXe siècle.

A Nazaré, se succèdent la Praia do Soul, la Praia da Nazaré, la Praia do Norte et, dans la localité voisine quelques kilomètres plus au nord, la Praia de Vale Furado peu connue et pourtant, considérée par certains comme la meilleure du Portugal. C’est Praia do Norte que s’est déroulé l’accident qui ce 5 janvier, coûta la vie au surfeur professionnel Márcio Freire, sur un spot devenu mythique depuis que le 1er novembre 2011, où, après une minutieuse préparation, son collègue étasunien Garrett McNamara a dévalé un rouleau de 23,77 mètres de hauteur.

La formation de vagues aussi énormes est due à la présence, au large de la côte, d’un canyon sous-marin d’une longueur de 170 km pouvant par endroit atteindre une profondeur de 5 km. Cette faille a, sur la formation des rouleaux, un effet mécanique partiellement assimilable à celui provoquant les tsunamis. A ceci près qu’il s’agit là d’un phénomène très localisé et stable, car ne s’y ajoute pas l’énergie dégagée par l’affaissement de la croûte terrestre. Mais cela reste très spectaculaire et dangereux. Ainsi, seuls les surfeurs expérimentés se risquent sur ces vagues énormes.

Le record de Garrett McNamara a été battu à plusieurs reprises, notamment en 2017 par le Brésilien Rodrigo Koxa sur une vague de 24,4 mètres, puis l’Allemand Sebastian Steudner qui en 2020, a tutoyé les étoiles grâce à un rouleau de 26,2 mètres. La surfeuse française Justine Dupont, originaire de Lacanau, s’est d’ailleurs installée à Nazaré en 2016 avant les compétitions de la World Surf League (WSL). Un challenge dont le calendrier 2023 qui démarre le 29 janvier, prévoit des épreuves au Portugal du 8 au 16 mars ainsi qu’en Polynésie Française du 11 au 20 août.

Márcio Freire n’y participera malheureusement pas. Originaire de de l’État de Bahia, il avait quitté son pays en 1998 à l’âge de 23 ans, pour demeurer sur l’île de Maui à Hawaï jusqu’en 2020, année de son retour au Brésil, car la culture de son pays lui manquait. Un film-documentaire intitulé « Mad Dogs » tourné en 2016, le montre en compagnie de Couto et Soledad affronter les vagues énormes du spot de Jaws, au nord de l’île où il vivait. Atteignant une vitesse de 48 km/h durant l’hiver, les rouleaux peuvent faire 24 mètres de hauteur. Des monstres qu’il affrontait sans dispositifs de sécurité, ce qui lui a valu le surnom de Mad Dog.

Adeus senhor Freire, adeus Mad Dog…

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