Agricultura Portuguesa : Horizon 2100 !

La Vallée du Côa, classée au Patrimoine Mondial par l'UNESCO en 1998, aujourd'hui site expérimental de l'agriculture de demain. Foto: Ruben Queirós / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(Jean-Marc Claus) – Au Nord du Portugal, dans la vallée du Côa, le projet « CoaClimateRisk » va évaluer l’impact du changement climatique sur les principales cultures et les adaptations nécessaires. Classée au Patrimoine Mondial par l’UNESCO en 1998, cette région où oliviers et vignes occupent 10% de la superficie, a été choisie comme site d’étude et d’expérimentation. L’Université de Trás-os-Monte et Alto Douro (UTAD), la Fondation Côa Parque, l’Université du Minho (UM), sont partenaires de cette étude qui, avec l’intervention d’organismes italiens et luxembourgeois, prend une dimension européenne.

Hélder José Chaves Fraga, chercheur à l’UTAD, est la cheville ouvrière de ce programme d’études visant tant à faire l’état des lieux du temps présent, qu’à se projeter dans l’avenir avec pour horizon l’an 2100. Les instruments de prospection et d’analyse les plus performants seront mis en œuvre, afin de modéliser l’impact du changement climatique sur la vallée du Côa et de trouver les meilleures adaptations possibles en matière de production agricole dans une optique de développement durable. D’où la prise en compte d’une période de 80 ans allant jusqu’à la veille du 22eme siècle.

Au Portugal, l’agriculture, secteur en croissance depuis les années 1980, occupe aujourd’hui 11% de la population active. Les productions agricoles telles que les primeurs, l’huile d’olive et le vin contribuent à l’économie du pays. Occupant 3,6 millions d’hectares de terres cultivées, les 360.000 exploitations ont souvent une taille réduite. Elles sont actuellement visées par un projet développé par l’association « BLC3 – Campus de Technologie et d’Innovation »  ambitionnant, dans un esprit d’économie circulaire, de transformer leur biomasse en carburant à usage local.

Pour la vallée du Côa, la combinaison de ces deux projets pourrait avoir d’importantes répercussions sur l’agriculture. Afin que les machines utilisent préférentiellement des agrocarburants issus de la biomasse, il faut avoir une production agricole régulière. Or, l’adaptation de l’agriculture au réchauffement climatique permettra, hors catastrophes naturelles, d’obtenir des récoltes régulières dont les déchets se transformeront en carburant. L’eau, élément premier de l’agriculture, est aussi incluse dans l’étude dirigée par Hélder José Chaves Fraga, car des modélisations vont permettre d’évaluer localement l’évolution de la disponibilité de cette ressource. Ceci afin d’identifier les cultures les plus adaptées au milieu.

Le développement de tels projets, au Sud-Ouest de l’Europe, mériterait d’être mieux connu au Nord des Pyrénées où, dans la moitié Sud du pays voisin, le réchauffement climatique a le même impact sur l’agriculture. Plus largement, au niveau européen, des études et expériences telles que celles menée dans les cadres de « CoaClimateRisk » et « BLC3 – Campus de Technologie et d’Innovation », ne doivent pas rester des initiatives isolées. Il est grand temps que dans les couloirs des instances européennes, aux lobbies des agro-industriels productivistes, succèdent les forces d’innovation vertueuse.

 

Kommentar hinterlassen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.

*



Copyright © Eurojournaliste