Aides européennes : “réunion” du Conseil Européen aujourd’hui

Nord et Sud : Nécessité urgente d’un accord

L'Abondance ! Van Loo, Potsdam Foto : BKA/Wikimédia Commons/CC-BY-SA/ PD

(Marc Chaudeur) – La crise du COVID-19 place les Etats européens devant une nécessité urgente, bien plus urgente encore qu’avant la crise. Certains diraient que la Providence aide l’intelligence des hommes en mettant leur nez en plein dans l’urgence de la situation, fût-ce dans une situation tragique. Aujourd’hui, visio-conférence entre les membres de l’UE. C’est la quatrième depuis le début de la crise. Il faudra qu’ils s’entendent.

Egoïsme des pays du Nord ? L’un des problèmes principaux qu’a à résoudre l’UE et en l’occurrence, le Conseil Européen dès aujourd’hui, c’est bien celui du partage des charges : les pays du Nord rechignent, Allemagne et Pays-Bas en tête, à subventionner l’économie des pays du Sud (Espagne, Italie, Grèce). Cette charge est lourde, bien entendu ; et son acquittement est à un certain degré dommageable à l’économie des Etats d’Europe du Nord. Du moins, à court terme ! Car dans une plus longue durée, les intérêts de tous les Etats européens sont si étroitement liés que les insuffisances des uns nuisent nécessairement à la prospérité des autres.

Certes, l’un des aspects importants du problème, dont une certaine presse de gauche ne parle à peu près pas, c’est le comportement peu vertueux de certains des pays du Sud, notamment le degré hallucinant de la corruption qui y règne et qui y est présente dans toutes les sphères de l’économie, du cordonnier, du coiffeur et du dentiste jusqu’à la grande entreprise. Au Nord, où on a fait de l’économie une quasi religion (par exemple, en Allemagne, le dogme d’ailleurs absurde du schwarze Null, du « Zéro noir », c’est-à-dire zéro euro de dettes publiques), on est peu enclin à ouvrir son porte-monnaie pour régler les trous béants occasionnés par ce genre de manquements…Il le faudra pourtant, pour éviter une catastrophe trop abyssale.

Quoi qu’il en soit, Charles Michel, le président du Conseil Européen, a insisté dans son invitation sur l’urgence de la situation et sur la nécessité pour les chefs de gouvernements en discussion de progresser vers le consensus. Ce consensus explicitement réclamé par  l’Espagne.

On s’entend à peu près actuellement sur le montant des besoins financiers nécessaires pour faire sortir les Etats membres de l’Union de la récession. Quelques 1500 milliards d’euros… Une somme astronomique.

La Commission Européenne a déjà alloué un montant total de 3400 euros environ, dans un dispositif à distribution multiple et variée, et même, dans une certaine mesure, à géométrie variable, ou du moins souple. La plus grande partie est constituée de 2500 milliards de liquidités approuvées sous les conditions de lois d’aides flexibles et temporaires aux Etats membres. Ensuite, le Mécanisme Européen de Stabilité mobilise 240 milliards d’euros. Puis les mesures prises à l’échelon national sous conditions exceptionnellement assoupies, où donc le syndrome du bon élève ne devrait plus jouer. Pain béni pour la Grèce, l’Espagne et l’Italie. Puis le Groupe d’investissement bancaire européen disposera de 200 milliards d’euros. Enfin, 100 milliards d’euros pour le Sure, c’est-à-dire le Soutien pour atténuer les risques du chômage en cas d’urgence (Support to mitigate unemployment risks in emergency), et un soutien budgétaire européen de 70 milliards d’euros.

Un ensemble imposant, extraordinaire et sans équivalent dans l’Histoire européenne. Mais qui risque, hélas, de s’avérer insuffisant, en définitive, pour l’ensemble de l’Union Européenne.

En tout cas, on n’insistera jamais assez sur l’évidence du besoin de mutualiser les charges entre les Etats du Nord et du Sud pour assurer l’harmonisation de l’Union et d’empêcher de scandaleuses injustices. En évitant – à tout prix ? – de creuser le fossé entre les deux parties de l’Europe (nous ne parlerons pas ici, pour une fois, de la troisième : l’Europe Centrale !) et de rendre ainsi pratiquement impossible la résolution du problème COVID-19 dans l’Union.

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