Alexis Lehmann : Bonne année, l’Alsace !

Acteur et observateur de la vie dans la région, Alexis Lehmann se projette dans un avenir proche. Qui n’est pas aussi terne que cela.

Alexis Lehmann souhaite à ce que la région regarde désormais en avant. Pour le bien de tous. Foto: Eurojournalist(e)

(Par Alexis Lehmann) – C’est la dernière fois que l’on peut adresser des vœux à l’Alsace en tant que «Région de France». L’année prochaine, en janvier 2016, ils seront présentés à la Grande Région Est, dont elle fait désormais partie. Changement historique imposé, vécu certes avec un brin de nostalgie, mais accepté dès lors que l’objectif est de créer une région plus grande, plus économe au niveau de ses coûts administratifs et plus compétitive dans de son économie.

La partie alsacienne gardera ses atouts «génétiques» avec le souci de ne pas les diluer au cours de ce rapprochement, mais au contraire de les exploiter à fond pour dynamiser et renforcer le nouvel ensemble territorial.

Après lui avoir trouvé un nom et un logo, il faudra sans doute des décennies pour que cette nouvelle Région existe aux yeux et dans les cœurs des habitants.

L’Alsace apporte, en dehors des dons inestimables dont la nature l’a gratifiée, deux contributions majeures :

La première, c’est Strasbourg : Capitale Européenne et désormais, Eurométropole. Elle est la ville phare de cette région Grand Est et porte haut les valeurs d’humanité que véhicule son image. Elle a eu récemment l’honneur d’un clip et d’une page entière dans le New York Times, non seulement parce que la ville est splendide au moment des fêtes, mais parce qu’elle est légitime à porter au monde, en cette période, un message universel de Paix et de Fraternité. Ce rôle, surtout au lendemain de la tuerie de Charlie Hebdo, elle doit continuer à le jouer pleinement.

Pour ce qui concerne sa mission en tant que Capitale Européenne, Strasbourg a pris depuis des années, un positionnement moins bureaucratique que Bruxelles et veut s’adresser plus directement aux citoyens européens. Les peuples ont du mal, en effet à comprendre l’apport du travail parlementaire et s’attendent à des retombées tangibles en matière d’emploi et de pouvoir d’achat. Dans cette recherche de lien avec le peuple, Strasbourg peut compter, ce qui est un fait unique en Europe, sur les très nombreuses associations citoyennes qui, europhiles dans l’âme, militent ici pour une Europe politiquement plus intégrée et socialement plus efficace.

A cette fin Strasbourg doit maintenant peser plus fort encore pour amener ce long chantier à son terme, c’est-à-dire, les Etats Unis d’Europe !

Valéry Giscard d’Estaing a raison, il faut pour cela, «commencer par achever l’Union Economique et Monétaire autour de l’Euro».

Les 19 pays de l’Euroland ont fait la partie la plus dure du chemin, qui a consisté à abandonner leurs monnaies nationales, symboles d’indépendance et de souveraineté s’il en est ! Ce qui reste a faire maintenant, c’est du technique, avec des recherches d’harmonisation fiscale, juridique, normative, et surtout sociales. Cette ultime phase, complexe, qui fait évidemment l’objet de réticences souverainistes, doit être pilotée depuis Strasbourg en tant que «siège» de la Gouvernance de l’Euro.

La deuxième contribution majeure de l’Alsace à la nouvelle région c’est sa localisation dans la vallée du Rhin Supérieur. C’est la vallée la plus riche d’Europe. Pas seulement à cause de ses 220 milliards d’Euros de PIB, mais aussi à cause de la richesse de ses Universités, de ses laboratoires, de ses centres de recherche, de ses savants et de ses prix Nobel. Son expertise dans le domaine de la médecine, de la pharmacie, mais aussi dans les sciences de la vie et de l’espace est universellement reconnue. La vallée du Rhin reste ou plutôt redevient la vallée du «savoir». Elle aussi a besoin d’être mieux identifié et mieux connue de par le monde.

Avec ses 200 km de frontières avec l’Allemagne, premier investisseur en Alsace, et sa frontière avec la Suisse, premier employeur, l’Alsace ouvre grand, dans la nouvelle configuration régionale, la porte de la France vers l’Europe. La synergie avec la Lorraine notamment est ici évidente.

En effet, la nouvelle région France-Est est d’ores et déjà la deuxième région exportatrice de France derrière l’Ile de France ! Or, l’exportation est un gage de compétitivité et de pérennité ! Aux régions qui en sont en mesure de la pratiquer, nous pourrons souhaiter longtemps encore de «belles et heureuses années».

1 Kommentar zu Alexis Lehmann : Bonne année, l’Alsace !

  1. Merci pour ces voeux que les Alsaciens sont en mesure de réaliser, avec les régions soeurs, avec la Rhénanie, avec Paris : en jouant avec coeur et pleinement son rôle de “porte de la France vers l’Europe”, l’Alsace peut en effet porter en profondeur et plus loin une “synergie” aussi humaine qu’efficace. Au seuil de cet an 2015 déjà lourd en événements décisifs, bonne année aussi à l’Eurojournalist(e) !

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