Alimentation : On mange bien à l’armée suisse

Fini, la "mal-bouffe" à l'armée suisse. Vivement les produits "Suisse Garantie". Foto: Mike Lehmann, Mike Switzerland / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(KL) – A croire le héros national français Astérix (dans «Astérix, le Légionnaire»), la nourriture des soldats doit être mauvaise – pour que les soldats soient de mauvaise humeur et pour qu’ils aient envie de se battre. L’armée suisse tente maintenant une toute autre expérience. Désormais, tous les aliments servis aux soldats helvètes doivent être certifiés «Suisse Garantie». Sur un plan culinaire, le service militaire en Suisse devient intéressant.

Quoi de mieux qu’un steak provenant d’un bœuf heureux ayant brouté sur les près alpins en Suisse ? Quoi de mieux qu’un Emmental produit manuellement en Suisse et non pas dans de grandes structures agro-alimentaires ? Quid du bon pain de campagne ? A l’avenir, les soldats suisses mangeront que de bonnes choses produites par des agriculteurs et éleveurs suisses.

Après une série de plaintes de la part des soldats, qui ne voulaient plus consommer du poulet ou du lapin provenant «d’élevages à torture» (tiens, ils ont un grand cœur, les soldats suisses…), le chef de l’armée suisse André Blattmann a décidé de favoriser désormais la production suisse et locale. Cette nouvelle règle s’applique au pain, à la viande, aux œufs, au fromage, au lait et au poisson. Fini les conserves étrangères, fini le lait venant d’ailleurs – dès 2015, les soldats suisses pourront festoyer à table.

La décision de l’armée suisse rejoint la tendance actuelle dans les cuisines toquées où l’on préfère les produits locaux et régionaux, mariant ainsi une attitude politiquement correcte et la qualité gustative. Et puisque la qualité a son prix, l’armée suisse alloue annuellement 1,5 millions de Francs Suisse supplémentaires à la qualité culinaire de la nourriture des soldats.

Mais qui a raison – Astérix ou l’armée suisse ? Est-ce que le soldat mécontent de sa nourriture est plus agressif, donc plus performant dans ses missions ? Est-ce qu’au contraire, un bon repas mettra les soldats suisses en ambiance de combat ? Ou en mode «sièste» ? Le mieux serait de ne pas répondre à cette question et il serait encore mieux si tous les soldats du monde mangeaient correctement et à leur faim. Idéalement avec une bonne portion de «Viande des Grisons»… A.O.C.