Aljustrel se réenchante

Appelée autrefois « Vallée Enchantée », la petite ville de l’Alentejo a connu depuis les années soixante, une perte croissante de population, mais la tendance commence à s’inverser.

Grâce à une politique locale ambitieuse, la petite ville d'Aljustrel est en train de se relancer. Foto: Couchette Claus / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(Jean-Marc Claus) – Aljustrel, commune de pas encore 10.000 habitants, située dans le Baxo Alentejo au sud du Portugal, entre Lisbonne et l’Algarve, était connue dès l’antiquité pour ses ressources minières, car faisant partie de la Ceinture de Pyrite Ibérique. Appelée « Metallum Vispascens » puis « Vipasca » par les Romains, la cité vit ses mines exploitées à grande échelle à partir de 1849. Cette activité, remontant à 3.000 ans avant notre ère, a de tout temps connu des hauts et des bas. Fermée en 1993, la mine a été partiellement rouverte en 2005 pour la société Almina.

Mais Aljustrel a aussi développé l’agriculture grâce au Barrage du Roxo, l’industrie et les services. Ses 458,5 km², représentent environ dix fois la superficie de Saintes en Charente-Maritime ou d’Orbey dans le Haut-Rhin, la première comptant un peu plus du double d’habitants et la seconde un peu moins du tiers. Cette diversification n’a pas épargné à la commune, une perte de population à partir des années 1960, qui s’est accentuée les décennies suivantes, avec des pics de -11,9% en 2001 et -12,5% en 2011.

Actuellement, avec -4,1%, un chiffre meilleur que les -4,5% de 1981, le maire socialiste Nelson Domingos Brito considère que la tendance tend à s’inverser. D’autant plus qu’une population dite flottante, c’est à dire alternant pour des raisons professionnelles séjours au domicile familial et sur le lieu de travail, n’est pas prise en compte dans le recensement de cette année.

Sa position géographique entre la capitale et l’Algarve, ainsi que sa desserte par l’autoroute A2 traversant le pays du nord au sud, mettant ainsi Aljustrel à une heure trente des aéroports de Lisbonne-Portela au nord-ouest et de Faro au sud, lui ont permis d’avoir un taux d’industrialisation supérieur aux moyennes régionales et même nationales. Il en va de même aujourd’hui pour le secteur tertiaire.

Appelé « Valle Entado » (Vallée Enchantée), ce petit bout de territoire est maintenant d’autant plus merveilleux, que l’époque de son dépeuplement se termine. La municipalité ne ménage pas ses efforts, notamment en développant une Stratégie Locale d’Habitat (ELH). Promue par le slogan « Para que todos tenham direito a uma casa digna » (Pour que chacun ait un logement digne), elle trouve des solutions pour les personnes et les familles, vivant dans des conditions indignes, car n’ayant pas la capacité financière pour accéder à un logement adéquat.

Un programme officiellement acté le 4 août dernier par une convention entre Aljustrel et l’Institut du Logement et de la Réhabilitation (IHRU), pour un budget de 7,2 millions d’€, permettra réhabilitations, acquisitions et constructions de logements. Il en va de même pour l’accès aux soins, la municipalité ayant à cet effet, créé une Unité Mobile de Santé (Unidade Móvel de Saúde) assurant les soins infirmiers dans les secteurs de la commune dépourvus de centres de santé, soit dix localités.

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