Allemagne : Covid, inondations, campagne électorale…

Pendant que les inondations occupent les esprits des Allemands même plus que la pandémie, la CDU/CSU baisse fortement dans les sondages. Et les Verts remontent la pente.

80% des Allemands ne veulent pas du candidat Armin Laschet (CDU). Et pour les autres candidats, ce n'est pas mieux... Foto: Tetzemann / Wikimedia Commons / CC0 1.0

(KL) – Pour la première fois depuis Mars 2020, la pandémie ne se trouve pas à la première place des préoccupations des Allemands – actuellement, ce sont les inondations (qui continuent, hier, la Bavière était particulièrement touchée) qui accaparent l’attention des Allemands. Dans ce mélange de soucis et de catastrophes, la gestion des multi-crises par la CDU/CSU ne semble pas convaincre les électeurs et électrices. A deux mois de l’élection législative, la CDU/CSU baisse dans les sondages. A 26% des intentions de vote, le parti d’Angela Merkel perd 4% par rapport au mois dernier et en même temps, les Verts remontent à 21% (+2%). Le SPD se situe maintenant à 15% (-1%), tandis que les libéraux du FDP gagnent un point pour se positionner actuellement à 13%. L’extrême-droite AfD stagne à 10%.

La raison pour cette baisse de la CDU/CSU porte un nom – Armin Laschet, le candidat CDU à la succession d’Angela Merkel. Selon le même sondage, seulement 17% des Allemands trouvent Laschet « sympathique », seulement 15% pensent qu’il défend un vrai projet politique, seulement 13% estiment qu’il soit « dynamique et capable de prendre des décisions » et seulement 10% croient qu’il ait un « concept pour l’avenir de l’Allemagne ». Question : ne s’agit-il donc pas d’une erreur de casting ?

Les Verts, eux, profitent maintenant du sujet qui préoccupent les Allemands. Les inondations qui continuent à faire des victimes, constituent le souci principal pour les Allemands (81%, comparé à 57% des Allemands qui estiment que le Covid soit le plus grand problème actuellement). Il est vrai que ces inondations ont particulièrement frappé l’Allemagne et du coup, les problèmes liés aux changements climatiques et environnementaux reviennent dans la perception allemande.

Lorsque l’on regarde les sondages des derniers mois, on constate de fortes variations dans les intentions de vote. L’insécurité a également gagné l’Allemagne et l’électorat réagit à l’urgence du jour. Considérant que l’élection désignant la succession d’Angela Merkel aura lieu dans 2 mois, il est fort probable que ce « zig-zag » des intentions de vote continuera jusqu’au jour des élections.

Trois candidats principaux sont en lice, Armin Laschet (CDU), Annalena Baerbock (Verts) et Olaf Scholz (SPD). Aucun des trois ne dépasse 19% d’approbation personnelle dans les sondages et du coup, on se demande pourquoi les grands partis nomment des candidats que plus de 80% des Allemands trouvent antipathiques ? Est-ce que dans tout le paysage politique, il n’y a pas un seul candidat que les gens trouvent compétent, sympathique et dynamique ?!

Il apparaît de plus en plus clairement que le plus grand problème dans la politique, et pas seulement en Allemagne, sont les partis politiques qui semblent ignorer de manière conséquente les souhaits de la population. Nominer un candidat ou une candidate rejetté(e) par 4 électeurs sur 5, constitue un fort mépris des électeurs et électrices. Mais les appareils des partis, en Allemagne comme en France, sont tellement rigides qu’ils n’arrivent plus à sortir de leur nombrilisme. A un moment où toutes les élections s’apparentent aux triste choix « peste ou choléra », il ne faut pas s’étonner que les gens boudent massivement les urnes. Ce n’est pas aux peuples de se réinventer, mais aux partis politiques. En Allemagne comme en France, nous arrivons à une fin de cycle – les premiers qui comprennent que le « nous sommes super, faut seulement améliorer un peu notre communication » ne suffit plus, auront de bonnes chances de jouer un rôle important demain. Pendant que les dinosaures s’éteignent doucement.

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