Allemagne : le nouveau président de la CDU

Alain Howiller présente le nouveau chef de la CDU et explique, ce que cela implique pour le parti conservateur, l'Allemagne et les élections régionales à venir outre-Rhin.

Friedrich Merz est le nouveau patron de la CDU, le premier après l'ère Merkel. Foto: Harald Dettenborn / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0de

(Alain Howiller) – C’est un score de république bananière qu’aucun dirigeant de l’ex-bloc soviétique n’aurait désavoué en son temps !… Le nouveau président de la CDU a été élu avec… 94,6% des voix du millier de délégués chargés de doter le parti chrétien-démocrate du « patron » qui les aidera à dépasser l’échec subi aux élections législatives du mois de Septembre et à l’arrivée au pouvoir de la coalition SPD-Verts-FDP.

Friedrich Merz, qui avait déjà obtenu 62,1% des voix des adhérents du parti qui avaient été consultés en Décembre, lors d’un référendum interne inédit, a donc encore amélioré son résultat auprès les militants, réalisant ainsi la meilleure performance concrétisée par un président de la CDU : avant lui, Angela Merkel n’avait obtenue que… 89,5% des voix !

Rupture avec « l’ère Merkel » ! – Merz, dont les divergences avec la chancelière étaient à ce point vives qu’elles l’avaient amené à quitter le parti pendant quelques années, se présentait, pour la troisième fois, à l’élection de la présidence du parti conservateur. Son succès marque la rupture définitive avec les années Merkel : avec lui, le parti glisse à droite, avec la volonté clairement affichée de gagner, dans un premier temps, les élections qui auront lieu dans trois Länder dirigés par les chrétiens-démocrates (élections en Sarre le 27 Mars, au Schleswig-Holstein le 8 Mai et en Rhénanie du Nord-Westphalie le 15 Mai).

Entouré d’une nouvelle équipe de dirigeants, Merz veut rajeunir le parti (ses électeurs ont, en moyenne, 61 ans), le féminiser (70% des adhérents sont des hommes), dépasser les divisions, faire alliance avec Markus Söder, le président de la branche bavaroise du parti. L’objectif, plus lointain, étant de gagner les élections dans quatre ans pour devenir, enfin, chancelier : il aura 70 ans !

La tâche ne sera pas facile pour cet homme classé à droite, volontiers autoritaire et cassant, qui a la réputation -son succès dans les affaires peut en attester- d’être très compétent dans le domaine de l’économie. Pour atteindre ses objectifs, Friedrich Merz compte prendre en main le groupe CDU/CSU au Bundestag : au plus tard, lorsque le responsable actuel -Ralph Brinkhaus- quittera ses fonctions le 30 Avril.

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