Aller chercher des pétards et feux d’artifice en Allemagne ?
Le Centre Européen de la Consommation donne la réponse – non ! Car l'importation de ces produits est strictement interdite et les contrôles aux frontières sont fréquents.

(Réd) – « Entre interdiction totale et restrictions », explique le Centre Européen de la Consommation (CEC-ZEV) la situation concernant l’achat et l’importation de pétards et feux d’artifice depuis l’Allemagne. Mais cette année, les règles sont encore plus strictes qu’auparavant : S’approvisionner en Allemagne et faire exploser des pétards et feux d’artifice en Alsace, constituera une double entorse à la loi. Un plaisir coupable également prohibé dans certains quartiers des villes allemandes frontalières.
La règle est claire : les pétards et autres feux d’artifice sont interdits en Alsace, en Moselle et dans certains quartiers de villes allemands comme Kehl. A la question « ai-je le droit de rapporter des pétards et feux d’artifice achetés en Allemagne ? », le CEC répond en toute simplicité « Non ». Et – cette interdiction ne cible pas spécifiquement les festivités de la Saint-Sylvestre.
En effet, les pétards et feux d’artifice sont considérés comme des produits explosifs. Cette classification concerne également les « articles de divertissement » (catégories F1, F2, F3 et F4) qui présentent un très faible risque. À ce titre, l’introduction d’articles pyrotechniques en France est soumise à une autorisation, y compris en provenance d’un pays de l’Union européenne comme l’Allemagne. La demande d’importation doit être réalisée auprès de la Direction générale des douanes.
Les contrôles à la frontière franco-allemande ont d’ailleurs déjà commencé. Les saisies réalisées ont permis aux forces de l’ordre de rappeler les risques encourus pour l’introduction de pétards et feux d’artifice sans autorisation :
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Jusqu’à trois ans d’emprisonnement
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Confiscation des articles pyrotechniques
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Amende jusqu’à deux fois la valeur de la marchandise
S’il n’existe pas d’interdiction à l’échelle nationale, de nombreuses préfectures ont pris des arrêtés en ce sens. C’est notamment le cas des trois départements limitrophes avec l’Allemagne : le Bas-Rhin, le Haut-Rhin et la Moselle.
Les préfectures bas-rhinoise et haut-rhinoise ont décidé « l’interdiction de l’achat, de la vente, de la cession, de l’utilisation, du port et du transport des articles dits de ‘divertissement’ ». Cette mesure, en vigueur du 4 décembre 2023 au 3 janvier 2024, concerne donc les pétards et feux d’artifice de catégorie C2, F2, C3, F3, C4 et F4.
Dans les plus grandes villes alsaciennes (Strasbourg, Colmar, Mulhouse, Saint-Louis, Schiltigheim…), la prohibition s’applique aussi aux artifices pour lesquels les risques sont faibles (C1 et F1).
En Moselle, la préfecture interdit le port, le transport et l’utilisation « d’artifices de divertissement et d’articles pyrotechniques » jusqu’au 3 janvier. Une exception est faite pour les pétards et feux d’artifice de catégories C1, F1, C2 et F2 qui y sont donc autorisés. Mais toute personne qui ne respectera pas ces interdictions préfectorales sera sanctionnée d’une amende de 750€.
Et comment cela se présente de l’autre côté du Rhin ? Par exemple, la ville de Kehl, seulement séparée de Strasbourg par le Rhin, veut éviter l’agitation et les débordements du Nouvel An 2023. L’utilisation d’engins pyrotechniques sera prohibée à moins de 100 mètres des églises, des hôpitaux, des maisons de retraite et des bâtiments sensibles (maison à colombage notamment). Et toute infraction à cette interdiction sera lourdement punie – la municipalité et les forces de l’ordre préviennent que les contrevenants risquent une forte amende : jusqu’à 10 000€.
Et on peut remercier le Centre Européen de la Consommation pour cet avertissement. Il faudra s’en souvenir avant d’acheter des pétards d’origine douteuse sur le parking d’un des grands discounters du côté allemand – ne vous gâchez pas la soirée de la Saint Sylvestre en essayant d’importer ces produits depuis l’Allemagne !
Klar zu begrüßen. Halten sich die Leute dran?