And the winner is… Donald Trump

Le président américain est déjà maintenant le grand gagnant du G7 à Biarritz. Et Emmanuel Macron a échoué dans sa tentative de devenir le porte-parole du monde. Pathétique, ce show politique.

Donald Trump n'oubliera pas son voyage à Biarritz... on s'en rendra compte dans pas longtemps. Foto: Gage Skidmore from Peoria AZ, USA / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 2.0

(KL) – Si, si, il y a des résultats de ce sommet G7. Comme cette unanimité qu’il faut combattre les terribles feux en Amazonie. Mais ça, c’est un peu comme si le conseil municipal se réunissait pour décider, après une longue délibération, de permettre aux pompiers d’éteindre un incendie dans le plus grand quartier de la ville. Pour le reste, le seul qui profite réellement de ce sommet G7, c’est Donald Trump. Les autres « leaders » mondiaux font office de figurants dans ce « show politique ».

Dimanche matin, les porte-serviettes de l’Elysée jubilaient et diffusaient l’information qu’Emmanuel Macron était « mandaté » par les G7 pour mener les discussions avec l’Iran. Quelques minutes après, Donald Trump se montrait surpris par cette nouvelle et l’invalidait immédiatement. Pour expliquer cette « fake news » émanant de l’Elysée, le président français se voyait obligé de redéfinir la nature même de ce sommet. Si, en amont de ce sommet, il avait annoncé des « décisions importantes », il expliquait maintenant que le G7 était un « club informel » qui ne pouvait pas prendre des décisions ou donner des mandats, puisque chaque pays participant était indépendant et menait sa propre politique. L’accueil du ministre des affaires iranien pendant l’après-midi par son homologie Jean-Yves Le Drian, Donald Trump ne l’oubliera pas. Et le rêve d’Emmanuel Macron d’être le porte-parole du monde risque de ne pas durer très longtemps…

Donald Trump utilise ce G7 pour ses propres objectifs et il est frappant qu’il maîtrise l’outil diplomatique comme un grand patron. Ainsi, il a rassuré Boris Johnson en lui promettant un « fantastique traité sur les libres échanges » après le Brexit – et les « leaders » européens regardaient bouche béé le président américain s’ingérer de la sorte dans la politique européenne.

Presque ridicule – le sujet de l’égalité hommes-femmes sur l’agenda de ce sommet. Outre une Angela Merkel presque endormie, l’intégralité des images de ce G7 montraient des hommes en costard, et les rares femmes qui passaient au petit écran étaient des collaboratrices du protocole, des serveuses lors des repas copieux ou des journalistes. Quelle meilleure preuve que ce monde est dirigé par des vieux hommes qui se fichent pas mal de ce genre de sujet ?

En revanche, sur le sujet de la croissance, les « leaders » sont unanimes – ils en veulent et de plus en plus. Visiblement, aucun de leurs conseillers leur avait dit en amont qu’il y a un rapport entre la croissance effrénée et la destruction de notre planète. Ce plaidoyer pour poursuivre sur la voie de la croissance invalide tous les jolis discours concernant les questions climatiques et environnementales. Pour rappel – aucun des pays signataires de la COP 21 n’a respecté à ce jour ses engagements. Aucun. On pourrait finir par croire que ces manifestations et les jolis accords et lettres d’intention ne valent – rien.

Autre enseignement de ces deux premiers jours à Biarritz : l’Allemagne a perdu son poids sur l’échiquier international. A l’aube d’une crise économique majeure, dirigée par une chancelière en fin de course et visiblement fatiguée, la voix de l’Allemagne n’intéresse plus le monde. Si cette évolution permet un certain espoir que la domination germanique sur l’Europe pourrait cesser, la dégringolade de la plus grande puissance économique européenne n’est pas un bon signe pour les autres pays européens.

En vue du côté grandiloquent, presque mégalomane de ces sommets (qui sont organisés tous les ans), on est en droit de se poser la question si les efforts financiers et humains sont justifiés. Rassembler les « leaders » des 7 nations qui portent une grande part de responsabilité dans les crises mondiales, pour des rencontres « informelles » pendant lesquelles chacun campe sur ses positions, est un format qui date d’une autre époque. En vue des problèmes sociaux dans le monde, les dépenses pour ces « shows politiques » sont indécentes. Comme toujours, ce sommet ne générera pas d’actions concrètes. On se souvient du sommet G8 en 2005 à Gleaneagles (Grande Bretagne) où les « leaders » de l’époque avaient décidé et annoncé avec beaucoup d’auto-satisfaction la mise en œuvre d’un « Fonds de soutien pour l’Afrique » pour soutenir les pays africains. Ce « Fonds Afrique » était censé lever 25 milliards d’euros pour améliorer les conditions de vie des populations en Afrique, pour éviter des vagues de migration. A ce jour, les G8 ont mis un montant impressionnant dans ce fonds : 0 euros. Et si on arrêtait tout simplement de brûler de l’argent pour ces « marchés des vanités politiques » ?

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