Angela Merkel briguera un quatrième mandat en 2017

Une fin de la politique d’austérité d’Angela Merkel n’est pas en vue. Selon le magazine DER SPIEGEL, la chancelière prépare déjà sa réélection lors des législatives en 2017.

A défaut d'un vrai challenger, l'Europe risque de voir ce geste jusqu'en 2022. Si l'Europe existera encore en 2022. Foto: Armin Linnarz / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(KL) – Angela Merkel est bel et bien la fille spirituelle de son prédécesseur Helmut Kohl. Elle colle à son fauteuil de chancelière et elle ne compte nullement le quitter avant que l’on ne la chasse. Deux faits renforcent ce projet – dans son parti, la CDU, personne n’a la carrure pour lui succéder et dans les sondages, elle battrait son principal concurrent Sigmar Gabriel (SPD) avec un score qui fait presque penser aux «élections» dans les anciens pays du Bloc de Varsovie.

Selon un reportage du DER SPIEGEL, Angela Merkel aurait déjà distribué les responsabilités pour sa campagne en 2017, même si la CDU s’est dépêché de démentir. Mais qui voudrait croire que «Mutti» se passerait par son propre chef du pouvoir, tout en mettant en péril le rôle dominant de son parti ?

Le succès de la chancelière est un phénomène que même les sociologues et psychologues ont du mal à expliquer – car il est difficile de trouver quelqu’un qui peut énumérer, disons, cinq mesures prises par cette chancelière qui auraient améliorée la vie des Allemands. Mais «Mutti», par son attitude quelconque, semble rassurer les allemands. Qui lui suivent aveuglement dans toutes ses aventures.

Pourtant, il convient de ne pas sous-estimer le talent politique d’Angela Merkel. Elle maitrise parfaitement le jeu des médias, dirige ses troupes comme bon lui semble (à l’exception de Wolfgang Schäuble, sorte d’électron libre qui l’embête assez systématiquement) et elle a gagné un standing singulier au niveau européen où plus personne n’ose s’opposer à sa politique qui pourtant, conduit l’Europe à un échec historique. Ce qui n’empêchera pas les allemands de lui confier les clés de chancellerie pour un quatrième mandat.

D’une part, les allemands ne se rendent pas du tout compte des dégâts qu’Angela Merkel est en train de causer aux autres pays européens, d’autres part la faiblesse du SPD fait qu’Angela Merkel n’a même pas à faire des efforts particuliers pour être réélue. Même les scandales à répétition (scandale NSA/BND, scandale autour du rôle des services secrets dans les agissements des terroristes d’extrême-droite NSU, ambiance xénophobe et essor d’un nouveau nationalisme malsain en Allemagne, scission sociale dans le pays etc.) ne semblent pas affecter sa popularité.

Son seul concurrent sérieux, le chef du SPD Sigmar Gabriel, pointe actuellement à 14% des intentions de vote, si les allemands avaient à élire le chef du gouvernement directement. Il se situe dans les sondages environ au même niveau de popularité que le président français François Hollande et rien n‘indique que cela pourrait changer avant les prochaines élections. Ce qui avait déjà motivé le Ministre-Président du Schleswig-Holstein Torsten Albig (SPD) à proposer que le SPD ne présente pas de candidat à la chancellerie en 2017. A croire que le SPD admet déjà sa défaite avant même le début de la campagne.

Pour l’Europe, cette évolution constitue une mauvaise nouvelle – car cela voudrait dire que rien ne changera dans la politique d’austérité allemande d’ici l’an 2022. Reste à savoir si d’ici là, l’Union Européenne existera encore.

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