Après les élections est avant les élections

L'élection européenne à peine consommée, les prochaines échéances électorales s'annoncent. Pas qu'en France. En Allemagne aussi et les sondages sont inquiétants.

Est-ce qu'un tiers des Allemands et des Français souhaitent vraiment revivre ça ?! Foto: Anfrx / Wikimedia Comment / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – Il n’y a même pas deux semaines, l’Europe a voté pour le nouveau Parlement européen, mais déjà plus personne n’en parle. En France, on se prépare à un scrutin des plus difficiles entre trois forces majeures qui n’arrivent pas à convaincre, mais en Allemagne, il y a aussi des élections qui se préparent, les élections régionales en Saxe, en Thuringe et dans le Brandebourg, toutes au mois de septembre. Et les sondages sont de plus en plus inquiétants – l’extrême-droite est en marche pour créer une situation où il sera difficile de former des gouvernements sans l’AfD et bien entendu, un succès de cette extrême-droite aura aussi des conséquences sur la composition de la deuxième chambre allemande, le Bundesrat.

En Saxe, actuellement dirigée par un ministre-président CDU, c’est l’AfD qui mène dans les sondages avec 30% des intentions de vote, suivie par la CDU avec 29% et, surprise, le nouveau parti d’extrême-gauche BSW (Bündnis Sahra Wagenknecht) avec 15%. Pour les partis au pouvoir au niveau fédéral, un désastre s’annonce – le SPD et les Verts se situent tous deux à 7% et les libéraux du FDP n’apparaissent même plus. La mathématique est ce qu’elle est – il ne sera pas possible de former un gouvernement sans l’AfD ou sans le BSW. Ce qui veut dire que les extrémistes ont le vent en poupe.

La situation en Thuringe, fief de l’AfD, ressemble à celle en Saxe. L’AfD mène dans les sondages avec 28% des intentions de vote, suivie par la CDU (23%), le BSW (21%), Die Linke (11%) et le SPD (7%). Les Verts, tout juste crédités de 4% des intentions de vote, risque de disparaître de la diète en Thuringe, et comme en Saxe, le FDP ne figure plus dans les sondages, tellement son score est faible. Même scénario qu’en Saxe – au moins une formation extrémiste, d’extrême-droite ou d’extrême-gauche, participera au prochain gouvernement.

Dans le Brandebourg, même situation. L’AfD y mène aussi dans les sondages (25%), suivie par la CDU et le SPD (tous deux à 19%), le BSW (13%), les Verts (7%) et Die Linke (6%). Le FDP, quant à lui, se situe à 3% et risque de ne plus d’avoir d’élus.

Les manifestations du début de l’année et les scandales incroyables des deux têtes de liste de l’AfD pour l’élection européenne, n’ont rien changé. Entre un quart et un tiers des électeurs allemands adhèrent aux idées brunâtres de l’extrême-droite, une extrême-droite beaucoup plus violente et virulente que celle en France. Ceux qui votent pour l’AfD ne peuvent plus se cacher derrière l’excuse du « vote protestataire » – l’électorat de l’AfD est clairement néo-fasciste et ultra-nationaliste. Si cet électorat se trouve principalement dans les Länder de l’ex-RDA, la vague brune déferle partout et les partis traditionnels, à l’exception de la CDU, sont en train de couler.

Cela constitue un mauvais présage pour l’élection législative l’année prochaine en Allemagne. Il est particulièrement inquiétant que l’incompétence et l’attitude des dirigeants en place, est tellement minable que les électeurs et électrices se réfugient chez les extrémistes – comme en France, comme dans d’autres pays.

La suite de l’année politique 2024 et l’année 2025 s’annoncent mal, comme une véritable épreuve pour la démocratie. Le pire dans tout ça, c’est que ceux qui nous ont conduit dans ce gouffre, se présentent encore et toujours aux élections en essayant de nous faire croire qu’ils puissent faire partie d’une quelconque solution. Mais où est-ce qu’on va ?

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