AstraZeneca – pas de panique…

L'un après l'autre, les pays européens suspendent l'utilisation du vaccin « AstraZeneca ». En même temps, tout le monde se veut rassurant quant à ce vaccin...

Suspendu dans de nombreux pays - mais on nous dit que ce vaccin serait sûr et de bonne qualité... Foto: Gencat / Wikimedia Commons / CC0 1.0

(KL) – Le Danemark, la Norvège, les Pays-Bas, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne et la France ont suspendu l’utilisation du vaccin « AstraZeneca ». Dans ces pays, on veut examiner des cas mortel de thromboses et leur rapport avec le vaccin. En même temps, les gouvernements continuent à dire que ce vaccin serait sûr, de bonne qualité et que les problèmes relatés en rapport avec ce vaccin, seraient rapidement clarifiés. Et surtout, ne paniquez pas. Mais qui panique ? Nous, les citoyens qui sont sur les listes des vaccinations ou les gouvernements qui suspendent, avec beaucoup de communication, l’utilisation de ce vaccin ?

Il s’agit d’une simple mesure de précaution, disent les gouvernements. Mais comment ne pas estimer qu’il y a quelque chose qui ne va pas avec ce vaccin si tant de pays en suspendent l’utilisation ? Est-ce que les autorisations ont été accordées trop hâtivement ?

La gestion de cette pandémie est difficile et personne n’envie les responsables politiques dans cette situation. Mais force est de constater que nous avons perdu le contrôle de la situation, si jamais on l’avait un jour. Chaque ville, région, pays décrète aujourd’hui ses propres mesures, on ne reconnaît plus aucune stratégie claire et surtout, l’Europe est et reste aux abonnés absents dans cette crise sans précédent.

On constate partout le même phénomène – un zig-zag des chiffres d’incidence. Des « succès » à court terme sont invalidés dès le lendemain. Par exemple, le district d’Emmendingen dans la région du Rhin Supérieur, affichaient un taux d’incidence de 20, il y a deux semaines. On y considérait la pandémie comme parfaitement « sous contrôle ». Aujourd’hui, deux semaines plus tard, le taux d’incidence y est de 138 et c’est logique. Le virus est aussi mobile que les populations et les allègements des mesures sanitaires mène inévitablement à une nouvelle flambée des infections. Ailleurs, où le taux d’incidence était très élevé, les chiffres baissent. Jusqu’à la prochaine montée. Si nous ne nous mettons pas à développer une vraie stratégie européenne, ces « montagnes russes » pourront continuer pendant des années.

Il est facile de recommander à la population de « ne pas paniquer » – mais pour pouvoir gérer cette crise avec davantage de sérénité, il faut changer maintenant d’approche. L’argument que l’on entend à Bruxelles, à savoir que la santé relève de la compétence des pays, a été invalidé par les réalités. Si dans la plus grave crise depuis la IIe Guerre Mondiale, nous n’arrivons pas à surmonter la bureaucratie européenne pour sauver la santé, l’économie et l’équilibre social déjà assez fragilisé, c’est que l’Europe serait devenue obsolète.

Depuis un an, nous nous trouvons dans une situation pandémique, face à un virus qui se fiche des frontières, qui mute et qui circule. Après toutes les tentatives infructueuses de l’année qui vient de passer, il serait peut-être temps de changer de stratégie et d’essayer de combattre cette pandémie ensemble, au lieu de rester fixes sur nos sacro-saintes approches nationales – elles ne fonctionnent nulle part !

En ce qui concerne le vaccin « AstraZeneca », comment est-ce que les gouvernements peuvent nous dire qu’il ne faut pas paniquer et si ce vaccin est aussi sûr et de bonne qualité – pourquoi quasiment tous les grands pays européens l’ont suspendu ?

Il faudra également arrêter ce discours politique qui nous suggère que les allègements des mesures sanitaires seraient proches. Il faut arrêter de parler de vacances. Il faut revoir sérieusement la question des ouvertures des écoles, en présence de variants du virus qui s’attaquent tout autant aux enfants et adolescents. Il faut se mettre à table à Bruxelles (ou à défaut à Strasbourg, puisqu’à Bruxelles, l’Europe est en panne totale) et décider d’une stratégie européenne. Tant que chaque bourg, chaque ville, chaque district, chaque région et chaque pays décrète des mesures contradictoires, on n’a aucune chance de pouvoir combattre cette pandémie. Au bout d’un an de « trial-and-error », après de millions de morts, dans une situation où les structures hospitalières touchent aux limites de leurs capacités, il serait peut être temps de réagir, d’admettre qu’il faut agir autrement et de le faire. Avant que la situation ne dégénère complètement, il faut maintenant sortir de ce nombrilisme national – il ne fonctionne et ne fonctionnera pas.

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