Attitude Courage

Lors d’une conférence franco-allemande sur la question de l’accueil des réfugiés, les deux villes de Strasbourg et de Freiburg se sont rapprochées.

Une conférence qui a réuni les bonnes volontés du Rhin Supérieur. Foto: Arno Scholz / Ville de Freiburg

(KL) – Etonnant qu’une conférence franco-allemande sur la question de l’accueil des réfugiés puisse drainer une salle comble, le samedi après-midi; mais ceux qui avaient fait le déplacement à l’Université de Strasbourg pour assister à cette conférence organisée par l’association «La Vie Nouvelle» avec le soutien de la Fondation Entente Franco-Allemande (FEFA) n’ont pas regretté d’être venus. Et, conclusion intéressante de cette conférence – tout se situe au niveau du courage des acteurs dans cette question de l’accueil des réfugiés. Dès lors, volonté politique, attitude des collectivités et engagement de la société civile sont présents: nous sommes en mesure de déplacer des montagnes. Le courage dont ont fait preuve les participants de cette conférence en témoigne.

Le courage de l’eurodéputée Marie-Christine Vergiat qui dénonçait le laxisme et le cynisme des institutions européennes face à la crise migratoire; le courage du Maire adjoint de la ville de Freiburg Ulrich von Kirchbach qui a organisé, avec ses services, l’accueil des réfugiés dans sa ville; le courage des adjoints strasbourgeois Marie-Dominique Dreyssé et Syamak Agha Babaei qui, face au bilan impressionnant de la ville de Freiburg, devaient justifier l’inertie de la politique française dans ce domaine,et devaient expliquer les nombreuses actions et initiatives strasbourgeoises organisées souvent contre la volonté de l’Etat français; le courage de l’Université de Strasbourg qui se bat quotidiennement pour des étudiants étrangers qui sont souvent victimes des aberrations administratives; le courage des personnes venues témoigner de leur statut de migrant, de militant associatif, de citoyen concerné.

La différence entre l’accueil des réfugiés dans la ville de Freiburg et dans la capitale européenne est de taille. Tandis qu’à Freiburg, on a rapidement crée une administration dédiée aux migrants et aux réfugiés, employant 170 personnes et organisant de main de maître les programmes d’accueil et d’intégration, à Strasbourg, on doit faire avec les moyens de bord, car le soutien de l’Etat est trop faible et parvient à contrecœur. Tandis que l’Etat allemand met à la disposition de la ville de Freiburg 13000 € par réfugié, l’Etat français accorde à la ville de Strasbourg 5500 € – peu étonnant qu’à Freiburg, on ne parle même plus d’un programme d’accueil, mais du programme d’intégration.

Pendant les débats avec le public, on entendait frustration et colère face à l’attitude et au manque de courage de l’Etat français. Et au milieu de cette colère, un échange magnifique entre Syamak Agha Babaei et Ulrich von Kirchbach qui se mettaient d’accord pour établir un dialogue structuré entre les deux villes pour échanger les meilleures pratiques et qui sait, développer des approches transfrontalières en matière d’accueil et d’intégration de réfugiés. Pour cela aussi, il fallait du courage. Le courage de se tendre la main au-dessus du Rhin et de tous les obstacles administratifs, linguistiques et culturels. Le courage de dire «oui» à notre devoir humanitaire d’aider ceux qui souffrent des tourmentes de notre époque.

Il est rassurant et prometteur que les acteurs du franco-allemand regardent dans la même direction. Au moment où on prépare le «Traité de l’Elysée 2» qui devrait encore renforcer la coopération franco-allemande, les acteurs locaux montrent la voie. Mais que serait cette coopération franco-allemande sans les associations, fondations, initiatives citoyennes qui, elles, facilitent ce type de rencontre? Il convient donc, last but not least, de saluer le courage de l’association «La Vie Nouvelle» et de Bernard Bourdin qui ont lancé ce défi – avec un résultat concret et tangible. Bravo.

 

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