Au Portugal, le vote se modernise

Deux dispositions particulières, en plus du vote anticipé pour certaines catégories de citoyens, vont rendre au Portugal la participation plus facile lors des Élections Européennes du 9 juin.

Le droit de vote s’use, lorsqu’on n’en use pas… Foto: Eurojournalist(e) / CC-BY 2.0

(Jean-Marc Claus) – Lors des Élections Européennes de 2019, le taux de participation globale avait augmenté de 8,06 points par rapport à 2014, portant le chiffre final à 50,66% pour l’ensemble de l’Union Européenne. Un chiffre à mettre en perspective avec les taux extrêmes de Belgique (88,47%) et de Slovaquie (22,74%). La France avec 50,2% de participation, était un peu en-dessous de la moyenne. Le Portugal qui comptait 69,25% d’abstentionnistes, connaissait par contre son pire score depuis son entrée dans l’Union en 1986. Même si à partir de 1994, le chiffre de la dizaine du décompte des participants demeure le 3 avec un maximum à 39,93% en 1999, depuis 2014, les électeurs se mobilisant au Portugal lors des scrutins européens, demeurent en dessous de 35% des inscrits.

Le très mauvais chiffre de 2019, n’est pas resté sans conséquences, ainsi, en vue du 9 juin, les électeurs résidant à l’étranger ou empêchés par la maladie ou détenus ou votant à distance, pourront remplir leur devoir de citoyens dès le 2 juin. Ce qui, dans les procédures électorales du pays, n’est pas d’une si grande nouveauté, car le vote anticipé a déjà été expérimenté avec succès lors de divers scrutins nationaux. Le grand changement de cette année, grâce aux listes électorales dématérialisées, c’est la possibilité de voter partout ailleurs, en restant bien sûr dans les limites du territoire portugais.

Ainsi, le 9 juin, tout citoyen résidant au Portugal et en droit de voter, pourra le faire dans n’importe quel bureau de vote du pays. Il lui suffira de présenter un document ad hoc, pour que son vote soit rendu possible et validé. Peu importe s’il ne se trouve pas dans son lieu de résidence, il aura toute latitude d’être ailleurs que chez lui, et pourra voter sans aucune complication, dans un bureau de vote autre celui de son rattachement administratif.

Cerise sur le gâteau ou « cereja no topo do bolo » en version originale, mais pas des moindres, car ce dispositif supplémentaire pouvant contribuer à la réduction de l’abstentionnisme, les électeurs auront moyen de connaître en ligne la fréquentation des bureaux de vote, et donc d’éviter ceux où il y aurait foule. Ce qui est d’autant plus important, que ce scrutin tombe la veille du « Dia de Portugal, de Camões e das Comunidades Portuguesas » (cf notre article à paraître le 9 juin), qui, étant férié, donne lieu à des « miniférias » (mini-vacances) comme le rapporte l’Agence de Presse Lusa.

Voter à distance, en décalage ou en temps réel, ne serait-ce pas là un progrès à attendre juste après le premier quart du XXIe siècle, pour l’ensemble des pays de l’Union Européenne et pour tous les scrutins ? Évidemment, il faut pour cela, dépasser la crainte relative au piratage du vote électronique, ainsi que son risque réel. Mais à une époque où énormément de payements se font de manière dématérialisée, en ligne ou sur des Terminaux de Payement Électroniques (TPE), est-ce inenvisageable d’appliquer cette technologie au vote ? Lors d’élections professionnelles, cela se pratique déjà, notamment en France. Le Portugal ouvrirait-il une voie, à l’occasion de ces Européennes ?

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