Avant la reprise – légère hausse du chômage dans l‘Ortenau

Même si le chômage dans l‘Ortenau ait augmenté de 0,2%, le taux de 3,5% n‘a rien d‘inquiétant. Si ce n‘est pas la pénurie de main d‘œuvre qualifiée qui se dessine.

La Place de la Gare à Kehl. Dans le bâtiment à gauche se trouve le Centre de Placement transfrontalier. Foto: Pehaha / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0

(KL) – Incroyable, mais vrai. Même en été, plus précisément au mois d‘Août, donc, à un moment où les entreprises n‘embauche pas et où de nombreux jeunes s‘inscrivent temporairement à l‘ANPE après avoir terminé une formation professionnelle ou scolaire, le taux de chômage dans l‘Ortenau n‘a augmenté que très légèrement. Ce qui promet pour le mois de Septembre…

L‘évolution du chômage avec un taux aussi faible n‘est pas un phénomène réservé à la seule Ortenau. Le Land Bade-Wurtemberg annonce un taux de chômage de 3,9% et ce chiffre a de fortes chances de s‘améliorer davantage avec la rentrée qui, dans le Land, a lieu au milieu du mois, puisque les vacances scolaires ont commencé relativement tard cette année.

Il faudra donc s‘attendre à ce que ces chiffres baissent au mois de Septembre et le problème allemand se situe exactement là. Le pays manque de plus en plus de main d‘œuvre qualifiée et puisque la raison en est le changement démographique, rien n‘y changera grande chose. Les années pendant lesquelles les allemands n‘ont pas eu assez d‘enfants sont une réalité et un nombre décroissant d‘actifs doit assumer le coût d‘un nombre croissant de retraités. Un problème qui représente un vrai casse-tête à la politique allemande.

Bien sûr, les régions frontalières comme le Rhin Supérieur sont favorisées dans la mesure où les travailleurs frontaliers peuvent compenser une partie de la population active manquante, mais seulement jusqu‘à un certain degré. Car les problèmes linguistiques et de culture de travail différente sont ce qu‘ils sont – un obstacle à un véritable marché de l‘emploi transfrontalier. De plus, dans le cas du Rhin Supérieur, il faudra s‘attendre tôt ou tard à une reprise de la conjoncture en France qui à ce moment-là, aura elle-même besoin de ses talents.

Intégrer les réfugiés qui arrivent actuellement en Allemagne, est certes une bonne idée, mais cette approche sert surtout à modifier le comportement hostile d‘une partie de la population vis-à-vis des réfugiés. Même ceux parmi les réfugiés qui arrivent avec une bonne formation effectuée dans leur propre pays, ne seront pas rapidement opérationnels et auront besoin de cours de langue, de mises à niveau etc..

Donc, les professionnels du marché de l‘emploi regardent les chiffres avec une certaine appréhension. Ce qui pourrait ressembler au résultat d‘un excellent travail, est la base d‘un problème majeur de l‘économie allemande. Qui sait, peut être l‘Allemagne, assez intransigeante actuellement vis-à-vis des partenaires européens moins performants, aura-t-elle bientôt besoin de l‘aide et de la solidarité de justement ces partenaires ? La politique allemande serait bien conseillée d‘y penser maintenant – avant le retour de la manivelle.

En attendant, la situation dans l‘Ortenau reste favorable pour les chercheurs d‘emploi alsaciens – qui peuvent trouver un emploi en se rendant au Centre de Placement transfrontalier situé à la gare de Kehl et où des spécialistes franco-allemands risquent de leur trouver une place de l‘autre côté du Rhin.

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