Avant que le plastique ne nous submerge…

Le recyclage des déchets : initiative éco-citoyenne, pour un engagement local et solidaire.

Pierre Samy veut impliquer les citoyens dans la lutte pour le sauvetage du climat. Foto: Elise Arfeuille / Eurojournalist(e)

(Elise Arfeuille) – Pierre Samy habite à Lingolsheim, une petite commune à l’est de Strasbourg, dans le quartier des Tanneries, où se côtoient bailleurs sociaux et copropriétés. Ce n’est pas la première fois qu’il s’apprête à proposer un projet citoyen à la mairie. Il est le fondateur d’un collectif d’habitants depuis 2017, « Le Collectifs des Tanneries », qui avait mis en place une pétition, afin de mettre à disposition une navette pour les personnes à mobilité réduite. Avec 200 signatures, Pierre Samy avait obtenu la validation de son projet par l’Eurométropole. Aujourd’hui, il se lance dans un nouveau défi : l’installation de machines intelligentes collectant les bouteilles en plastique dans sa ville. Vous trouverez la pétition du projet en cliquant ICI.

Le concept : Un robot, placé dans un commerce, collecte les bouteilles en plastique que les gens y insèrent et qu’il réduit en paillettes. À chaque bouteille transformée, l’utilisateur cumule des points ou des centimes. Il peut choisir de les enregistrer sur une carte de fidélité ou de faire un don à une association, par exemple.

Chacun y trouverait son compte, tout en ayant un geste engagé pour l’environnement. Ce dispositif de recyclage pourrait permettre aux commerçants qui l’installeraient, de bénéficier d’une augmentation de leur clientèle, tandis que les utilisateurs de la machine trouveraient un avantage économique par ce cumul de points. Une démarche éco-responsable qui inclurait tout type de population, bref : un idéal.

Pour Pierre Samy, ce projet est lié à son investissement dans le quartier de Lingolsheim, alors qu’il était animateur BPJEPS (brevet professionnel de la jeunesse de l’éducation populaire des sports). « J’ai eu cette sensibilité par l’éducation populaire », explique-t-il. L’envie de s’engager davantage dans sa commune auprès des populations locales, lui a toujours tenu à cœur. C’est pourquoi, selon lui, « inclure tout le monde dans ce projet est essentiel ».

Mais cet engagement lui vient en parallèle d’une volonté d’agir plus concrètement sur les problématiques liées à l’environnement : « A l’Eurométropole, chaque poubelle est identifiée par une couleur, mais le constat est navrant : la moitié du plastique n’est pas recyclée. Je sais que nationalement, une loi a été votée afin de lutter contre le plastique à usage unique. C’est en ce sens que je trouve intéressant l’idée de ce dispositif. Elle pourrait convertir le plus grand nombre au recyclage ».

La publication de sa pétition intervient, qui-plus-est, au lendemain de la COP26, dont le bilan est considéré par beaucoup comme loin de répondre à la crise environnementale. « C’est une déception », concède Pierre Samy. « Mais je ne pense pas que mon projet soit né à partir de ce résultat désolant. Cela fait partie d’un tout. C’est pour ça que j’estime que les citoyens sont les premiers acteurs à pouvoir agir par de petites actions, comme celle-ci. On pourrait ensuite diversifier le projet dans l’Eurométropole, sur d’autres communes. Moi, j’ai vraiment une façon locale de voir les choses : chaque commune, chaque village peut avoir un intérêt à agir. C’est ce qui fait notre force et c’est comme ça que devrait fonctionner la démocratie. En tant que citoyen, on doit se poser cette question : comment agir ? Si on se donne les moyens de présenter des projets où chacun peut donner un coup de main à sa manière, on aura vraiment le pouvoir de faire bouger les choses ».

Avec plus de 8,3 milliards de tonnes de plastiques produits depuis le début des années 50 dans le monde, 16 milliards de bouteilles plastiques produites chaque année, pour seulement 57% d’entre elles recyclées en France, l’urgence est bien là. Il y aurait sans doute de quoi s’inspirer de l’Allemagne, où 97% des déchets sont valorisés, et 70% ont été recyclés en 2019. Le système même de la machine intelligente transformant les bouteilles plastiques en paillettes, se retrouve dans bon nombre de petits supermarchés et de façon bien plus systématique qu’en France. « Je ne crois pas que ce soit une volonté de ma part que d’imiter l’Allemagne. C’est plutôt une considération sur les différentes actions qui sont menées en Europe qui me poussent à la réflexion. », explique Pierre Samy.

Projet louable, bénéfique, social, espérons à présent que la pétition de Pierre Samy obtienne la visibilité qu’elle mérite afin de pouvoir voir le jour, si les institutions locales suivent.

« Je pense que les maires et les communes sont les acteurs politiques les plus proches des gens. Ce sont eux qui peuvent avoir un impact direct sur nos actions. Le directeur de cabinet de la ville de Lingolsheim a eu un retour très positif sur mon projet, j’ai donc le soutien de la ville, ce qui est super. Cela ne peut qu’encourager plus de citoyens à se mobiliser pour des projets à venir ! Je crois beaucoup à ce type de participation, c’est la façon la plus saine d’agir. Si tout le monde marche main dans la main, il y aura plus d’espoir pour les générations actuelles et futures ».

Bravo à Pierre Samy pour sa démarche. Et pour en savoir plus sur son projet et signer la pétition, il vous suffit de suivre le lien de la plateforme « change.org ».

Et vous ? Vous allez signer ?

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