Avec 9 ans de retard…
… a ouvert le nouvel aéroport de la capitale Allemande, Berlin-BER. Un chantier à scandale, marqué par l 'incompétence des maîtres d'ouvrage – et par un coût ayant plus que triplé, à plus de 6 milliards d'euros.
(KL) – L’inauguration était sobre, presque gênée. Lors de la mise en service du nouvel aéroport de Berlin, les responsables avaient opté pour une cérémonie calme, pas festive, presque sérieuse. Pour cause – cet aéroport aurait du être inauguré en 2011, mais des « couacs » avaient occasionné six fois (!) le report de la mise en service de cette nouvelle infrastructure située au sud de Berlin et qui jouxte l’ancien aéroport de Berlin-Est, Schönefeld. Pendant ces années, le coût du nouvel aéroport avait triplé de 2 à 6 milliards d’euros.
Le moment de cette inauguration était mal choisi – au milieu d’une crise sanitaire qui en principe, interdit les voyages. Mais cela n’a pas empêché, le premier jour de son exploitation, 23 départs et arrivées depuis Berlin BER, officiellement baptisé « Aéroport Willy Brandt ». Le premier avion à décoller de ce nouvel aéroport, partait à Londres-Gatwick. « Bon confinement en Grande Bretagne », aurait-on envie de souhaiter aux premiers 64 touristes qui s’envolaient depuis cet aéroport à scandale.
Comme c’est la coutume dans ces cas, personne ne portera une quelconque responsabilité pour le surcoût de 4 milliards d’euros et les Allemands ont intérêt à s’habituer à de tels dépassements de l’ardoise pour les grands projets d’infrastructures – si un jour, le chantier de la gare souterraine à Stuttgart « S21 » devrait se terminer, son coût sera passé de 2,7 milliards d’euros à bien plus de 10 milliards. Là aussi, personne n’assumera une responsabilité, quand on aime, on dépense sans compter… de préférences, lorsqu’il s’agit de l’argent du contribuable.
Disposant de plusieurs aéroport, dont Schönefeld et Tegel, Berlin avait surtout envie de se doter d’un aéroport digne d’une métropole mondiale. Il fallait un terminal pour les membres et fonctionnaires du gouvernement, un objet de prestige. Et le calendrier n’aura pas été clément avec Berlin – cet aéroport ouvre au pire moment. Il n’y aura pas grand monde pour prendre l’avion ces prochaines semaines et mois. Ainsi, le nième directeur de Berlin-BER, Engelbert Lütke-Daldrup, soupirait lors de l’inauguration : « Nous allons vivre un hiver difficile, tous ensemble ».
En attendant, les responsables tenteront d’obtenir les dernières autorisations nécessaires pour pouvoir vraiment faire tourner ce nouvel aéroport – car pour l’instant, il manque les autorisations pour utiliser les deux nouveaux tarmacs nord et sud de Berlin-BER. Pour l’instant, on utilise le tarmac de l’ancien aéroport Berlin-Schönefeld.
Berlin-BER, « S21 » et d’autres grands projets comme la « Elbphilharmonie » à Hambourg – des projets dont les coûts ont explosés. Toutefois, ces milliards doivent bien se trouver dans les poches de quelqu’un. Mais cette question fait désordre et en Allemagne, on ne la pose pas vraiment. A Berlin, on voulait un nouvel aéroport, coûte que coûte. Ce vœux a été exaucé…
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