Avec un œil au beurre noir…

Avec une courte majorité (56,4%), le congrès du SPD a autorisé Martin Schulz à négocier les conditions d’une nouvelle Grande Coalition CDU/CSU-SPD. Une victoire amère…

La déchirure du SPD a pu être évité de justesse... est-elle seulement reportée ? Foto: SPÖ Presse und Kommunikation / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 2.0

(KL) – Martin Schulz a imposé sa volonté à son parti, mais il doit payer le prix fort. La moitié du SPD qui, il y a quelques mois à peine, l’a élu à sa tête avec un score de 100%, ne lui fait plus confiance. Le clivage entre ceux qui voudraient tenter quatre années supplémentaires comme partenaire junior d’un gouvernement Merkel et ceux qui auraient préféré passer la législature à mener une politique d’opposition, le temps de se refaire une santé politique, déchire les sociaux-démocrates. Si Martin Schulz dispose maintenant du mandat de négociation convoité, il a perdu son parti dans ce processus. Et rien ne dit que les adhérents du SPD valideront le résultat de ces négociations qui commenceront sans délai.

Angela Merkel n’a pas réussi à imposer sa vision de la future politique allemande au FDP et aux Verts, mais elle a fait plier Martin Schulz. Si l’option d’un gouvernement minoritaire, toléré par le SPD, a été abandonnée, c’est qu’Angela Merkel n’en voulait pas. Pourtant, le SPD aurait pu la forcer à en débattre : la chancelière ne dispose plus d’aucun partenaire lui permettant de garder le pouvoir et, surtout, d’éviter des élections anticipées.

Le congrès du SPD à Bonn a montré que le chemin sera long pour le SPD. Un conflit de génération est en train d’éclater et le parti est divisé entre les tenants d’un SPD « parti de gauche menant une politique de gauche » et ceux qui acceptent de se résoudre au rôle de garant de la majorité pour la chancelière. 362 délégués ont donné leur soutien, provisoire, à Martin Schulz mais 279 ont voté pour une nouvelle orientation du parti.

Toutefois, ce feu vert n’autorise que d’entamer la phase de négociation en vue de la constitution d’un gouvernement. Le résultat de ces discussions devra être validé par un nouveau vote des adhérents du SPD. Vu la base fragile dont dispose Schulz, ce n’est pas gagné ! En cas de refus, le président fédéral Frank-Walter Steinmeier n’aura d’autre choix que de dissoudre le parlement et d’appeler à des élections anticipées. Pour l’heure, l’Allemagne traverse la plus profonde crise de son paysage politique depuis la création de la République Fédérale. A suivre…

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