Avez-vous confiance en l’Europe ? L’Europe dit «Non».

Au choix, les Européens préfèrent majoritairement le "Baggersee"... Foto: Eurojournalist(e)

(KL) – Non, les Européens ne sont pas contre l’Europe. Par contre, ils ont perdu la confiance en CETTE Europe que la génération des Juncker, Schäuble et Dijsselbloem tentent de nous vendre comme étant «sans alternative». Soyons franc – cette Europe a échouée. Elle est devenue une sorte de marché interieur où les frontières existent toujours et où chacun veille à son propre avantage, au détriment des plus faibles partenaires.

L’institut de sondages «Demos & pi» a demandé à un échantillon représentatif si les citoyens et citoyennes européens avaient encore un reste de confiance en cette Europe que l’on n’entend que lorsqu’il s’agit de mesures qui favorisent les banques. Seulement en Allemagne, 53% déclarent encore avoir confiance en cette Europe (peu étonnant, l’Allemagne étant le pays ayant le plus profité des dernières crises européennes…), partout ailleurs, ceux qui font confiance en cette Europe, se trouvent en minorité.

Ainsi, en France, en Pologne et en Espagne, seulement 40% des sondés affichent encore de la confiance en l’Europe, tandis que le chiffre baisse encore en Grande-Bretagne (28%) et en Italie (27%). Heureusement qu’on a pas posé cette question en Grèce…

A qui la faute ? Certainement pas aux citoyens et citoyennes européens – ce sont les politiques européens qui ont perdu la confiance des Européens. Et ce, en peu de temps. Comment peut-on tolérer un Jean-Claude Juncker à la tête de la puissante Commission Européenne, l’homme qui est à l’origine de la «fraude fiscale institutionnalisée» au Luxembourg, ayant occasionné des «non-recettes» fiscales à l’ensemble des états-membres ? Plus de 350 entreprises multinationales ont pu éviter au Luxembourg, grâce au gouvernement dirigé par Jean-Claude Juncker, de payer des impôts sur les bénéfices realisés dans les pays européens et ce, en toute «légalité». Et celui qui a dirigé ce gouvernement ne se trouve pas en prison, mais à la tête de l’institution qui fait la pluie et le beau temps en Europe ?!

Autre défaillance européenne, la politique étrangère. Hormis l’absence systématique de la «ministre des affaires étrangères de l’UE» Federica Mogherini dans tous les dossiers brûlants de notre époque, l’Europe n’est unie que lorsqu’il s’agit d’organiser la noyade de dizaines, de centaines de milliers de réfugiés africains dans la Méditerranée – car il faut à tout prix éviter que ces gens ne viennent s’asseoir à la table européenne. Là, l’Europe sait parfaitement ce qu’elle veut – ou plutôt ce qu’elle ne veut pas. Elle ne veut pas partager ses richesses avec ceux qui en ont besoin. Chic, l’Europe. Belle «communauté de valeurs».

Le sondage portait également sur la question si les Européens appréciaient la monnaie commune, l’Euro. Là, les réponses étaient encore pires. 23% des Français pensent que l’Euro est une bonne chose, 13% des Allemands et 11% des Italiens. Par contre, 37% des Allemands sondés aimeraient que la Deutsche Mark viennent remplacer l’Euro.

La politique européenne est sur le point de devoir déposer son bilan. Cette «Europe des Banques» n’est pas l’Europe que les gens veulent, seulement, les potentats européens évoluent si loin des soucis quotidiens des citoyens, qu’ils ne se rendent plus compte. Les chiffres doivent être encourageants pour les eurosceptiques comme Nigel Farage, Marine Le Pen ou Bernd Lucke. Seul problème – il s’agit de nationalistes et ultra-nationalistes qui eux, voudraient instaurer une Europe comme au 18e siècle. On sait ce qui s’est passé ensuite.

Le clivage entre les états européens ne cesse de se creuser et il ne s’agit nullement d’un problème de compréhension entre les peuples européens, mais d’un problème occasionné par la défaillance collective des europolitiques.

La faute aux états-membres qui, surtout en ce qui concerne les pays de l’ouest de l’Europe, ont pris la fâcheuse habitude de «garer» des personnalités politiques à Bruxelles et à Strasbourg qui sont «brûlés» chez eux, comprendre : qui ont fait tellement de bêtises dans leurs pays respectifs qu’on a plus envie de leur confier une mission chez eux. Tant qu’à faire, on les place à Bruxelles. Il suffit de compter les anciens chefs de gouvernements ou anciens ministres qui occupent aujourd’hui des postes de Commissaires Européens – une belle collection de «has-beens» politiques.

L’Europe n’a plus beaucoup de temps. Mais il ne suffit plus de regarder les responsables évoluer dans un contexte marqué par la corruption, les intérêts personnels et les vanités individuelles – c’est à nous de chasser ces incapables ! Tant que nous vivons dans une démocratie, c’est à nous de ne plus bouder les élections, mais d’aller voter courageusement pour ceux qui proposent des alternatives non-extrémistes. Le «vote utile» pour les partis que l’on appellait autrefois «partis populaires» nous a conduit exactement là où nous sommes. Et si on laisse faire les Juncker & Cie., ils se débrouilleront pour mettre en péril le seul véritable acquis de l’Europe – la paix.

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  1. L’Europe ne croit plus à l’Union Européenne | Réseau International

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