Balkans : une victoire, des victoires écologistes

Des barrages ravageurs et inutiles empêchés partout

La Neretvica Foto:cosic4/Wikimédia Commons/CC-BY-SA/3.0Unp

(Marc Chaudeur) – Conserver et avancer, arrière-garde et avant-garde… Nous suivons avec beaucoup d’attention les luttes écologistes et environnementalistes de plus en plus actives et déterminées qui parsèment les Balkans, de la Slovénie à la Grèce. Nous les suivons avec un peu plus d’attention que celles qui ont lieu dans d’autres régions du continent, parce que l’avenir de l’Europe s’y joue largement ; ce dont pas grand monde ne semble avoir conscience ici, entre Brest et Berlin… L’exemple de la Bosnie, parmi beaucoup d’autres.

L’Europe occidentale est souillée, fatiguée, épuisée dans tous les sens du mot. Les endroits réellement vivables et respirables se raréfient de façon très grave. Le mot « Nature » est devenue une étrange métaphore de quelque chose qui n’existe que dans de rares endroits de superficie limitée.

Toute l’Europe ? Non : une partie de l’Europe résiste encore à l’envahisseur. Ce sont les Balkans, sur une large partie de sa superficie, et cela bien que lorsque corruption et saccages se déchaînent, les résultats sont encore pire qu’ailleurs, comme par exemple sur certaines portions de la côte croate et monténégrine… Les Balkans sont un poumon, un réservoir, un conservatoire ; cela semble n’être pas encore parvenu jusqu’aux circonvolutions anesthésiées de la plupart de nos concitoyens ouest-européens. Des Balkans viendront la jeunesse, l’air iodé, l’avenir. Mais seulement si nous parvenons, nous Européens de l’Ouest comme de l’Est, à y empêcher partout où nous le pourrons encore, l’installation d’un tourisme massif et industriel genre années 1960 comme celui qui par exemple, a déjà ravagé (argent de la mafia russe oblige) la région de Budva, au Monténégro.

La semaine dernière et durant le weekend, il s’est passé quelque chose de très important en Bosnie-Herzégovine, à la suite des confrontations entre constructeurs de barrages dans des conditions légales et techniques douteuses, parfois suspectes, pour une rentabilité elle même incertaine. Dimanche, des équipes de techniciens sont venues dans l’intention de construire deux petits barrages prévus depuis plusieurs années sur la rivière Neretvica. Les écologistes locaux, qui ont mis en place depuis longtemps des dispositifs d’alerte du même type que ceux que nous avons connus plus près de chez nous, ont été rapidement avertis.

Venus nombreux ce dimanche matin aux premières heures – plus nombreux à chaque fois qu’une action est entreprise , et cette lutte dure maintenant depuis quelques années – les manifestants, masque anti-COVID-19 au nez, sont parvenus à arrêter les travaux qui devaient installer sur cette rivière deux centrales hydroélectriques (2 sur 15 prévues dans la région), et cela sans violence aucune. Les militants, au nombre de quelques dizaines, ont fini par convaincre les ouvriers, ingénieurs et techniciens de reboucher les trous qu‘ils avaient creusé quelques semaines auparavant, de recharger leur matériel dans leurs gros camions et de repartir pacifiquement.

Un bataille de gagnée, mais pas encore la guerre. Plusieurs milliers de barrages hydroélectriques de ce type sont encre prévus, sur les rivières les plus exigües de la Péninsule. Ils sont généralement le produit d’ententes illicites, de projets peu justifiés et peu rigoureux. Mais au-delà de cette seule protection et de cette seule défense, il faut aller bien plus loin : dans le sens du développement durable, notamment (une fois la pandémie de la COVID-19 surmontée, ben sûr) et sans doute essentiellement, dans la perspective d’un tourisme vert, respectueux et économiquement intéressant et viable pour les habitants. Ce type de développement et cette perspective nouvelle connaissent déjà de fort belles réalisations : par exemple Kirsi Hyvärinen au Nord du Monténégro et https://travelmassive.com/

A consulter sans tarder : https://www.balkanrivers.net/

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