Bas les masques !

Retour sur la semaine Pub Com Médias des ISEG2 de Strasbourg sur le thème de la crise sanitaire et de ses conséquences dans le milieu professionnel.

Celle qui a géré et organisé toute cette semaine riche en événements... Foto: CRW

(Caroline Ravizza-Wesquy) – Cette semaine, les ISEG2 de Strasbourg ont accueilli et ont pu discuter avec différents professionnels sur les conséquences de la crise de la Covid-19 sur leurs secteurs respectifs. Allant du journalisme à l’hôtellerie-restauration en passant par les agences de communication Strasbourgeoises, tous ont répondu présents à l’appel lancé par l’ISEG afin de comprendre et de pouvoir donner la parole à ces professionnels dont les manières de fonctionner et les conditions de travail ont drastiquement changé.

La semaine a été lancée avec le parrain de l’évènement, Thomas Azan, Président de Union des Conseils en Communication Grand-Est et fondateur de l’agence GoodWay basée à Strasbourg, pour nous parler de son action au sein du syndicat réunissant des agences de communication sur toute la région et de son entreprise créée en 2011. Accueilli par Marion Lagarde, responsable des relations entreprises de l’ISEG Strasbourg, Thomas Azan s’est exprimé sur des conditions de travail qui ont changées autant pour lui dans son agence que pour ses confrères dont quelques un se sont exprimés plus tard dans la semaine comme Anne Lienhart, de l’agence Au Trente Deux créée en 2016 et qui est spécialisée dans l’évènementiel, qui a affirmé voir « l’avenir très positif » pour la communication car cette crise a révélé selon elle que la communication est importante dans la vie de tous les jours et que cette profession a bénéficié d’un coup de projecteur. Avec le contexte actuel, elle et ses confrères considèrent que de créer son agence de communication en ce moment est une bonne idée. Après, tout dépend de ceux qui se lancent et de leur créativité. C’est un milieu très concurrentiel, mais elle est convaincue que l’on puisse se faire une place malgré cette réelle concurrence qui se voit notamment à Strasbourg.

Néanmoins, la profession de communicant, évènementiel notamment, a drastiquement été modifiée, comme nous l’a confirmé Olivier Miossec, directeur général et associé de l’agence Auguste et Louise, avec un fort passage aux évènements virtuels et à la digitalisation massive des différentes communications. Ces solutions n’empêchent pas les clients de venir vers les agences et de donner du travail aux communicants de la régions. Comme beaucoup de ses confrères, Anne Lienhart, estime que ces solutions sont temporaires et elle affirme être « convaincue qu’elles restent des solutions adaptées à la situation mais in fine l’évènementiel physique restera un moyen de communiquer essentiel. ». La communication est en clair un univers local et fortement compétitif dont les habitudes ont du changer du tout au tout.

La semaine a ensuite continuée avec l’intervention de trois hommes tous de secteurs différents. Le premier intervenant Valentin Guéry, Directeur magasin chez Auchan et diplômé de la promotion ISEG 2017, s’est exprimé sur son secteur qu’est la grande distribution. Après la présentation de plusieurs chiffres qui sont pour la plupart du jamais vu et selon Valentin Guéry, il est évident que les manières de fonctionner dans la grande distribution ont changé avec un consommateur qui privilégie depuis le premier confinement les drivers. De plus, en cas de nouveau confinement, comme nous pouvons le voir dans certaines régions de France actuellement, la grande distribution en théorie pourrait être en capacité de prendre de l’avance sur les besoins des consommateurs mais la capacité dans les entrepôts et la limitation avec le personnel ne le permet pas. Une solution déjà appliquée par le passé pourrait refaire surface avec une limitation à un certain nombre de paquets, par exemple de pâtes, par personnes.

La deuxième intervention a été faite par Emmanuel Hoff, fondateur et président du label de production et de conseil strasbourgeois Rock’n’Chair. Il s’est exprimé sur les conséquences des pertes économiques fortes que ce soit pour les artistes en eux-mêmes qui ne peuvent plus se produire et les lieux de culture qui ont fortement été impacté par leur fermeture qui au départ jugée temporaire, mais qui se prolonge sans en voir finalement le bout. Une autre conséquence pour les artistes sont les difficultés psychologiques liées au manque de travail et aux restrictions empêchant de vivre de son métier – qui est une ressource vitale. La dernière conséquence évoquée est celle qui concerne les consommateurs de culture, qu’ils soient des consommateurs réguliers ou occasionnels et qui désirent retrouver les lieux de cultures le plus vite possible et dans les meilleures conditions possibles.

Enfin, pour clôturer cette semaine, Jean-Marc Mura, directeur de l’Hôtel Cathédrale, un quatre étoile situé en plein coeur de Strasbourg, est venu animer une table ronde autour des conséquences de la pandémie sur sa profession et comment il s’est adapté avec son équipe à toutes les nouvelles mesures. Malheureusement, l’hôtel est fermé depuis octobre pour des questions de rentabilité même si l’hôtellerie, contrairement à la restauration, est considérée comme commerce essentiel et bien que son directeur espère une réouverture au plus vite et que toutes les conditions soient réunies pour cette réouverture. De plus, depuis quelques temps, le directeur de cet hôtel voit sa clientèle se tasser à cause de la concurrence forte sur la place strasbourgeoise entre les hôtels et les AirBnb qui s’implantent de plus. Il constate aussi depuis plusieurs années que l’hôtellerie strasbourgeoise est en souffrance entre un Office du Tourisme quasiment inactif, les impacts des différents évènements comme les attentats ou encore les manifestations des Gilets Jaunes, la pandémie et la concurrence qu’elle soit par des grands groupes comme Accor ou par des hôtels indépendants. L’hôtel est en souffrance due à cette crise, mais les aides gouvernementales et le chômage partiel ont permis à cette entreprise familiale de garder leurs employés et de payés les frais fixes les plus importants comme le chauffage, l’électricité, le gaz et les impôts.

La semaine s’est clôturée par cette intervention riche en information et donnant une réalité sur les difficultés rencontrées. Donner la parole à ces professionnels permet aussi de se rendre compte que tous gardent un certain espoir face à cette situation qui semble s’éterniser pour certains.

Mais les questions qui doivent se poser sont nombreuses dans l’attente de la fin de cette crise. Quelle en sera la date? Allons-nous faire face à une crise économique semblable à celle de 2008? Et enfin quand pourrons-nous reprendre nos activités autant professionnelles que personnelles? Et pourrons-nous le faire comme avant?

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