Bâtisseuses de ponts…

Sous le titre « EMPOWER VOICE EMANCIPATION », les « Voix de Stras' » lancent un programme exceptionnel, en coopération avec les chanteuses du chœur amateur de l’Asian University for Women de Chittagong au Bangladesh

EVE - un projet culturel qui construit des ponts entre l'Europe et l'Asie, en soutenant la lutte pour l'émancipation. Foto: Voix de Stras'

(Réd) – A un moment où le monde se rétrécit, secoué par les guerres, maladies et injustices qui font que les gens restent de plus en plus chez eux, de peur de l’Autre, les chanteuses des « Voix de Stras’ » se comportent de manière totalement anticyclique – avec un projet en coopération avec les chanteuses du chœur amateur de l’Asian University for Women de Chittagong au Bangladesh, Catherine Bolzinger et les membres de son ensemble lyrique professionnel – les artistes européennes et asiatiques construisent des ponts culturels qui sont de ceux dont le monde a actuellement besoin.

Le programme EVE (« empower voice emancipation ») a été démarré 2022, et il se base sur le partage de chants, de voix et de valeurs. Il a donné lieu à la création d’une œuvre originale du compositeur Lionel Ginoux et en ce début d’année, le compositeur et les chanteuses se sont retrouvés dans le cadre d’une résidence commune. A cette occasion, les chanteuses strasbourgeoises et asiatiques ont pu peaufiner le programme, dont la première aura lieu le 9 février prochain au Parlement européen, avant que l’ensemble part pour une tournée internationale qui elle, les conduira jusqu’à Dacca où la tournée se terminera à l’Ambassade de l’Union Européenne dans la capitale du Bangladesh. Auparavant, cet ensemble européen-asiatique donnera d’autres concerts, autant en France qu’en Asie.

La démarche des artistes strasbourgeoises est remarquable. Depuis le début de la pandémie, Asiatiques et Européens se regardent avec de grands yeux, ayant développé une peur de l’Autre, de la maladie. Et en vue des toutes les crises qui pèsent sur le monde, il y a aussi le souci de l’évolution de la situation en Asie. Que fera la Chine ? Ou la Corée du Nord ? Est-ce qu’il y a un potentiel de voir se développer d’autres scènes de guerre ? Et quid des batailles économiques ? Heureusement qu’il y a la culture qui empêche que l’être humain ne devienne complètement abruti dans la cacophonie des mauvaises nouvelles. Les « Voix de Stras’ » opposent à cette cacophonie, avec leurs partenaires asiatiques, des harmonies…

Le partenariat avec l’Asian University for Women de Chittagong au Bangladesh, n’est pas un hasard. Cette université accueille des femmes de toute l’Asie pour les former et leur permettre d’évoluer vers une émancipation qui, en Asie, est encore beaucoup plus difficile à atteindre qu’en Europe. Où déjà, on n’y arrive pas.

Comme c’est souvent le cas, ce projet est né d’une vieille amitié, celle entre la directrice des « Voix de Stras’ » Catherine Bolzinger et Selvam Thorez, directeur de l’Alliance Française de Chittagong au Bangladesh qui avait établi les contacts entre l’ensemble strasbourgeois et cette université remarquable qui est l’Asian University for Women (AUW) à Chittagong. Ainsi, EVE (« Empower Vocal Emancipation ») est un projet d’émancipation mondiale, soutenant par le chant, les combats que mènent les femmes dans des pays comme l’Iran ou l’Afghanistan, mais également dans tous les autres pays du monde à des degrés différents. La solidarité des femmes du monde, représentée par un projet culturel sans frontières, c’est un message dont le monde a vraiment besoin aujourd’hui.

Qui pourrait mieux représenter la diversité, l’internationalité et les valeurs strasbourgeoises que les « Voix de Stras’ » ? Les chanteuses sont originaires d’Uruguay, des Etats-Unis, de Russie, d’Arménie, de Corée du Sud et de la France et elles cherchent, par le biais de la musique, un concept qui résonne autrement que la chasse à la « réalité augmentée » – l’objectif des « Voix de Stras’ » est une « humanité augmentée » !

On ne peut qu’applaudir des deux mains ce projet culturel qui montre une fois de plus, que Strasbourg ne connaît plus de frontière, mais qu’il s’agit d’une capitale européenne qui cherche les échanges et la solidarité internationale. Bravo et merci pour ce nouveau pont entre Strasbourg et l’Asie !

Vous trouverez toutes les informations concernant ce magnifique projet sur le site des « Voix de Stras’ » !

Foto: Voix de Stras'

Foto: Voix de Stras’

1 Kommentar zu Bâtisseuses de ponts…

  1. Patrick ARMAND // 29. Januar 2023 um 17:11 // Antworten

    Dommage que ce projet très “humanitaire” se fasse au détriment de la rémunération des artistes qui se sont vu imposer une baisse significative de leur rémunération, par décision unilatérale de leur employeur…

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